Monday, January 08, 2007

American apparel

Je me rappelle dans mon enfance avoir souvent fait des rêves où je m'appercevais sur le tard avoir oublié de mettre des vêtements avant d'aller à l'école. Personne ne semblait s'en apercevoir à part moi, mais j'étais quand même embarrassée d'avoir été aussi distraite. Vous connaissez l'histoire: La nudité est associée à la controverse depuis qu'Adam a croqué la pomme que lui a offerte Eve et que Dieu pour les punir leur a fait développer la honte d'être nus et les a condamnés à se cacher sous ses feuilles de vigne qui sont se sont perfectionnées au cours des années et qui sont devenus des vêtements. 2000 ans plus tard, la nudité demeure majoritairement un état réservé à l'espace privé qui peut entraîner des problèmes avec la justice si elle est transportée dans l'espace public non prévu à cet effet.
En 1992, pour protester contre la répression sociale et la conformité de la société américaine, Andrew Martinez, un grand gaillard s'est présenté à l'université de Berkeley dans son plus simple appareil. Les autorités l'ont vite arrêté mais non pu l'obliger à mettre des vêtements pour aller à l'école comme aucune loi ne lui en empêchait. Il ne leur a pas fallu trop de temps pour en créer une qui l'obligea à quitter l'école. Son action lui fit connaître une certaine célébrité. Naomi Wolf se passiona pour lui tandis que les shows de télé venaient de se trouver un autre freak de service. Martinez sombra vite dans l'oubli. Devenu itinérant, il se perdit dans les affres de la détresse psychologique qui l'amena à mettre fin à ses jours plus tôt cette année.
Même si la nudité n'a rien à voir avec sa triste fin, Andrew Martines ramène à une belle contradiction de notre société qui accorde souvent plus d'importance aux gens qui sont en parfaite santé que ceux qui ont réellement besoin d'attention. Toutes les connaissances de Martines attestent qu'il était totalement sain d'esprit lorsqu'il fréquentait l'université. Ses problèmes mentaux se sont développés sur le tard et comme nul médecin n'arrivait à identifier de quoi il souffrait, ils n'ont pu le soigner.
Les nus de Spencer Tunik ont fait la première page de tous nos quotidiens lors de son passage à Montréal. Cette année nous avons eu droit au mamelon de Lucie, à la touffe de Britney et pour les plus prudes aux dames du YMCA en short. Il est intéressant de voir que 2000 ans plus tard, le péché originel continue de choquer et de capter l'attention alors que nombreuses personnes meurent dans l'isolement et dans l'oubli. Je sais qu'il fait un peu froid, mais les gens dans le besoin devraient peut-être se dévêtir un peu pour qu'on s'occupe d'eux.

1 Comments:

Blogger Clifford Brown said...

Je crois que la phobie d'être nu en public est commune à tout le monde, pour des raisons profondément psychanalytiques, car le rêve que tu mentionnes m'est aussi familier. Il m'arrive même, encore aujourd'hui, d'y avoir droit.

Le plus obscène, c'est la violence sans nom dont nous abreuvent quotidiennement les médias alors qu'un sein, partie du corps féminin tout à fait agréable à contempler, provoque des crises cardiaques chez les bien-pensants.

Alors que tous les êtres humains sont à peu près tous conçus selon le même modèle, avec quelques variations minimes, il est étonnant que le dévoilement d'un corps provoque encore certaines réactions. Retard culturel ?

4:17 PM  

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