Wednesday, May 31, 2006

Corps en crisse

La journée a été chaude et humide mais l'orage a allégé l'air.
Mon voisin écoute de l'opéra et c'est justement ce que j'avais envie d'entendre.
Je suis en congé.
Les oiseaux chantent.
Je vais voir Gatineau ce soir où plusieurs de mes amis seront réunis.
La vie est belle, mais je ne peux l'apprécier à sa réelle valeur parce que je suis une petite nature qui a toujours un pet de travers.
Aujourd'hui c'est ma rhinite allergique qui me donne envie de dormir et me prive d'une partie de mes fonctions cérébrales et vitales.
J'ai beau être une personne enthousiaste et optimiste, ca devient un peu lourd à force de toujours lutter contre l'inconfort.
Paraît-il que lorsque notre corps fait mal, il essaie de nous transmettre un message pour que l'on s'occupe de lui. Le mien est tellement volubile et empreint au coq à l'âne que je ne saisis pas du tout ses demandes.

Tuesday, May 30, 2006

Jung à la plage

Tout le monde semble avoir vu le film Persona sauf moi. Avoir su que c’était si puissant je l’aurais vu plus tôt. Ce film de Bergman se penche sur la relation d’une actrice devenue muette et de l’infirmière qui en prend soin. L’infirmière comble le silence en racontant sa vie et ses angoisses à l’actrice qui ne fait que la regarder. Peu à peu, l’infirmière se sentira frustrée de parler dans le vide à une femme qui semble au-dessus de tout. Leur relation si belle et si douce s’envenimera pour devenir insupportable et destructrice.

Peu importe de penser que ces 2 femmes sont en fait les 2 facettes de la personnalité d’une seule femme ou 2 opposés qui se rencontrent, il n’en reste pas moins que ce film témoigne du rapport psychanalytique jungien entre la persona -l’image que l’on présente aux autres, le masque que l’on a construit pour vivre avec les autres- et ce qui se cache derrière. La rencontre des 2 femmes provoquera un éclatement du masque et changera leur existence à tout jamais.

J’aurais voulu être en mesure d’écrire un texte qui éluciderait le trouble dans lequel m’a plongé le film Persona, mais je suis encore trop néophyte en ce tout ce qui concerne la psychanalyse pour comprendre ce qui s’est passé en moi. De toute façon, ce film a déjà été tellement analysé qu’il n’est pas nécessaire que je le fasse à mon tour.

Une chose est sûre, ce film m’a fait développer un intérêt pour les écrits de Jung qui deviendra mon nouveau compagnon d’introspection pour l’été qui commence.

Monday, May 29, 2006

Funky Zola

Pour ceux qui l’ignorent tout comme moi il y a 10 minutes, le mot curée n’est pas le féminin du mot curé. Selon le Robert il s’agit de la portion de la bête que l’on donne aux chiens ou une ruée vers les places ou le butin lors de la chute de quelqu’un. L’option numéro 2 s’avère être la définition la plus appropriée au titre de ce film basé sur un roman de Zola qui visait à dénoncer la corruption et l'opportunisme crasse dans le Paris de la fin du 19ième siècle. Dans La curée Vadim reporte le récit dans le Paris de la fin des années 60 pour mettre en scène cette histoire d’amour impossible entre Renée Saccard et Maxime Saccard, qui est le fils de son mari Alexandre Saccard.

Renée s’est retrouvée mariée avec cet homme pour se libérer du joug familial en échange d’une importante somme gérée par son mari mais lui permettant de mener une existence de luxe sans avoir à travailler. Comme ce n’est pas l’amour fou avec Saccard, Renée se désennui comme elle peut jusqu’à ce qu’elle se rapproche de Saccard fils dont elle tombera follement amoureuse. Il l’aime aussi mais il refuse de s’engager dans cette union qui va à l’encontre des bonnes vieilles valeurs même s’il sait très bien que son père est un homme cupide avant tout préoccupé par ses affaires de fric plutôt que par le bonheur de sa femme. Renée n’en pouvant plus de cette existence de victime, demande le divorce. Cet initiative qui aurait du la libérer et lui permettre de partir avec Maxime s’avérera être l’ultime erreur qui lui fera perdre la raison!

J’étais bien étonnée d’apprendre que ce film de Vadim est une adaptation de Zola. Les élans funky-asiatiques de la musique sont plutôt éloignés de la réalité de Zola, mais Vadim conserve une grande place à la végétation et aux fleurs tel que l’avait fait le naturaliste. Même s’il s’agit d’un film un peu niais et naïf permettant à Vadim de rappeler au monde à quel point sa femme est sublime, il n’en demeure pas moins une critique sociale soft qui montre que la femme n’est toujours pas libre de sa destinée dans ce monde corrompue et basée sur les apparences. Sa beauté lui a permis d’avoir une vie confortable, mais elle n’aura su comblé l’énorme vide causé les mensonges et l’absence d’amour pour son mari. Michel Piccoli est comme d’habitude excellent dans le rôle de cet homme d’affaire flegmatique qui camoufle un esprit rusé et machiavélique qui lui permet de contrôler son environnement sans avoir l’air d’un tyran.

Il ne s’agit pas d’un grand film, mais je crois que ça vaut le détour sauf si on est allergique aux fleurs!

Friday, May 26, 2006

Anarchy in the pool!

La qualité de ma session de piscine fut bousillée par une louche question technique de niveau d'eau trop élevé. Pour cette raison les employés n'ont pas pu diviser la piscine en couloirs pour que les lents, les moyens et les rapides puissent s'adonner à leur exercise à leur rythme sans collision et sans développer de frustration. Cette omission a transformé le bain en un cahotique spectacle de nageurs incapables d'aller en ligne droite qui n'auraient rien à montrer au club des nageurs aveugles trimosiques de Ploucville! Même si j'ai décidé d'en rire, cette séance de natation m'a tout de même procuré un certain stress alors que le sport est censé m'en départir.
C'est tout de même étonnant que l'absence d'une corde de plastique transforment des adultes habitués au code de la route aquatique en délinquants qui ont envie de se taper dessus.
Cette démonstration m'a encore confirmé que les humains peu importe leur âge ont besoin d'un cadre pour vivre en société. Cet autre épisode de mon historique aquatique m'a rappelé que je vis dans un monde où la majorité ne pense pas par elle-même. Si rien ne leur ait dicté, ils font n'importe quoi et mettent leur vie ou celles des autres en danger et si quelque chose arrive ils porteront le blâme sur la société ou sur le gouvernement tout dépendant de leur stade de déresponsabilisation.
Je continue de croire que la minorité qui croit encore au civisme et au respect des autres parviendra un jour à transformer ce monde en un endroit où les gens se respectent sans que la police n'ait à intervenir sans cesse.
En entendant, j'aimerais bien savoir quelle piscine cette minorité fréquente que je m'y inscrive au plus vite!

Thursday, May 25, 2006

Tiens-toi bien après les oreilles à Mongola!

Depuis que j’ai été mise au courant de l’existence du film Tiens-toi bien après les oreilles à papa (Jean Bissonnette, 1971) par mon assistant et support thérapeutique, j’ai développé une fixation qui aura mis près de 3 ans à être soulagée. Cette expression que je n’ai jamais entendue auparavant m’a tout de suite mis en tête des images peu reluisantes et comme la thématique sexuelle a souvent été traitée au cours des années 70, je n’aurais pas été étonnée de tomber sur une histoire de cul bien grasse avec des scènes d’acteurs québécois faisant des choses pas trop catholiques de leur corps… Eh bien, non! Je vous le dit tout de suite ce film ne contient aucune scène de nudité ni allusion sexuelle visant à alléger l’existence du peuple québécois. Bien au contraire, ce film est un film hautement politique qui aurait intérêt à être projeté plus souvent!

Dominique Michel alias Suzanne Lambert n’en peut plus de son rôle d’employé modèle dans la compagnie d’Assurances Britannia où elle est sténographe. Sous-payée et coincée dans un poste de peu d’importance, elle décide du jour au lendemain de partir de chez ses parents, des bons québécois obéissants, de changer de look et de commencer à brasser la cage de son employeur pour revendiquer ses droits. Même si tout le monde est d’accord avec elle, bien peu la supporte. L’un d’entre eux Jacques Martin prend même un malin plaisir à lui mettre des bâtons dans les roues en redoublant d’ardeur pour aider son pauvre patron qui est au bord de la crise de nerfs depuis qu’un taux record de mortalité chez les assurés est en train de mettre la compagnie en faillite.

Même si l’histoire est un peu longuette et que la résolution de l’intrigue est très prévisible, ce film réussit à dresser le portrait peu reluisant de la situation des francophones et de leur langue tout en créant une comédie où l’on rigole bien. Dominique Michel est très convaincante dans son rôle de jeune femme qui ne vise un idéal que tout le monde se refuse préférant de ne pas risquer de perdre le peu qu’ils ont. Yvon Deschamps est cinglant dans son rôle de commis d’assurances/téteux de boss. Le rôle du patron est tenu par Dave Broadfoot qui est tout à fait juste dans son rôle de l’homme d’affaires anglophone qui maîtrise un minimum de Français et qui déforme nos si beau noms de familles ( c’est vraiment de toute beauté de l’entendre prononcer Bilodeau, Simoneau). Pour le reste du casting, tout le bottin de l’union des artistes semble se retrouver dans ce film. Pulpeuse France Castel, hippie Louise Forestier, impeccable Benoît Marleau, blond Gérard Poirier, charmant jean Leclerc, chevelu René-Homier Roy! Mention spéciale à Suzanne Lévesque en secrétaire sexy!

Le film s’ouvre sur un faux-documentaire qui fait l’éloge du Canada comme la terre de l’harmonie entre les anglophones et les francophones. Ce cynisme laisse entrevoir le ras-le-bol vécu par beaucoup de francophones de cette période qui mènera entre autres à la création du parti québécois et à d’autres initiatives gouvernementales de protection culturelle. Même si le ton du film est léger, la conclusion a du en effrayé quelques-uns car elle suggère que les francophones reprennent leur part du gâteau par le sabotage du système. C’est dans cette suggestion d’action que le titre prend son sens. Accroche-toi bien après les oreilles, ca va donner un gros coup! Ce gros coup aurait pu être celui d’une victoire du Oui au référendum de 1980, mais le bouleversement annoncé dans le film ne s’est jamais produit.

La chanson de fermeture met abruptement fin à la rigolade. Elle vient nous rappeler que la culture francophone pourrait devenir un vague souvenir pour nos enfants si rien n’est fait pour sa protection.
Mommy, daddy, I love you dearlyPlease tell me how in French my friends used to call mePaule, Lise, Pierre, Jacques ou LouiseGroulx, Papineau, Gauthier, Fortin, Robichaud, Charbonneau.

Sans tomber dans la nostalgie et le nationalisme de base, je me dois de reconnaître que ce film est malheureusement encore pertinent plus de 30 ans après. Les disparités économiques entre les anglophones et les francophones se sont probablement résorbées (je préfère ne pas m’aventurer sur ce sujet) mais la culture francophone et sa langue demeurent des acquis fragiles qui mériteraient plus d’attention de notre part.

Je suis sortie du film toute remuée en chantonnant l’air de la chanson de Marc Gélinas. J’ai échangé quelques sourires avec les autres spectateurs du film avant de reprendre le chemin du retour. Étrangement, le hasard des feux rouges aura fait que mon itinéraire me fasse croiser du regard près d’une dizaine de drapeaux fleurdelisés.

Je crois que ce film a réveillé quelque chose en moi. N’ayez crainte je ne vais pas me mettre à chanter du Paul Piché dans le métro, mais je crois que ma culture a besoin de moi!

Tuesday, May 23, 2006

Remembering Jehane

Cette agréable journée de congé m'a laissé le temps d'arpenter les rues de Montréal en vélo et de reprendre contact avec ma ville. Le vélo est la meilleure façon de faire des découvertes que je ne peux pas garder pour moi bien entendu! Ma découverte de la journée eut lieu suite à l'ascension difficile de la côte Berri la face dans le vent, les vitesses qui changent pas, le feu est devenu rouge au moment où j'arrivais sur Cherrier. Ce contre-temps m'a permis de regarder autour de moi et de réaliser que le petit parc à ma gauche est dédié à nulle autre que madame Jehane Benoît. Comme beaucoup de parcs de montréal sa superficie est ridiculement petite, mais comme on dit c'est l'intention qui compte. Madame Benoît, pionnière de l'art culinaire disparue en 1987 après une vie dédié à la bouffe doit rigoler en voyant la petitesse de l'espace qui lui rend hommage.
Elle a surtout été reconnue pour son encyclopédie de la cuisine canadienne et pour son acharnement à répandre la bonne nouvelle de la cuisine au micro-ondes.
Dans mon cas, c'est surtout son drôle de prénom et ses photos sur ses livres de recettes qui m'ont marqué.

Monday, May 22, 2006

Ainsi parlait Ferrara!

J'ai terminé Driller Killer de Ferrara ce matin avant de partir au boulot. Tout en effectuant ma drill matinale, j'ai regardé la fin de ce film sombre racontant l'histoire d'un peintre/driller en serie dans le New York des années 80. Mis à part, quelques réferences et un bref appercu du Chrysler building, l'histoire aurait pu se passer dans n'importe quelle ville des annees 80 vivant en accord avec le precepte No Future. Appartement crades, mauvaises habitudes alimentaires, drogues, sexualite confuse, filles maigres, rock n' roll. L'environnement depeint par Ferrara est glauque, sterile et confus et la resolution de l'intrigue plutot secondaire car ce monde est tout simplement sans avenir. Ferrara a reussi mettre en images et en sons la confusion de cette periode new yorkaise a laquelle il a du lui-meme y laisser sa sante. Il s'agit d'une experience plus sensuel que rationnel. Le films se ferme et on ne comprend pas necessairement ce qui vient de se passer.
Meme si ce film ne m'a pas captivé outre-mesure, je suis bien contente de l'avoir vu avant de me reconfronter avec l'absurdite de ma vie de travailleuse qui se tape une ride de velo dans le froid avant de venir moisir au bureau ou il fait encore plus chaud que samedi (grace au systeme de ventilation qui ne fonctionne plus depuis 4 jours) et ou mes collegues sont particulierement desagreables et les clients completement inconscients du fait que nous sommes aujourd'hui un jour ferié.
Ce vain spectacle d'epais en train de se boussiller la sante en respirant de l'air pas renouvellé depuis des jours n'est pas si loin de ce drame de drogués qui ne mene nulle part sauf qu'il est éclairé par des néons qui ne cachent aucun secret sur la laideur des lieux en plus de contribuer au rechauffement des lieux.
Il commence à être sérieusement temps que je change de décor avant d'y laisser ma santé.

Sunday, May 21, 2006

En mai fais ce qu'il te plaît (sauf si tu habites au Québec)

Il fait tellement froid que j'ai du me résoudre à allumer le chauffage même si ça ne me rentre pas dans la tête qu'il puisse faire si froid à la fin du mois de mai. Hydro-Québec doit se réjouir de cette impromptue vague de froid qui fera que les gens augmenteront leur consommation d'électricité pour oublier la grisaille en regardant des films, en prenant des bains chauds ou en faisant cuire des gâteaux pour réchauffer la maisonnée.
**
Je ne sais pas si le premier rassemblement d'Injustice-Québec pour la journée de la frustration aura lieu quand même. Si je trouve mon suit de ski-doo je vais aller vérifier car l'information est introuvable sur leur site. Les responsables ne semblent pas fort sur les mises à jour, ce qui pourrait entraîner des frustrations chez les gens qu'il tentent d'aider.
Bon dimanche!

Saturday, May 20, 2006

Le travail c'est la santé?

Le travail, c'est la santé
Rien faire, c'est la conserver.
Les prisonniers du boulot
Ne font pas de vieux os. (Henri Salvador)
Comme si ma vie n'était pas suffisamment chargée en absurdités et en problèmes techniques, il aura fallu que le système de ventilation de l'immeuble où je travaille arrête de fonctionner pour transformer mon étage en four crématoire pour que je comprenne qu’il ne faut absolument rien prendre pour acquis sur cette terre, y compris que l'air est fourni par notre employeur!
Ce soir, je grelotte comme une épaisse après avoir passé la journée dans un microclimat tropical à essayer de répondre le plus gentiment possible sans m’évanouir à des clients non privés d’oxygène. Cet avant-goût de la canicule a transformé mes collègues et moi en loques amorphes. Je ne sais pas quels sont les effets exacts de ce bogue technique sur mon organisme qui a besoin d'oxygène pour fonctionner, mais je peux dire que j’ai passé la journée dans la confusion la plus totale. Mon organisme affaibli s’est mis en mode pilote automatique en attendant que ce supplice occidental rémunéré se termine. En rêvant d'une brise fraîche, j’ai tout de même réussi à lire des articles qui moisissaient dans mon in-box depuis des semaines.
L'un d'entre eux m’a appris que les jeans serrés feront bientôt leur retour. De grands designers ont réintroduits le modèle de jeans typique des punks rockers dans leurs nouvelles collections. Même si ca risque de prendre un moment avant que cette coupe prenne le dessus du marché du jeans, je ne peux pas m'empêcher d'imaginer mes congénères en jeans bien moulants. Les craques de fesses, string et autres poignées d'amour rendus visibles grâce aux tailles basses disparaîtront car elles seront désormais maintenue captives par du denim stretch. Les jeans taille basse m'ont ramenée à la période où mon frère jouait au hockey et ou je pouvais rire un bon coup en regardant les craques de fesse des pères de toute l’équipe, y compris le mien, affairé à attacher les patins de leurs gars. Même si c’est encore rigolo de voir la craque d’une fille qui se penche pour attraper un sac de patates à l’épicerie, je crois qu'il est temps que l'on passe à autre chose et le jeans hyper serré s’avère être un excellent choix. J’ai bien hâte d’entendre les histoires de filles qui ont besoin de se coucher par terre et d’utiliser une fourchette pour enfiler leur jeans. Le manque d'oxygène ne m'a pas empêché de me réjouir en apprenant que le designer Tsubi a même crée des modèles baptisés Joey et Dee Dee. Je ne pouvais pas garder cette heureuse nouvelle pour moi!
Ceci dit, je tiens à vous informer qu'un rassemblement aura lieu demain pour souligner la journée de la frustration lancée par l'organisme Injustice-Québec. (21 mai au Parc Lafontaine)
Je ne sais pas si l'événement aura quand même lieu malgré la pluie, mais je tenais à vous mettre au courant de cette initiative intéressante qui offre la chance aux frustrés de s'exprimer et surtout de se faire entendre par d’autres. L'organisme souhaite que ces rassemblements puissent permettre aux gens de s'exprimer et d'éviter que d'autres blocages de ponts se produisent.

Thursday, May 11, 2006

Le workout qui tue!

Mon thérapeuthe et ami m'a fait cadeau du film Killer Workout que je me suis empressée de visionner avant de changer de lubie.Ce thriller aérobique ramène a l'âge d'or de la mise en forme à la californienne ce qui implique voitures de luxe, pitounes en léotard et chansons aux paroles évocatrice dans le genre « gotta workout until you die »
Au gym de Rhonda, les petits culs se trémoussent el les poitrines rebondissent jusqu'à ce qu'une série de meurtre commis sur les lieux mettent l'avenir du commerce en péril. Je ne vous vendrai pas le punch, mais la résolution de cette intrigue aussi filiforme que ses protagonistes laisse croire à un certain parti pris féministe critiquant le ridicule du culte du corps parfait. Bah, il y a quand même pas de quoi faire du film, un objet du corpus du programme d'études féministes, mais je ne m'attendais pas à une telle conclusion d'un film à la mise en scène plutôt boîteuse.
Killer Workout n’a pas marqué l’histoire du cinéma mais il m’a fait faire un agréable retour dans le temps à une époque où le workout était un mode de vie.

Monday, May 08, 2006

So long Marienbad!

Ma vie est encore sur le mode rattrapage, j’essaie de procéder à ce que j’aurais du faire il y a longtemps histoire de pouvoir vivre éventuellement dans le présent. Dans la section cinématographique de mon existence, L'année dernière à Marienbad faisait partie du lot de films que je devais visionner depuis longtemps. J’ai le bonheur de vous annoncer que je peux finalement enlever ce film de ma liste même si je sens qu'un seul visionnement est insuffisant pour le saisir dans toute sa substance. Puisse ce texte éclairer la lanterne de ceux qui n'ont toujours pas vu ce film et mettre un peu sens dans ma démarche de rattrapage.
Ce classique à l'esthétique extrêmement minutieux exploite les multiples interprétations qui peuvent être donnés à un même événement et les variations qui s'en suivent. La mémoire comme filtre déformant de la réalité est un thème cher à Resnais qu’il a aussi abordé dans Hiroshima, mon amour. Le film s'ouvre sur un monologue d'un homme que l'on ne réussit pas à saisir tellement le débit est rapide et le volume trop bas. La caméra erre lentement dans cet immense palace de Marienbad en République Tchèque, station thermale où des gens aisés se réfugient depuis des siècles pour se reposer. Les lieux grandioses et aérés juxtaposés à une bande-son répétitive et hyper chargée crée une confusion qui sera sommairement éclaircie dans le reste du film.
Resnais joue avec les différents scenarii possibles de l'histoire d'amour d'un homme et d'une femme qui se seraient rencontrés jadis dans ces lieux à l'insu du mari de cette dernière. La dame ne se rappelle pas de cet épisode où elle aurait demandé à cet homme de l’attendre un an de plus, puis peu a peu la mémoire semble lui revenir ou est-ce à force de se faire répéter la même chose par cet homme insistant qu’elle commece à croire à la véracité de son récit. Le fait que les versions changent d'une fois à l'autre, qu’il rajoute des détails, en enlève ou invente une fin tragique qui n'est jamais arrivé car sa belle est toujours vivante, laisse croire que l’homme est un mythomane qui a trouvé une façon de se distraire pendant sa cure de repos. Cette répétition quasi aliénante et la beauté des images hypnotisent le spectateur jusqu'a ce que le film se ferme sur son monologue qui semble voué à l’éternité.
Le côté hyper esthétique et maniéré du film donne une vision très artificielle et mécanique de la liaison amant-maîtresse, mais le film n'en est pas moins poétique. L'alliance des images léchées et de la musique expérimentale fait de ce film un objet d'art énigmatique et marquant qui a purifié ma petite tête qui aurait bien besoin d'un séjour dans une station thermale de ce genre. Par contre, je ne supporterais pas qu’une tache pareille ruine ma paix!

Saturday, May 06, 2006

Mongola à vélo

Le vélo est redevenu mon moyen de transport depuis quelques jours et j’ai déjà arrêté de compter le nombre de fois où j’ai failli me péter la gueule. J’étais contente de lire dans le courrier des lecteurs du Mirror que je ne suis pas la seule à craindre pour ma vie quand je vois à quel point les automobilistes semblent souhaiter notre extinction.
Cet expatrié belge s’est mangé 3 portières de voiture depuis qu’il roule dans notre belle ville. L’ironie du sort aura voulu que quelques heures après avoir lu ce message, en ce jour de la Ste-Prudence, je mange ma première portière en roulant sur la pseudo piste cyclable de la rue Milton. Il y a eu plus de peur que mal, mes freins et mes réflexes m’ont sauvé, mais cet incident m’amène à sérieusement remettre en question mon moyen de locomotion.
Amis cyclistes soyez vigilants!

Coeur de pomme pourrie

Me voila de retour après un autre voyage touristico-existentiel a New York. J'avais vaguement espoir que tous mes questionnements et mes angoisses disparaitraient par magie en passant les douanes de Lacolle, mais rien de spécial ne s'est produit. Après le trajet de 8 heures signé Greyhound, je suis debarquée dans le métro en pleine agitation de l'heure de pointe du lundi matin entourée de la faune éclectique new yorkaise. Une jolie mère/top model avec son fiston, une petit nerd a lunettes dévorant un livre plus gros que lui, des travailleurs de la construction cognant des clous avec leur casque sur la tête, des business man hyper classe lisant leur journal... Je pourrais passer des heures à regarder les habitants de New York. Ils sont un mélange de flamboyance et de drabitude qui me captivent plus à chaque fois que j'y vais. Ca m'a fait du bien de réaliser que je pouvais aller me recoucher contrairement à tous ceux qui m'entouraient et c'est ce que j'ai fait même si le sommeil n'est pas la meilleure technique pour explorer une ville.
Pas assez motivée pour jouer à la touriste, je me suis servie de New York comme d'un gite pour me couper de mon quotidien, me reposer et faire des choses que je ne fais jamais comme aller au cinéma. Après avoir hésité à aller voir Drawing Restraints 9, le dernier méfait de Matthew Barney qui ne sera probablement pas à l'affiche à Montréal avant le prochain festival du Nouveau Cinéma, nous avons tout de même opté pour le dernier Spike Lee. Au très puriste IFC (Independant Film Center) où j'aurais pu voir Barney et Bjork faire de l'art avec des baleines devant quelques intellos solitaires, nous avons préféré un établissement multiplex où j'ai pu me familiariser avec le beurre self-service. Profitant de l'absence totale de surveillance, je me suis immiscée dans la salle où l'on présentait United 93. Mis à part de remettre le fer dans la plaie et de traumatiser une génération d'enfants qui craindra de prendre l'avion, je ne vois pas quelle est l'utilité de ce film. Divertir? Justifier les interventions américaines en Irak? Je reconnais que le film n'a pas à avoir une utilité précise, mais je ne comprends pas ce qui peut amener les gens à payer pour aller voir ca.
*** Ceci dit, le dernier Spike Lee ne ressemble en rien à ces oeuvres précédentes. Il délaisse la vie de quartier pour se concentrer sur le coeur de la ville pour réaliser un vrai de film de major film sur un vol de banque bien ficelé. Même si les personnages sont solides et bien interprétés, que le suspense nous garde en haleine et que la résolution de l'intrigue fait de la lumière sur un fait méconnu de l'histoire new yorkaise, je suis sortie un peu déçue. En fait plus si je repense, ce n'est pas tant le film qui m'a déçu mais plutôt le constat qu'il jette sur New York.
Inside Man confirme que la grosse pomme se transforme de plus en plus a un état bancaire et policier où l'individu n'a plus vraiment de place ou les drames de pizzeria et les batailles de voisinage sont en voie d'extinction ou même les enfants sont conscients que l'adage get rich or die tryin ne s'applique pas qu'au ganster rap. Spike Lee met de côté le folklore new yorkais pour s’attaquer aux problèmes de fond et dévoiler les origines pourries d'une ville où la philosophie du chacun pour soi atteint aujourd'hui un point culminant. Ce film m'a confirmé que contrairement à ce que beaucoup affirme New York n'est pas si différente du reste des Etats-Unis et que la source d'inspiration de Spike Lee ne m’intéresse de moins en moins.