Wednesday, June 06, 2007

Des règles

Même si les occasions de s'indigner ne manquent pas en ce beau pays au climat aussi déréglé que le cycle menstruel d'une femme ménopausée, je me dois de donner une mention spéciale quand à l'aberration des nouveaux règlements relatifs à la photo du passeport. Malgré mon obéissance irréprochable aux diverses nouvelles consignes m'interdisant de garder mes cheveux attachés pour que la racine de mes cheveux soit bien visible et de sourire pour ne pas que mon visage soit déformé, j'ai échoué aux critères d’acceptation de ma photo car la peau de mon front reluisait. En plus de devoir me resoumettre au pathétique rituel de prise de photo j'ai du accepter de me faire appliquer une poudre qui a du coup éradiqué ce qui restait d’humanité dans mon visage pour le transformer en un visage de morte vivante sans sourire qui me ressemble si peu que j'ai du mal à croire que ce document me fera passer la frontière.


Même si je lui ai rappelé plusieurs fois qu’en rouspétant je ne cherchais nullement à la blâmer pour ces absurdités, la pauvre fille du CAA ne cessait de s'excuser pour les inconvénients en me disant qu'il s'agissait des règlements et qu’elle devait les suivre. Comme j'ai déjà exercé un boulot où les absurdités ne manquaient pas, je sais qu'il n'est pas particulièrement agréable de se les faire rappeler par des clients fin finauds mais je crois que ces commentaires sont tout de même nécessaires car ils démontrent que nous ne sommes pas aussi zombie que le montre nos photos de passeport et que nous avons encore le droit de critiquer les règles. Même si je sais que ces dispositions ont été prises pour assurer ma sécurité, je ne vois pas en quoi elles pourront aider à l'identification des terroristes si ce n'est qu'en les identifiant à la crise de nerfs explosive qu’ils piqueront dès la prise de la photo.



Tant qu'à jouer à la gérante d'estrade, je vais dédier ma deuxième mention d'absurdité au virage que pourraient prendre les évaluations du français des cégépiens. Comme les fautes d'orthographe et de syntaxe empêchent de nombreux étudiants de réussir le test et d'entrer à l'université, des spécialistes dans le domaine songent à changer les méthodes d'évaluation objectives qui seraient trop sévères en des évaluations plus subjectives dites holistiques qui donneraient de l'importance à d'autres aspects des textes et rendrait l'orthographe et la syntaxe en critères secondaires. Même si je suis loin d'écrire sans faute, je trouve que la qualité de la langue française est dans un état déjà trop pitoyable pour que l'on prenne de telles mesures qui ne feront qu'encourager le laxisme et la dégradation de notre langue. Même si les évaluations en cours n'ont pas réussi à nous donner une maîtrise de la langue, elles ont quand même le mérite d'obliger les étudiants à se relire et à ouvrir le dictionnaire avant de le remiser dans une boîte pour le restant de leurs jours.

Même si la maîtrise d'une langue ne garantie en rien la réussite en cette société, je ne crois pas que c'est en lui enlevant de l'importance que nous aiderons les jeunes à s'y insérer plus facilement. Même si les fautes de français ne sont pas une question de vie ou de mort et que leur maîtrise ne garantie en rien les qualités humaines de son utilisateur, je crois qu’il est plus que nécessaire que l'on oblige les étudiants à les apprendre et à les respecter même si ça leur demandera des efforts et du temps qu'ils préféraient utiliser à autre chose. La vie est faire d'obligations visant à un meilleur fonctionnement de la société qui devrait contribuer à l’épanouissement de l’individu. Plus tôt on est confronté à ces obligations, plus vite on s'habitue à faire des efforts pour des choses qui ne font pas toujours nécessairement du sens mais dont la maîtrise du langage et de la pensée pourront nous aider à mieux les comprendre ou à les critiquer plus tard dans notre vie dans un blog loin d’être sans fautes d’orthographe et de syntaxe mais dont l’auteur accepte sans problèmes la critique.

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