Saturday, January 27, 2007

Don Quichotte de la banquisa

Comme me le rappelait ironiquement mon plus fidèle correspondant de la métropole, le Vieux-Québec est vraiment un choix de relocalisation lumineux pour une fille allergique aux foules. L'autiste que je suis vient de réaliser Le Carnaval de Québec et ses festivités troubleront ma paix jusqu'au 11 février. Tout a commencé hier soir, lorsque les fenêtres de mon appartement se sont mises à vibrer au son des succès du groupe les Respectables. La ville pullule aujourd'hui de familles se déplacant difficilement en habits de neige testant la puissance de leurs trompettes. Que ça me plaise ou non, je dois me faire à l'idée que mon quartier est en fête et que les risques de me faire renverser par un traîneau à chien quand je vais chercher mon journal seront très élevés pour les 2 prochaines semaines.
Jusqu'à cette semaine, je n'étais pas très familière avec l'histoire de Don Quichotte mais le film de Orson Welles m'a permis de le faire et de tomber sous le charme de ce chevalier errant qui ne saurait plus où donner de la tête s'il se retrouvait dans le Vieux-Québec en ce moment. Ce film débuté en 1955 n'a jamais pu être terminé par Welles qui considérait ce film avant tout comme un exercice personnel plutôt qu'un film à visée commerciale. Cette version est sortie en 1992 grâce à l'initiative de Jess Franco, un ancien assistant du maître. Tourné en espagnol, le film est doublé dans un anglais bien articifiel mais qui n'enlève rien au traitement que Welles donne à ce classique. Le casting est particulièrement fascinant. Francisco Reiguera, l'acteur interprétant le chevalier illuminé est d'une maigreur et d'une expression faciale si surréaliste qui vaut à lui seul ce visionnement. Sa mort en 1969 est une des causes qui ont empêché Welles de terminer son film.
Même sans n'avoir jamais lu le classique de Cervantes, nous avons tous une idée générale du personnage de Don Quichotte. Autiste et rêveur, il mène une vie de chevalier errant du Moyen-Age en interprétamt à sa guise la réalité qui l'entoure. Les progrès technologiques et les ressemblements sont interprétés comme des menaces qu'il tente d'enrayer en vain, mais sans perdre espoir de finir ses jours avec la belle Dulcinéa qui n'existe pas plus qu'elle ne sait qu'il existe. Enfin bref, Don Quichotte est un belle exemple de mythomane mésadapté. La chute dans la démence de ce nerd légendaire aurait été causée par une surdose d'histoires de cap et d'épées.
Même si sa version est jugée trop éloignée du projet initial du maître, Jess Franco a réussi à faire un film cohérent avec le matériel de Welles en plus de l'intégrer dans le film dans son propre rôle de réalisateur américain amateurs des charmes hispaniques. Cet ajout donne un intéressant aspect documentaire à cette pure de fiction qui restera pertinente tant que le monde sera monde. Cette histoire rappelle que même s'ils ne semblent pas contribuer au bon fonctionnement de la société, les mésadaptés sont nécessaires aujourd'hui plus que jamais car il rappelle que le rêve et l'imagination sont d'excellents moyens de transformer la réalité et de ne pas sombrer dans la mauvaise humeur. Moyens que je compte bien utiliser pour les 2 prochaines semaines à défaut de pouvoir m'exiler dans un pays au climat plus décent.

Monday, January 22, 2007

Génération Ramen

Même si ça n'a rien à voir avec le film Spring, Summer, Autumn, Winter... and Spring dont je compte vous parler aujourd'hui, je me permets de souligner la disparition de Momofuku Ando l'inventeur des nouilles intanstanées mieux connu sous le nom de Ramen et que j'ai connu par le biais du dérivé délice aux nouilles de Gatuso. L'enfant-clé dans le cou que je fus n'aurait sûrement pas connu aussi tôt les bonheurs de l'autonomie culinaire si ce n'avait été de cette invention qui redonnait à l'eau chaude ses lettres de noblesse. Dans un article relatant sa mort, un journaliste aussi marqué par cette disparition notait que la meilleure façon de nourrir un homme est de lui apprendre à pêcher, mais qu'en lui donnant un ramen nul besoin de lui montrer quoi que ce soit. La popularité de ce produit en dit beaucoup sur notre époque et son rapport à l'alimentation et à l'éducation des enfants.

Ceci même si le film de Kim Ki-duk ne vante pas les mérites des nouilles instanstanées, il apporte une intéressante réflexion sur l'éternel recommencement de la vie et sur l'importance de la transmission des connaissances d'une génération à l'autre.

Comme dans The Isle, il nous ramène dans un environnement isolé aux confins de la nature coréenne où vivent un moine et son petit protégé. Le petit apprendra la vie avec les sages conseils du moine. Ils vivront paisible jusqu'à ce qu'un élément auquel nul enseignement bouddhique ne peut vraiment préparer soit une jolie jeune femme qui éveillera ses hormones. La jeune dame qui s'est retrouvée auprès d'eux pour se refaire une santé la retrouvera vite grâce à la fougue du jeune moine. Rétablie, elle devra les quitter, mais le jeune ne tardera pas à fuir son havre de paix pour la retrouver. Il reviendra quelques années plus tard retrouver le moine, mais sa fuite lui a causé des conséquences sur laquelle la sagesse du moine ne peut rien et qui mettra fin à leur belle vie paisible, jusquà ce que la vie lui redonne une chance de faire part et de contribuer au cycle de la vie.

Kim Ki-duk qui interprête le moine devenu adulte signe un film étonnamment optimiste si je le compare avec son précédent The Isle. Sans perdre de sa lucidité sur les lacunes de l'être humain, il montre qu'il est encore possible pour l'homme d'améliorer le sort de l'humanité et de mener une vie cohérente et concrète. Comme le signale les points de suspension du titre ce film est une histoire vouée à recommencer pourvu que des hommes prennent la peine de transmettre leur savoir et leurs connaisances de la vie aux jeunes générations.
La génération ramen dont je fais partie montre bien que l'éducation a perdu beaucoup d'importance au profit d'une obsession du côté pratique de la vie. On préfère voir nos jeunes travailler plutôt que de savoir réfléchir et articuler leur pensée. Ce genre de mentalité fait que la philosophie est perçue comme une perte de temps qui ne sert pour le moment qu'à obtenir un DEC.
Ce film redonne un peu d'espoir, même si je crois que le film restera aussi méconnu que le nom de l'inventeur des ramens. C'est la vie, je sais, mais c'est quand même dommage de voir à quel point les gens qui ont quelque chose à dire n'intéressent que les gens qui pensent déjà trop...

Sunday, January 21, 2007

ma dolce vita

Mon autre coup de coeur cinématographique retardataire de la semaine revient à la Dolce Vita de Fellini. Autre film que j'avais l'impression de connaître tellement j'avais vu la fameuse scène de la fontaine de Trévi et qui s'est avéré être beaucoup plus. Sous des apparences de films de stars, Fellini propose une belle méditation sur l'existence de l'homme moderne et des possibilités de vie qui s'offrent à lui.
Marcello est un journaliste en vogue qui fréquente les stars et les fêtes branchés. Torturé par l'idée qu'il doit se consacrer plus sérieusement à l'écriture et arrêter de vivre une vie superficielle, il tente de se trouver des modèles de stabilité qui le décevront mais qui l'aideront à choisir sa voie. Même si le film de Fellini n'a rien d'un mode d'emploi existentiel, il n'en demeure pas moins un merveilleux moyen de dédramatiser la vie et de la célébrer même si elle est loin d'être parfaite.
En plus de pouvoir être interprété et compris différemment par chaque spectateur, ce film peut être apprécié autant pour son aspect esthétique, son fabuleux casting de jolies femmes, ses bonnes scènes de fêtes que pour la réflexion qu'il apporte sur la difficulté de créer et se consacrer complètement à quelque chose dans un monde de divertissements et de plaisirs instantanés. Même si les choses ont changés depuis ce temps, le problème est plus que jamais actuel en cet ère où les limites sont constamment repoussés mais où les bonnes pâtes, le bon vin et les plaisirs simples sont plus que jamais et efficaces pour prendre une pause de prise de tête, se la couler douce et savourer la vie.
Bon dimanche!

Thursday, January 18, 2007

Demented for ever

Même si je souffre de la piètre qualité de la vie culturelle de Québec, je dois reconnaître que ce vide me permet de faire du rattrapage cinématographique sans avoir constamment l'impression de rater quelque chose ou de perdre mon temps.
Cette semaine, j'ai fait un retour de 56 ans dans le temps et j'ai finalement regardé Sunset Boulevard, film que j'avais l'impression de connaître tellement j'en avais entendu parlé, mais qui m'a tout de même étonné par sa puissance dramatique et sa critique du milieu cinématographique hollywoodien. Même s'il a été filmé en 1950, ce film est plus actuel que bien des productions du moment tout en ramenant au coeur du fonctionnement de la machine hollywoodienne.
Un scénariste qui a des problèmes financiers se fait employé par une ancienne star du cinéma muet qui veut effectuer un retour au cinéma avec un scénario qu'elle a elle-même écrit. Comme cette dernière vit à l'écart du monde, elle fait tout pour que cet homme reste auprès elle et qu'il ne manque de rien. Devenu gigolo malgré lui, il consentira à devenir le co-scénariste et l'homme de compagnie de cette star déchue qui vit dans l'illusion d'un retour triomphal et attendu même si tout le monde vit très bien sans elle.
Ses nombreux contacts nous permettront de rencontrer les grands noms des débuts d'Hollywood. Eric von Stroheim est son majordome, Buster Keaton un partenaire de bridge et Cecil B. DeMille, un des rares a être encore artistiquement actif, en qui elle voit le réalisateur de son oeuvre.
Le film nous donne l'occasion de voir ces stars déchus en même temps que de réaliser à quel point la fascination pour les stars ne datent pas d'hier. Nul besoin d'être un groupie d'Hollywood pour apprécier son film qui étonne par son humour noir et sa lucidité. Ce visionnement permet de mieux saisir l'importance qu'a eu ce film dans l'histoire du cinéma de même que l'influence qu'il a eu sur David Lynch plus particulièrement dans Mulholland Drive et à mieux comprendre pourquoi John Waters a intitulé son ode au cinéma libre Cecil B. Demented.
Sunset Boulevard met au grand jour l'envers poussièreux du décor d'Hollywood. Ce portrait loin d'être élogieux mais permet de mieux comprendre les rouages de cette industrie qui élimine ceux qui refusent de jouer son jeu. Le rapport entre la fiction et la réalité est particulièrement intéressant dans ce film car la vie des acteurs est souvent très proches de celles de leurs personnages. Gloria Swenson qui incarne la star déchue était elle-même une has been qui avait fait ses débuts comme figurante dans les films de Mack Sennett et connu la gloire dans des productions dirigées par Von Stroheim et De Mille, Eric von Stroheim a lui aussi connu les grands jours du cinéma muet était alors redevenu un simple acteur, même chose pour Buster Keaton qui avait quitté le cinéma 15 ans plus tôt pour se retrouver dans un hôpital psychiatrique.
Même si l'on peut vivre sans ce film, je crois qu'il permet de mieux comprendre la folie des grandeurs et les origines de cette industrie qui fait toujours rêver la moitié de la planète et qui donne un mauvais nom au cinéma depuis trop longtemps!

Friday, January 12, 2007

Tout le monde est malheureux!

Comme le chante si bien notre ami Gilles Vigneault tout le monde est malheureux tamdilidididam. Les causes de malheur sont multiples et différentes pour chacun mais le malheur plus que le bonheur demeure un dénominateur commun de l'humanité qui est là pour rester malgré toutes les tentatives de l'annihiler. Peu importe tous les progrès technologiques, les séminaires de croissance personnelle, les anti-dépressurs, les découvertes scientifiques, il y aura toujours des gens malheureux pendant que d'autres les feront déprimer en chantant tamdilidididam.
Malgré cette évidence, certains professionels et autres gurus s'éperduent à nous faire croire que le bonheur est un bien auxquel tout le monde peut avoir accès. Je suis d'accord pour dire que certaines techniques pour parvenir au bonheur peut s'apprendre et s'enseigner mais il reste malgré tout un état irrationnel auquel chacun de nous parvient de façon différente et à fréquence différente. Si le carvanal de Québec remet de la joie dans le coeurs des amoureux de l'hiver, il ne me rend plus dégoûtée de l'hiver que jamais et nul séminaire ou exercice de visualisation de la face du Bonhomme Carnaval ne saura changé ça, car cette tendance à être dégoûtée des rassemblements de masse fait partie de moi tout simplement.
C'est connu le bonheur des uns fait le malheur des autres et vice et versa. Je suis frappée de voir et surtout d'entendre de plus en plus gens qui refusent de voir le négatif et qui ne veulent que s'ouvrir aux positif. Le bonheur semble devenir de plus en plus une obligation sociale qui aurait bien des vertus sur les gens qui le vivent. Des études scientifiques confirment que les pessimistes et les négatifs seraient plus enclins aux maladies et vivraient moins longtemps. Même si j'étais de bonne humeur en lisant ça, ça m'a déprimé de voir à quel point malgré tout notre beau progrès les gens ont tendance à simplifier la vie de façon navrante.
Comme je suis contre toute forme de dictature, je suis aussi contre la dictature de la bonne humeur. Les gens ont le droit d'être heureux, mais ils ont aussi le droit d'être malheureux bordel!
Ces prophètes du bonheur obligatoire ne semble pas réaliser que sans les malheureux ils ne seraient pas grand chose et que le malheur fait partie de la vie de ceux qui n'ont pas eu encore eu de lobotomie.

Thursday, January 11, 2007

Solaris prise 2

En 2002, 30 après Tarkovski, Steven Soderbergh réalisait sa version de Solaris. Même si le film ne se veut pas un remake du film, mais plutôt une nouvelle adaptation du best-seller de Stanislaw Lem, il est difficile de ne pas faire de comparaison avec le chef-d'oeuvre du réalisateur russe.
Cris Kelvin, un psychologue est chargé de rejoindre une mission explorant Solaris afin de convaincre les membres de l'équipage de revenir sur terre. Une fois sur les lieux, il retrouvera sa femme pourtant décédée quelques années auparavant. Même s'il sait qu'elle n'est qu'une matérialisation d'un souvenir issu de son subconscient, il est tenté de rester sur Solaris avec elle, mais devra se plier aux ordres. Il reviendra sur terre transformé par cette expérience qui changera sa vie à jamais.
je vous épargne des détails plus techniques de l'histoire, car même si le film de Sodenbergh a toutes les caractéristiques (irritantes selon moi)d'un film de science-fiction il s'agit avant tout d'une histoire d'amour. Chris Kelvin semble condamné à vivre avec le souvenir de cette femme qu'il a aimé car il se sent coupable de son suicide. Pour chacun des membres de l'équipage, Solaris permet la matérialisation des souvenirs les plus persistants de leur subconscient. Même si ce phénomène leur permet de mieux se connaître, il a aussi le triste pouvoir de les rendre fou et de les pousser au suicide.
Si Tarkovski utilisait ce voyage pour rendre hommage à la beauté de la terre, Sodenbergh a bâti une réalité plus technologique se déroulant dans un futur aseptisé où la beauté tient plus à la poésie et aux rapports amoureux qu'à la nature. Il donne une importance particulière à la poésie de Dylan Thomas à laquelle les 2 protagonistes semblent particulièrement attachés de même qu'à leur passion charnelle qui donnera lieu à des scènes de sexe torride où l'on pourra admirer le sympathique fessier de Monsieur Clooney. J'arrête ici la comparaison avec Tarkovski par respect pour ce réalisateur.
Même si Sodenbergh fait partie des réalisateurs américains au style vraiment personnel, son Solaris sonne terriblement faux et platement technique. Même s'il intégre la poésie de Thomas, sa mise en scène n'a rien de très poétique. Même s'il est moins froid et plus dynamique que le film de Tarkovski, les technicalités de la mission deviennent vite ronflantes et nul fessier si musclé soit-il ne saura rendre l'expérience moins décevante.
L'auteur de Solaris a accusé Tarkovski d'être passé à côté des profondes questions morales de son oeuvre et d'avoir transformé son histoire en Crime et Châtiments de l'espace. Suivant les conseils de son médecin, Lem a refusé de voir la version de Sodenbergh. Je crois aussi qu'il a bien fait de s'abstenir sans quoi il n'aura peut être pas survécu jusqu'au 27 mars 2006.

Monday, January 08, 2007

American apparel

Je me rappelle dans mon enfance avoir souvent fait des rêves où je m'appercevais sur le tard avoir oublié de mettre des vêtements avant d'aller à l'école. Personne ne semblait s'en apercevoir à part moi, mais j'étais quand même embarrassée d'avoir été aussi distraite. Vous connaissez l'histoire: La nudité est associée à la controverse depuis qu'Adam a croqué la pomme que lui a offerte Eve et que Dieu pour les punir leur a fait développer la honte d'être nus et les a condamnés à se cacher sous ses feuilles de vigne qui sont se sont perfectionnées au cours des années et qui sont devenus des vêtements. 2000 ans plus tard, la nudité demeure majoritairement un état réservé à l'espace privé qui peut entraîner des problèmes avec la justice si elle est transportée dans l'espace public non prévu à cet effet.
En 1992, pour protester contre la répression sociale et la conformité de la société américaine, Andrew Martinez, un grand gaillard s'est présenté à l'université de Berkeley dans son plus simple appareil. Les autorités l'ont vite arrêté mais non pu l'obliger à mettre des vêtements pour aller à l'école comme aucune loi ne lui en empêchait. Il ne leur a pas fallu trop de temps pour en créer une qui l'obligea à quitter l'école. Son action lui fit connaître une certaine célébrité. Naomi Wolf se passiona pour lui tandis que les shows de télé venaient de se trouver un autre freak de service. Martinez sombra vite dans l'oubli. Devenu itinérant, il se perdit dans les affres de la détresse psychologique qui l'amena à mettre fin à ses jours plus tôt cette année.
Même si la nudité n'a rien à voir avec sa triste fin, Andrew Martines ramène à une belle contradiction de notre société qui accorde souvent plus d'importance aux gens qui sont en parfaite santé que ceux qui ont réellement besoin d'attention. Toutes les connaissances de Martines attestent qu'il était totalement sain d'esprit lorsqu'il fréquentait l'université. Ses problèmes mentaux se sont développés sur le tard et comme nul médecin n'arrivait à identifier de quoi il souffrait, ils n'ont pu le soigner.
Les nus de Spencer Tunik ont fait la première page de tous nos quotidiens lors de son passage à Montréal. Cette année nous avons eu droit au mamelon de Lucie, à la touffe de Britney et pour les plus prudes aux dames du YMCA en short. Il est intéressant de voir que 2000 ans plus tard, le péché originel continue de choquer et de capter l'attention alors que nombreuses personnes meurent dans l'isolement et dans l'oubli. Je sais qu'il fait un peu froid, mais les gens dans le besoin devraient peut-être se dévêtir un peu pour qu'on s'occupe d'eux.

Saturday, January 06, 2007

Art thérapie

Pas besoin de s'appeler Sigmund Freud ou Doc Mailloux pour conclure que l'art occupe beaucoup de place dans ma vie et qu'il agit la plupart du temps plus comme un médicament anti-dépresseur que comme un façon de me désennuyer et de passer le temps.
Même si pour beaucoup de créateurs l'art est aussi un moyen d'apaiser leurs angoisses et de mieux vivre très peu vont en témoigner aussi directement que dans le film American Splendor réalisé par Shari Springer Berman et Robert Pulcini en 2003. Le pouvoir de la création est tellement central que l'on n'a pas besoin de lire entre les lignes pour comprendre que l'art a littéralement sauvé la vie de Harvey Pekar, créateur de la bande dessinée du même nom. Le film raconte par le biais de la bande dessinée, de la fiction et du documentaire, la vie de ce créateur paumé qui malgré une certaine reconnaissance n'a jamais pu vivre de son art. Commis aux archives d'un hôpital et collectionneur de comics et de disques de jazz, Harvey Pekar mène une existence morne où il se sent constamment victime d'un destin de misère auquel seule la mort mettra un terme. Sa malchance chronique deviendra l'objet central d'histoires qui seront illustrés dans un premier temps par Robert Crumb, le créateur de Fritz the cat. Ses tranches de vie de misère seront rassemblées sous le titre ironique de American Splendor. La popularité de la bd lui permettra d'acquérir une certaine réputation et même de devenir un invité régulier au show de David Letterman (jusqu'à ce qu'il envoie chier David), mais ne lui permettra pas de quitter son emploi de commis. Comme son milieu de travail lui inspire la plupart de ses histoire, on sent qu'il est mieux qu'il en soit ainsi.
Mon emballement est en train de vous raconter tout le film, mais cette description n'enlève rien à l'originalité de ce film. Le fait que le vrai Harvey Pekar soit partie intégrante du film, nous permet de réaliser à quel point l'art peut certes aider à mieux vivre mais qu'il n'aura pas pu guérir ce personne aigri, insécure et sarcastique pour qui la vie est un fardeau. La célébrité ne lui aura jamais fait perdre sa désillusion chronique et son amertume. Pekar est un vrai freak qui fait rire tout le monde malgré lui, mais personne ne semble vouloir voir qu'il ne joue pas un jeu et que sa misère est réelle. Le réalisateur témoigne d'un grand respect envers son sujet en le montrant tel qu'il est.
Ceci dit ce film m'a ramené directement à Daniel Johnston, autre créateur hyper prolofique qui compose des chansons touchantes et bouleversantes, mais qui a trop souvent été exploité pour ses écarts de comportement même s'ils étaient dus à de graves troubles mentaux. The Devil and Daniel Johnston signalait du même respect envers le personnage en plus de faire le même constat des limites du pouvoir thérapeuthique de l'art. Il m'a permis de voir que la création aide à vivre, mais que cette dernière fait souvent oublier l'être humain qui en est à l'origine.
Ce constat me réconcilie avec mon incapacité de faire quelque chose de toutes ces idées qui me trottent dans la tête et qui m'angoissent. Le fait d'aller au bout d'un projet m'aiderait durement à me sentir mieux, mais je dois arrêter de penser que ça mettrait un terme à mon angoisse d'exister et qu'il faut bien qu'il y ait des gens comme moi qui s'intéressent à ce que font les autres. Je me rassure en me disant que mon utilité pour le moment est de témoigner de ces bouffées d'air frais que me transmettent certains créateurs et de leur rendre hommage à ma manière.

Friday, January 05, 2007

Si tu recycles pas, t'auras pas dessert!

Le temps doux a mis un terme au party de Noël non-stop qu'est Québec depuis quelques semaines pour la transformée en une belle abstraction couverte d'un épais brouillard qui me donne l'impression de m'être réveillé dans un film de Sokurov ou autre Russe dépressif-mélancolique. Loin de moi l'idée de faire l'apologie du mauvais temps et de me réjouir du malheur des autres, mais je dois admettre que ce temps maussade apaise mon âme qui a tendance à s'agiter pour des riens.
Ce temps anormalement clément risque aussi de faire jaser bien du monde qui tout à coup se soucie de l'environnement parce qu'ils réalisent que ça a bousillé leur voyage de ski et qu'un Noël sans neige c'est pas un peu drabe. J'entendais plus tôt aujourd'hui que les gens de ce pays classent maintenant l'environnement en tête de leurs priorités. Habituellement c'est la santé qui l'emporte, mais seuls la Saskatchewan et le Manitoba l'ont gardée en tête de liste.
A priori il est réjouissant de voir que les gens commencent à se préoccuper de l'avenir de la planète, mais je doute sérieusement qu'ils ont bien réfléchi avant de répondre à la question et qu'ils seraient d'accord à ce que les intances gouvernementales les suivent dans leur idées en plaçant l'environnement avant la santé. Le gouvernement qui ferait ça passerait vite pour un méchant malade qui veut nous rendre aussi misérable que les Américains. Plus personne ne se rappelerait que le gouvernement ne faisait que suivre les volontés exprimés dans les sondages. Les résultats de cette étude un peu trop près des festivités du nouvel an pour être crédible sauraient été surement très différents à la suite d'une annonce d'une épidémie de SRAS ou de grippe aviaire, c'est pourquoi je serais très étonnée que le gouvernement suive vraiment la population dans son nouvel engouement.
Sans dire qu'il n'y a aucune amélioration en terme de conscientisation de la nécessité d'un virage vert, je crois que les gens réagissent comme des enfants qui promettent de changer sous la menace de perdre leur loisirs, mais que le reste du temps quand l'urgence ne se fait pas sentir ils continuent d'aller au club price dans leur SUV acheter des choses qu'ils ont déjà en triple avant de s'installer devant leur télé pour regarder les informations et s'indigner devant les décisions de la ministre de l'environnement et de son incapacité à rencontrer les exigeances de Kyoto et à nous faire passer pour des twits au plan international.
Même si je ne peux pas dire que je me reconnaisse personnellement dans notre gouvernement actuel, je ne trouve pas que leurs décisions soient si dogmatiques et coupés de la réalité. Il est vrai que beaucoup de délinquants de l'environnement sont des entreprises que le gouvernement ne réprimandent pas, mais le gaspillage et le je m'en-foutisme environnemental des gens que je ne croise à tous les jours ne sont guère plus encourageants. Comme pour la cigarette, je ne serais pas étonnée que le gouvernement doive faire un pas de plus dans le paternalisme en obligeant les gens à recycler sous peine d'amendes. A voir les réactions des gens qui se sentent brimés dans leurs droits fondamentaux de skier pendant le temps des fêtes, il y a lieu de penser que ça serait un moyen envisageable qui donnerait sans doute un coup de pouce à la planète, mais qui ferait encore retardé l'âge mental de ses habitants. Comme je ne souhaite pas que la société se transforme davantage en garderie où les gens n'agissent que dans la peur d'être réprimandé, j'espère que les résultats de ses sondages annoncent de réels changements dans la mentalité et qu'ils restent encore des adultes conséquents dans ce pays!

Wednesday, January 03, 2007

spleen

Encore une journée où mes neuros-transmetteurs sont défaillants. Rien ne m'allume, tout me paraît plus absurde que jamais et je me trouve nullisisme d'être si négative alors que des gens crèvent de faim, marchent sur des mines personnelles, se font violer à répétitions par des soldats qui ont le sida, se font déloger de leur maison pour se retrouver dans des camps de réfugiés etc. etc. pendant que moi j'ai tout pour être heureuse et je trouve toujours le moyen de chialer contre les imperfections de ma société.
Tous les médecins que j'ai rencontrés sont convaincus que mon insatisfaction et ma fatigue chronique sont dus à un débalancement chimique que seuls les anti-dépresseurs peuvent rétablir sinon je suis condammé à vivre cette sensation d'inadéquation au monde toute ma vie. J'ai accepté d'y croire jsuqu'à ce que je réalise que ces pilules étaient en train de me transformer en zombie dysfonctionnel. La lecture d'articles affirmant que les anti-dépresseurs auraient poussé des jeunes au suicide aura mis le coup de grâce à ma tentative de traitement.
Pour mon méecin, ce refus de la médication me classe dans la section des gens qui veulent pas s'en sortir, mais je continue de croire que la lucidité est un mal incurable et qu'il est de mon devoir de me créer moi-même du sens dans mon existence. L'écriture contribue grandement à ce désir d'harmonie qui me ronge et ces quelques lignes me font déjà sentir un peu moins nulle.

Salut Bonhomme!

Je viens de croiser les ouvriers en charge des structures de base du futur château de glace du Carnaval de Québec. Je dois donc commencer à me préparer psychologiquement à entendre des horribles sons de trompettes toute la nuit et à croiser des épais imbibés de caribou arborant des ceintures fléchées pendant les 10 jours du festival de neige. Cette tradition hivernale de Québec daterait de 1894 et son but premier serait de réchauffer les coeurs pendant cette dure période de froid. Il aura fallu attendre jusqu'en 1954 pour que soit inventé le Bonhomme Carnaval pour la première édition officielle qui eut lieu en 1955. Atendez c'est pas tout: Le Carnaval de Québec est le plus important carnaval d'hiver au monde!
Avouez que vous êtes verts de jalousie!
Décidemment, je me rends compte que je ne suis pas déménagée n'importe où, j'ai vraiment de quoi me péter les bretelles quand je recommencerai à parcourir le monde.
Si seulement cette montée de fierté patriotique pouvait me faire aimer l'hiver...

Tuesday, January 02, 2007

Au royaume du bonhomme hiver

J'ai beau essayé de me faire à l'idée que j'habite dans un pays nordique et qu'il est de mon devoir de citoyenne d'accepter ma situation, mais malgré toutes mes bonnes intentions et mes multiples investissement de vêtements chauds rien ne fonctionne je déteste l'hiver et j'ai honte d'être aussi affectée par un phénomène naturel contre lequel je ne peux RIEN.
La population de la vieille capitale de même que ses visiteurs ne semblent pas être du même avais que moi. Les gens ont l'air tellement content de patiner, de glisser ou tout simplement de rester planter devant le Château Frontenac à trouver ça beau que j'ai l'impression d'être déménagée au royaume du bonhomme hiver et d'être la seule à rêver de soleil, de plages et d'habillement minimal.
J'ai intérêt à être forte avec le carnaval qui s'en vient début février =(

Monday, January 01, 2007

Bonne année!

Ce n'est pas pour me vanter mais je fais partie des rares personnes qui ne souffre pas des conséquences de l'abus d'alcool et de manque de sommeil en ce premier jour de l'an 2007. Ma technique est simple et abordable à toutes les bourses. Elle consiste à se mettre en pyjama vers 22 heures et à s'installer confortablement avec un bon verre de vin, un carnet et un crayon devant la télé sur mute et pas trop loin du téléphone pour appeler quelques persones à minuit. Je reconnais que c'est assez monacal comme façon de faire la transition d'année, c'est pourquoi je ne recommande ma technique à personne afin d'éviter des représailles et d'être traitée d'agent de démoralisation. C'est assez étrange comme sensation d'être seule à la maison dans le calme alors que presque toute la planète est pour une fois d'accord sur une raison de faire la fête...
Afin de ne pas être complètement déconnectée du changement d'année, j'ai regardé la revue de l'année de RBO. Ma rate n'a pas explosé, mais je trouve qu'ils ont bien accompli la mission de ridiculiser le ridicule de 2006. Comme la plupart de leurs parodies visaient des événements survenues à la télévision dont j'étais plus ou moins au courant, leur revue m'a permis de familiariser avec la médiocrité de notre télévision tout en me rappellant que je fais très bien de vivre sans. Zoof story, Pénétration double, Tout le monde en bave, RBO a donné l'impression qu'en dehors du petit écran il ne se passe pas grand chose et c'est peut être le cas. Mis à part, l'imitation de Grégory Charles hyper actif et multi-tâches par Yves P. Pelletier qui m'a fait éclater de rire, le reste m'a fait sourire sans plus. Je n'ai donc pas versé de larmes lorsqu'est apparu le générique de fin. J'ai fermé la télé pour l'année en remerciant RBO de m'avoir fait réalisé que je n'avais absolument rien rater en ne la regardant pas en 2006.