Tuesday, October 31, 2006

L'Halloween se meure?

Je suis un peu déçue de mon premier Halloween dans la Vieille Capitale. Mis à part le discret maquillage de toile d'araignée sur la joue de la réceptionniste du bureau de l'assurance-emploi qui a failli valoir une claque sur la gueule de la collègue qui l'a confondu avec une étoile et les taches blanches et noires coordonnées avec un t-shirt noir et blanc de la commis du bureau de poste que j'ai failli remercier en la traitant de belle vache, les signes que nous sommes aujourd'hui l'Halloween sont plutôt rares.
L'Halloween était vraiment ma fête préférée lorsque j'étais à l'école primaire. J'ai beaucoup souffert d'habiter dans un rang éloigné de tout car je ne devais faire le trajet en voiture avec ma mère pour me retrouver avec une ridicule petite poignée de bonbons, des pommes abîmées et une boîte de l'Unicef tellement légère que je devais y mettre mes propres économies. Notre déménagement en ville m'a permise de m'émanciper des services de transport de ma mère et de faire le trajet avec mes amis pour revenir à la maison avec un sac de bonbons si lourd que je pouvais mettre plusieurs heures à démêler et à classer en ordre de priorités avant de procéder aux échanges avec mon frère.
Même si mes déguisements étaient nettement moins ingénieux que ceux de mon frère, j'ai gagné à plusieurs reprises le prix du meilleur costume. Personne ne pouvait dire si j'étais une tentative de sosie de Madonna ou de Cindy Lauper, mais mon attirail plaisait à chaque fois au jury composé des professeurs dormant trop au gaz pour différencier un costume savemment élaboré par les doigts de fées d'une maman couturière et un assemblage de n'importe quoi créé en 10 minutes par une enfant.
L'Halloween était un prétexte pour me défouler dans le maquillage de ma mère et expérimenter avec le spray net et autre gel scintillant et jouer à la rebelle. Ceux qui me connaissent savent que je suis peu portée sur le maquillage et autre manipulation capillaire exigeant de passer des heures devant un miroir et surtout d'aller dans un salon de coiffure. Je n'ai rien contre ces procédés, mais pour moi la visite dans un salon de coiffure est aussi attirante qu'une visite chez le dentiste. J'ai récemment accompagné ma mère à son salon. En voyant toutes ces filles aux coupes délinquantes standardisés parsemées de mèches de couleurs, je n'ai pu m'empêcher à mes déguisement du temps sauf que contrairement à elles je me suis lassée des traitements aux produits chimiques. Je trouve tout-à-fait honorable qu'elles aient décidé d'en faire un métier, mais il est pour moi difficile de ne pas être cynique devant cette assemblée de clones coiffés comme les filles de Jem dans un décor de chantier de construction-bidon concu pour souligner l'Halloween.
Encore une fois, je ne sais pas si c'est moi qui est facile à déstabiliser mais c'est bien la première fois que je vois un établissement déguisé. Il fallait que je déménage à Québec pour découvrir ça! Ma mère était outrée par cette idée conceptuelle rendant l'endroit incongru et difficile d'accès, mais moi ça m'a bien plu car ça fait changement et surtout ça a du éviter à ces pauvres filles de devoir se mettre plus de produits chimiques dans les cheveux en se levant ce matin.
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Je viens de lire un article sur l'Halloween en Angleterre. Comme il s'agit d'une tradition américaine mercantile qui a volé la vedette de fêtes traditionelles, plusieurs personnes sont très rébarbatives à l'idée de donner des bonbons à des enfants qui n'ayant aucune idée de la tradition du trick or treat présentent leurs sacs nonchalamment et vont jusqu'à dire des aberrations comme Happy Halloween. Les tactiques pour éviter de participer à cette fête commerciale vont de l'absence d'éclairage, en passant par des affiches distribuées par la police locale où une citrouille est bannie, aux sonnettes trafiquées provoquant des chocs électriques.
Même si leurs réactions sont un peu extrêmes, je suis d'accord avec eux que la plupart des enfants (y compris l'enfant que j'ai été) ont très peu de penser pour les morts à l'Halloween. Il s'agit pour la plupart d'entre eux d'une fête où l'on peut se permettre d'aller sonner chez n'importe qui pour avoir des bonbons et de se coucher un peu plus tard que d'habitude. Mais je ne crois pas non plus qu'il soit très brillant de punir les enfants pour une question de dégradation culturelle qui n'est pas de leur faute. Même si peu de ces petites personnes ont des pensées pour les morts, il s'agit tout de même d'une belle manifestation de générosité de la part des vivants... même si les petites boîtes de l'unicef ne sont plus de la partie cette année pour des raisons de coûts administratifs trop élevés. J'ai comme l'impression que ces Anglais utilisent l'argument de l'absence de signification pour se sentir moins gratteux!

Monday, October 30, 2006

Laterna magica

Je suis bien contente d'avoir bravé le mauvais temps qui sévissait sur la Vieille Capitale hier pour assister à une rétrospective des films de Norman McLaren ayant lieu dans un Musée de la Civilisation désert. J'ai passé près de 70 minutes à laisser mon esprit divaguer et faire le plein de couleurs dans ces films simples, souvent abstraits mais jamais ennuyants. Compte tenu de la morosité extérieure, ça ne pouvait pas mieux tomber d'aller voir les films de quelqu'un pour qui les couleurs et l'imagination ne sont pas de l'onguent!
J'avais déjà vu certains de ses films, mais cette projection m'a réellement fait découvrir le génie de cet immigrant écossais qui a crée le fameux studio d'animation de l'office nationale du film. Si la plupart des ses films sont ludiques et drôles (Hen Hop, Stars and stripes, il était une chaise) d'autres complètement expérimentaux et abstraits (lignes horizontales, blinkity blank) chacun d'eux sont d'une originalité et d'une ingéniosité qui rappelle à quel point le cinéma est une invention génératrice de magie. Ses films ne font pas appel à notre capacité d'analyse mais ils ne sont pas moins excitant pour le cerveau. Par exemple, Le Merle est un film qui met en image la célèbre chanson mon merle a perdu son bec. Même si la chanson n'a rien d'excitant, McLaren parvient à créer de l'intérêt pour une chanson aussi vaine qu'inintéressant en reproduisant le drame de ce merle par des formes simples qu'ils parvient à rendre complexe et féérique.
Comme Mc Laren accordait beaucoup d'importance à la musqiue, ses images et leur rythme collent directement à des chansons qui ont été composés spécialement pour ses films. Ses collaborations sont aussi variés qu'étonnantes. J'ai un peu sursauté en voyant le nom de Pete Seeger, chanteur folk pour l'étude expérimentale Lignes Horizontales et celui de Ravi Shankar pour le très sympathique Chairy tale qui met en vedette Claude Jutra. Dans Synchromie, il a lui même créer la musique en la dessinant directement sur la pellicile.
L'internationalité des films est aussi frappante pour cet époque que l'on imagine moins ouverte sur le monde qu'aujourd'hui. Chacun des génériques est écrit dans une multitude de langues qui introduisent le spectateur à des films qui peuvent être appréciés de tous peu importe leur langue, leur culture et leur âges.
Les films de McLaren donnent la vedette à des formes, des objets et des personnages d'une extrême simplicité qu'il parvient à rendre divertissants et souvent bouleversants grâce à un savoir-faire et une ingéniosité qui n'a pas son pareil dans le monde du cinéma d'animation.
La restoration de ses films va permettre au public de renouer avec cette oeuvre qui demeure actuelle même si beaucoup de films datent de plusieurs décennies.

Sunday, October 29, 2006

On the winy road

Sideways n'est pas un incontournable de la cinématographie américaine indépendante, mais il s'agit d'un agréable voyage iniatique qui permet de découvrir la côte californienne autrement que par les studios d'Hollywod.
Miles Raymond un auteur/professeur de lycée part en tournée avec Jack son pote de collège pour une semaine de franc-camaraderie et d'épicurisme, histoire de célébrer entre hommes avant que Jack se marie. Ils rouleront jusqu'à ce que Jack trouve une dame pour assouvir ses besoins d'homme dont la vie de garçon va bientôt se terminer. Miles rencontre Maya une autre écorchée de l'amour avec qui il s'entend bien, mais leur relation naissante sera ternie par la malhonnêteté de Jack envers la meilleure amie de Maya. Les deux amis retourneront à temps pour le mariage, un peu amochés mais marqués à jamais par cette expérience
Sideways donne un portrait juste et mordant de l'amour et des relations hommes-femmes. Si pour certains, il s'agit d'un jeu axé sur les apparences, les phrases toutes faites et le bon sexe pour d'autres comme Miles il s'agit d'une quête si difficile qu'il n'arrive plus à trouver de sens à son existence.
Même si le contraste entre les Jack et Miles est caricatural tellement il est grand, ces 2 types sont très près de la réalité. Jack, acteur jadis célèbre, est grand, easy going, joueur et charmeur, alors que Miles est dépressif, bedondant et insatisfait de sa vie en général. L'un semble avoir tout pour lui alors que l'autre est abonné à la malchance ou quand le posivitisme exagéré typiquement américain côtoie la lucidité. Cette renconttre fait réaliser à quel point l'ignorance et l'insouciance allègent l'existence mais que nul antidépresseur ni toute la bonne volonté du monde ne sauraient faire en sorte que l'on puisse retrouver cet état d'esprit une fois qu'elle est perdue. Ken ne connaît rien à rien mais ça ne l'empêche de faire comme si, alors que les connaissances de Miles ne le font que sentir plus inutile et raté.
Cette histoire montre à quel point notre monde est axé sur les apparences, mais qu'il existe encore de l'espoir des gens qui désirent vivre en accord avec leurs émotions et qui ne peuvent pas vivre dans le mensonge.
Même si ce film m'a fait passé un agréable moment, je regrette un peu de l'avoir regardé à ce moment où la nature devient de plus en plus hostile et dogmatique. Ce film m'a donné envie de crisser mon camp en Californie pour boire du bon vin, m'enivrer de la beauté des paysages et qui sait peut-être même me trouver!

Saturday, October 28, 2006

A chacun sa monture

Le mauvais temps commence à sérieusement m'affecter mais je continue de me taper des promenades dans la vieille capitale afin de ne pas sombrer dans l'hibernation avant la première neige, mettre au défi mon système immunitaire et reprendre contact avec mon quartier qui ne fut rien de moins le théâtre de la fondation de l'Amérique du nord française.
Comme j'habite à deux pas du parlement, je me sens souvent concernée lorsqu'on annonce aux nouvelles qu'une quelconque cérémonie officielle a lieu. La semaine dernière, j'aurais bien aimé assister au dévoilement de la statue de Robert Bourassa pour voir la face du sculpteur qui a si bien su reproduire la monture des lunettes de notre ancien premier ministre. Je ne sais pas si c'est moi qui n'ai pas vu beaucoup de statues officielles dans ma vie, mais c'est la première fois que j'en vois une donnant autant dans le réalisme lunettier. C'est tellement près de la réalité que c'en est presque que caricatural.
Souvent quand je passe à côté du Parlement, je me mets à penser à Denis Lortie. Même si j'étais très jeune à l'époque, je me rappellerai toujours des affreuses lunettes teintées de ce barbu qui a semé la terreur dans la baraque le 8 mai 1984 avec en tête de tuer le premier ministre René Lévesque. Il a tué 3 personnes et en a blessé 9 autres avant d'être maîtrisé par un sergeant fort en psychologie qui a réussi à le convaincre de se rendre à la police. L'ex caporal a été emprisonné jusqu'en 1995. Selon Wikipédia qui le décrit comme un célèbre assassin québécois il vivrait présentement en Outaouais, mais il ne précise pas s'il porte encore les mêmes lunettes. Sans elles, je ne pourrais pas le reconnaître si je le croise un jour dans la rue et c'est probablement mieux comme ça.
J'imagine que si le sculpteur n'avait pas reproduit les lunettes de Bourassa de façon aussi fidèle, personne ne l'aurait reconnu non plus après tout le temps qu'on a mis pour lui rendre hommage.

Friday, October 27, 2006

Dictateur jusqu'au bout des cheveux

On parle beaucoup de Kim Jong Il ces derniers temps. Essais nucléaires, droits de l'homme bafoués et rumeurs de famine imminente, la Corée du nord n'est pas un pays où il semble faire très bon vivre à moins que l'on aime crever de faim, se faire contrôler du matin au soir et rendre quotidiennement hommage au grand chef suprême à qui l'on doit tout.
Même si ce personnage est un monstre, Je ne peux pas m'empêcher de rire dès que je le vois avec sa tête d'illuminé supplantée d'une coiffure pleine de volume qui serait un des stratagèmes qu'il utilise avec les chaussures à semelle compensée pour pallier à sa petitesse et imposer davantage le respect. Même s'il a l'air d'une joke, il parvient à l'imposer à toute une nation qu'il garde dans l'ignorance en interdisant, entre autres, tout contact avec le monde extérieur qui n'est pas parfait certes, mais certainement moins barbare que ce régime.
Ce chef-dieu qui voyage en jet, carbure aux cognacs et aux films de Daffy Duck pendant que son peuple se dévoue complètement au maintien du dernier régime stalinien de la planète. Comme si le contrôle n'était pas assez total, le gouvernement a aussi un droit de regard sur les coiffures de ce concitoyens. Un programme de la télévision nationale intitulé Let's trim our hair a mis au courant la population que les cheveux longs ont une influence négative sur l'humain car ils détournent des nutriments ce qui nuirait au bon fonctionnement du cerveau. C'est pourquoi les citoyens se doivent de visiter leur coiffeur à chaque 15 jours pour maintenir la longueur en dessous des 5 centimètres règlementaires. Les cheveux courts sont non seulement meilleurs pour le bon fonctionnement de l'organisme, ils sont aussi un signe de la bonne santé du régime du pays.
Le programme a aussi montré des cas de contrevenants ne respectant pas les normes étatiques. Comme les hommes aux cheveux longs sont un indésirable résultat de la mauvaise influence de l'Occident, la télévision a aussi jugée nécessaire de fournir leurs noms et adresses afin de montrer l'exemple aux autres.
Visiblement, le grand petit chef ne semble pas obéir aux mêmes standards capillaires que sa population. Suivant sa logique, nous devons en conclure que son cerveau privé de nombreux nutriments expliquerait sa folie mégalomaniaque et sa tendance à faire croire au reste du monde qu'il possède l'arme atomique.
Je conviens que nous n'avions pas besoin de ce détail pour conclure que ce type est un fou, mais ça montre à quel point cette pauvre population est privée de toute liberté individuelle.

Tuesday, October 24, 2006

Le jus de carottes qui tue

Etant une grande consommatrice de tout ce qui dérive de la carotte, quelle ne fut pas ma consternation d'apprendre que des personnes ont été victime de botulisme en consommant du jus de carottes. C'est quand même étonnant que ce jus aux nombreuses propriétés bénéfiques pour la santé ait causé de graves troubles de santé à des consommateurs malchanceux.
Le Clostridium botulinum est une petite bactérie innofensive mais qui devient très dangeureuse si elle développe des toxines car elles peuvent causer la paralysie de muscles qui occupent des fonctions vitales pour l'organisme ce qui peut entraîner la mort. Cette bactérie est ce qui constitue le fameux Botox. Elle est utilisé en petit quantité pour paralyser les petits muscles du visage qui causent les rides.
Cet incident m'a un peu fait freaké car en tant que végétarienne, je me croyais plus à l'abri des contaminations alimentaires que mes congénères carnivores et leurs maladies du hamburger et autres bactéries mangeuses de chair. Je ne vais pas me remettre à manger de la viande pour autant, mais je vais slacker le jus de carottes pour quelques temps.
C'est quand même ironique que tous ces avertissements sur les contaminations dues aux légumes (des épinards ont du être retirés de la circulation il y a quelques semaines) tombent à un moment où notre gouvernement s'apprête à lancer un programme pour obliger les gens à bien manger pour réduire le taux d'obésité. Les gens qui carburent au RC Cola et aux Doritos doivent se dire qu'ils sont peut être pas en super shape mais qu'ils sont à l'abri de toute contamination!
Si j'étais plus parano, je serais tentée de penser que ce sont des manigances des producteurs de junk food qui veulent s'assurer de ne pas perdre leurs clients... Michael Moore, te voilà un nouveau sujet d'investigation qui va te permettre de faire un nouveau film et de justifier ton tour de taille!

Sunday, October 22, 2006

Spécial Pessimisme part 2

Me revoici pour la deuxième partie de ce spécial pessimisme cinématographique.
L'enfant des frères Dardenne raconte l'histoire d'un très jeune couple sans le sou qui se retrouve avec un enfant qui a été conçu dans l'amour mais qui n'était pas vraiment prévu dans leur planning. Habitué de marchander ce qui lui passe entre les mains, Bruno vend le bébé pour 5000 euros, mais se voit obligé de le récupérer quand il réalise que sa copine est loin d'être d'accord, même s'il lui répète qu'il pourrait facilement en faire un autre. Cette transaction foireuse met fin à leur idylle amoureuse. Il se retrouve seul et paumé. Il tentera de survivre de petits larcins peu rentables jusqu'à ce qu'il décide de se rendre à la police. Le film se clot sur une visite en prison de Sonia qui élève maintenant seul le petit Jimmy.
Excusez-moi de vous vendre le punch, mais croyez-moi l'intérêt de ce film tient beaucoup plus à son traitement qu'à son histoire. Même la bande-annonce parle de la vente de l'enfant. Voyons ce détail comme une façon de prévenir le public que ce qu'il s'apprête a voir n'a rien d'un compte de fée.
Il n'est pas facile de parler de ce film car la mise en scène est si subtile et trop près de la réalité pour que l'on relève ses points forts. Les comédiens sont si naturels que l'on les croirait eux-mêmes issus de cette réalité. Le secret serait dans le rapport qu'entretiennent les frères Dardenne avec leurs acteurs de même que dans un souci quasi obsessif du choix des lieux de tournage qu'ils filmeront dans l'ordre chronologique afin de ne pas perturber les acteurs.
Ce film hyper réaliste ce déroule à Seraing une ville wallone qui connaît de sérieux problèmes de pauvreté. Beaucoup de jeunes sont laissés à eux-mêmes. Le fait que ce couple est un exemple parmi tant d'autres est encore plus triste que le film lui-même. Natifs de cette ville, les frères Dardenne la filme comme un personnage auquel Bruno et Sonia ne semblent pas particulièrement attachés. Terne et désolante, Seraing n'a rien d'une attachante petite ville que l'on aurait envie de visiter. Même le nom de la ville a quelque chose d'angoissant.
Même si la réalité me suffit pour comprendre que la pauvreté est grandissante dans notre belle civilisation occidentale, ce film profondément troublant s'avère nécessaire car il remet les pendules à l'heure tomber dans le sensationnalisme et sans jeter le blâme sur personne car la responsabilité de veiller sur le bien-être sur les enfants revient à chacun de nous.

Saturday, October 21, 2006

Spécial Pessimisme part 1

Comme plus personne ne semble me lire maintenant que j'écris relativement souvent, j'en profite pour parler de Caché de Haneke et de l'Enfant des frères Dardenne, 2 films bien pessimistes qui nul anti-dépresseur ne saurait transformer en feel good movie en ce début d'automne.
Même si je n'ai pas vu tous ces films, Haneke fait partie de mes réalisateurs préférés. Il a un style bien à lui et surtout il arrive efficament à mettre en image dans un contexte moderne des questionnements philosophiques qui poussent à revoir des concepts fondamentaux de l'humanité.
Dans Caché, Haneke se penche sur le thème de la culpabilité et de la multiplicité de la vérité. La stabilité d'une famille se voit perturbée par des envois anonymes de cassettes video et de dessins. Les cassettes contiennent d'interminables plans fixes des allées et venues d'Anne, de George et leur fils Pierrot de même que des d'images de la maison d'enfance de George, alors que les dessins d'enfants d'une cruauté et d'une simplicité qui amènent à envisager les pires scénarios.
Même si rien de grave n'arrive, qu'il y a plus de peur que de mal, les envois mettent George sur une piste qui en plus perturber davantage son existence ne résoudra en rien la crise initiale. On ressort du film sans savoir qui est l'auteur des ces envois, mais fortement tenté de se questionner sur le malaise que se filme transmet. La plupart des gens qui m'ont parlé de Caché ont été agacés par cette absence de résolution d'intrigue. Je conviens qu'Haneke ne propose rien, mais comment pouvait-il suggérer une solution à quelque chose qu'il considère lui-même en bon pessimiste comme insolvable. En ne montrant de fin, il suggère que les personnages devront maintenant composer avec une réalité nouvelle qui ne fait que commencer.
En filmant cette famille issue de l'élite intellectuelle parisienne, il parvient bien à illustrer aussi que la culpabilité est un sentiment qui peut pourrir la vie de tous ce à quoi l'argent et l'éducation ne peuvent rien changer car ils n'ont aucune influence sur notre petit justicier intérieur s'il décide de nous faire sentir coupable.
Avant l'ouverture du film, j'ai été frappée de voir que ce film a été récompensé en 2005 par le jury oecuménique de Cannes. Comme le mot oecuménique est synonyme de religion, je me suis mis à trouver la religion bien ouverte de récompenser un perturbateur comme Haneke dont je n'ose pas regarder les films avec ma mère depuis que l'on s'est retrouvé toutes les deux un bel après-midi devant Isabelle Huppert en train de renifler les kleenex usagés dans un peep show. Même si Caché ne comporte pas se scènes aussi choquantes, il n'est pas un film que je qualifierais de religion friendly.
Mes recherches m'ont permise de me familiariser avec cette organisme. J'ai appris que leurs jurys décernent leurs prix aux films qui s'intéressent à la dimension spirituelle de notre existence comme la paix, la justice, la solidarité, des valeurs qui unissent toutes les sociétés et qui sont aussi présentes dans les Évangiles.
D'accord ou pas avec la religion, avouons qu'il s'agit d'un critère nettement moins supercifiel de ceux auxquels nous sommes habitués pour récompenser les films. Genre d'information qui redonne un peu d'optimisme car elle confirme qu'il y encore des gens pour encourager le cinéma qui véhicule des idées. Même si le lien avec la religion est plus évident que pour Caché, sachez que Jésus de Montréal a reçu ce prix en 1989.
Je vous reviens bientôt avec mon spécial Pessimisme part 2

Thursday, October 19, 2006

Mon facteur analphabète m'embête

L'autre jour j'ai lu une sympathique nouvelle de Sylvain Trudel qui racontait l'histoire d'un homme qui parvenait à faire une vie normale sans jamais apprendre à lire. Toute sa vie il a réussit à faire croire aux autres qu'il lisait comme tout le monde jusqu'à ce que sa petite fille lui demande de lire le mot qu'elle venait de former avec les lettres de l'alphabet dans sa soupe. Il a fini par se faire coincer au moment où il s'y attendait le moins.
Je vous dis ça car j'ai l'impression que je viens de coincer un facteur qui semble souffrir de la même déficience. Comme toutes les lettres que j'ai reçues depuis que j'habite à Québec n'ont jamais été déposées dans ma boîte aux lettres même si l'adresse et le numéro d'appartement figurent clairement, j'en ai conclu ce matin que j'ai affaire à un facteur analphabète. J'ai écrit à Postes Canada pour porter plainte et si je n'ai pas de réponse demain matin, je vais prendre les grands moyens et appeler directement à la salle de distribution tel que me l'a suggéré ma voisine qui a travaillé pour eux pendant 5 ans et qui m'a filé ce numéro direct inconnu du grand public!
Je ne compte pas supporter de retrouver mes lettres un peu partout dans le couloir quand ce n'est pas dans le cendrier de l'entrée du building tel que c'est arrivé hier! Si on ne peut même plus prendre pour acquis qu'un facteur soit disposé à lire une adresse, il y a de quoi devenir parano.
Ma paranoia s'est vue décuplée suite à la lecture d'un article du NY Times racontant qu'on vient de découvrir chez un facteur décédé récemment des tonnes de lettres jamais livrées. Certaines dataient des années 1980. On ne saura jamais pourquoi ce Monsieur Gagne des environs Boston gardait toutes ses lettres chez-lui car il n'avait ni famille ni amis à qui parler de sa lubie.
Cette histoire est nettement plus dramatique que la mienne mais elle fait réalisé à quel point les facteurs ont le pouvoir de foutre le bordel dans la vie des gens.

Wednesday, October 18, 2006

Amie de l'orgue

Ceux qui me connaissent savent à quel point je suis peu portée sur la vie nocturne depuis plusieurs années. C'est sans doute ce qui explique pourquoi je ne suis pas trop affectée de me retrouver dans une ville où la scène musicale et plutôt tranquille et surtout un tantinet passéiste. Mise à part, le festival Antenne-A qui se voulait être un prolongement de Pop Montréal je n'ai pas eu vent de rien de très intéressant. Alors qu'à Montréal, j'avais l'impression d'être constamment en train de rater quelque chose, je me retrouve présentement dans une situation si diamétralement opposée que l'envie de sortir le soir et d'aller voir des concerts est peu à peu en train de regagner mon esprit.
Un article du Voir annoncant la venue de Olivier Latry un organiste réputé a piqué ma curiosité à un point tel que j'ai quitté le confort de ma demeure pour me diriger vers un lieu m'étant totalement inconnu croyant qu'il serait facile d'obtenir des indications. Comme les 2 premières personnes à qui j'ai demandé n'avaient jamais entendu ce nom de rue de leur vie, j'ai cru pendant un moment avoir eu une autre rechute de dyslexie.Je ne veux pas tirer de conclusion sur le sens de l'orientation des gens de Québec, mais avouez que c'est un peu inquiétant que 6 personnes de suite ne puissent me dire où se trouve la rue De Bienville. A commencer par la chauffeure de bus qui m'a avoué ne pas connaître la ville du tout. J'ai finalement réussi à trouver l'endroit et qu'elle ne fut pas ma surprise de voir 2 des personnes à qui j'avais demandé arriver au même moment que moi...
Organisé par le sympathique regroupement Les Amis de l'orgue, ce concert gratuit semblait avoir fait déplacé la moitié de la ville dans l'église des Saint-Martyrs Canadiens. L'église était tellement pleine que j'ai du me trouver une place par-terre à l'avant de l'église tournant ainsi le dos à l'écran dit géant nous permettant de voir le maestro à l'oeuvre. Le concert a démarré sur des pièces de Bach et de Mozart pour ensuite devenir de plus en plus contemporain.
La puissance et l'étrangeté de l'instrument m'a tellement absorbée que je n'ai pas vu les 2 heures et demie de concert défiler. Je fus aussi assez impressionnée de voir autant de gens différents se déplacer pour se retrouver dans une église pour des raisons n'ayant rien à voir avec la religion. C'était assez singulier de me retrouver assise par-terre dans une église entourée de petites vieilles sentant la boule-à-mite, de religieuses surexcités (3 d'entre elles n'arrêtaient pas de parler pendant le concert) et même Monsieur Doyon mon poilu de professeur de latin de secondaire 2. J'étais encore plus contente quand ma mère a appelé pendant l'entracte et qu'à la question où es-tu mon enfant?, j'ai pu répondre à l'église ma chère!
Je garde un bon souvenir de mon premier concert dans la Vieille Capitale, mais comme je ne peux pas dire que je sois embarrassée par le choix de concert en ce moment j'ai intérêt à ne pas trop compter sur les spectacles pour me divertir.

Tuesday, October 17, 2006

Les divorces forment la jeunesse!

Je laisse aujourd'hui de côté mon engouement inexplicable pour Québec pour vous parler du film The Squid and The Whale de Noah Baumbach que j'ai eu le bonheur de visionner hier soir.
Fils d'une critique du Village Voice et d'un papa écrivain, Baumbach signe un film qui serait hautement inspiré du divorce de ses parents. Je conviens que le sujet du film n'a rien de palpitant, mais Baumbach parvient à rendre la chose bien rigolote. Pour vous mettre dans le contexte, ce type est un pote de Wes Anderson (qui produit le film) avec qui il a écrit le scenario de The Aquatic Life with Steve Zissou. Ces enfants de l'élite intellectuelle new yorkaise on hérité d'une riche culture cinématographique et littéraire qui les amène à créer des films bourrés de références et de concepts auxquels le cinéma américain ne nous a pas habitués.

Walt et Frank sont les enfants d'un couple d'intellectuels de Brooklyn qui n'arrivent plus à se supporter. Comme bien d'autres parents de la planète le font chaque minute, ils prennent la décision de divorcer et de partager la garde de leurs deux fistons. Bernard est un écrivain pour qui le succès est derrière alors que Joan commence à connaître le succès avec son premier roman dont un extrait sera publié dans le prestigieux New Yorker magazine. Bien que leurs parents soient cultivés et qu'ils détiennent un peu plus de notion de psychologie que la moyenne, leur divorce n'aura rien d'une sinécure pour les enfants ce qui les poussera à développer des comportements déviants à force de manquer d'attention. Walt réussira à faire croire à toute son école qu'il a lui-même composé la chanson Hey You de Pink Floyd alors que le petit Franck développera une acoutumance à l'alcool et à l'étendage de sperme dans les lieux publics.
Même si la majorité des scènes pousse à la rigolade, Baumbach arrive bien à mettre en scène les nombreux compromis qu'un enfant doit faire pour pallier à l'immaturité et à l'inconscience de ses parents. Il montre bien que cette transition transforme souvent les rôles et que l'on a du mal à cerner qui est le parent et qui est l'enfant. Même si le divorce est un phénomène tellement courant qu'il est banalisé, il n'en demeure pas moins un changement majeur dont les répercussions ne se limitent pas l'enfance. Pour beaucoup d'entendre nous il est responsable d'un développement hâtif et difficilement réversible du sarcasme et de l'ironie face au beau concept de famille.
Même si le film porte sur le divorce, je ne crois pas qu'il soit nécessaire de s'identifier aux personnages et aux situations pour apprécier le film. Il faut seulement avoir un certain intérêt pour le circuit plutôt fermé du milieu intellectuel new yorkais, sa condescesdance envers les philistins et sa tendance à citer des passages de films français de façon incompréhensible. Le ton bon enfant et le traitement classique camoufle un humour grincant qui vaut vraiment le détour. Ne serait-ce que pour la performance politically incorrect du petit Owen Kline dans le rôle de Frank qui impressionne par sa maturité et son naturel.

Sunday, October 15, 2006

Xénophobia, PQ

Pour une fille qui comptait redonner à la Capitale Nationale ses lettres de noblesse, je reconnais que je manque sérieusement de crédibilité. Plus d’un mois s’est écoulé depuis que j’ai lancé cette idée de projet débridée consistant à montrer que ça bouge à Québec et qu’il n’y pas que des fans d’Iron Maiden et des xénophobes même si Robert Lepage l’a dit. Je ne sais pas si vous avez beaucoup entendu parler de cette déclaration du dramaturge sans sourcil, mais croyez-moi que ca a causé pas mal d’émoi chez l’intelligentsia de Québec. Je pense que Lepage y est allé un peu fort, mais mon absence de réaction m’a fait réaliser que je ne me sens toujours pas comme une résidente de la Vieille Capitale. Je n’ai donc pas appelé aucune ligne ouverte pour crier mon indignation face à cette critique, mais Lepage m’a convaincu de redoubler d’ardeur et de poursuivre mon projet car l'image de Québec est encore pire que je ne le croyais.

Je devrais donc réapparaître d’ici peu. J’espère que ça intéresse quelqu’un.