Monday, February 27, 2006

Lundi glacial

Une autre journée où j'en arrache à cause du manque de sommeil. Je crois que je suis condamnée à ne jamais être reposée jusqu'à ce que je réussise à vivre sans travailler ou à travailler sans horaire. J'ai beaucoup d'admiration pour ces gens qui se lèvent à 5 heures du matin pour se taper une heure de route dans le traffic du matin pour aller travailler toutes les semaines de leur vie d'adulte actif. Je suis étonnée qu'il n'y ait pas plus de gens qui craquent. Ce matin, j'ai croisé le regard d'un homme qui avait l'air particulièment irritable de ne pas avoir assez dormi. Son aura de psychopathe m'a laissé une bizarre de sensation qui m'a rappelé que pour beaucoup d'entre nous chaque jour est un combat surtout par un jour glacial comme aujourd'hui. Cet homme visiblement surmené m'a amené à jeter un regard neuf sur ces gens que je côtoie chaque jour. Je dédie ce texte à ces personnes qui quittent le West island ou d'autres banlieues non déservies par la STM pour venir se faire traiter de crétin à répétition par des clients frustrés et qui jour après jour continuent de sourire à pleines dents en regardant leur tupperware de restes du souper de la veille tourner dans le micro-ondes. Je croise les doigts pour qu'ils gardent cette bonne attitude, car ça serait variment stressant de manger mon lunch dans une cafétéria remplie de psychopathes!

Saturday, February 25, 2006

Variétés de février

Ma fixation sur le classement de mes affaires a pris le dessus sur toute ma vie et a fait de moi une autiste qui passe ses soirées à analyser le bien fondé de ses possessions matérielles. Même si la tentation est forte de tout arrêter pour faire autre chose, je m'oblige à aller jusqu’au bout de ma mission pour en finir une fois pour toutes avec ces boîtes remplies d’objets disparates accumulés au fil des années et transportés d’un appartement à l'autre. Le temps est venu de me départir de tous ces cossins qui sont certes agréable à retrouver, mais qui ne me sont pas d'une grande utilité. Comme je n'ai toujours pas de domicile fixe et que je devrai lever les pattes encore une fois d'ici 2 mois, j'ai intérêt à aller le plus vite possible au bout de ce processus chiant qui me fait redécouvrir mon passé de ramasseuse de cochonneries chronique.
Comme j'ai une mémoire d'éléphant même pour les détails les plus insignifiants, chaque objet aussi inutile soit-il me ramène à des personnes et à situations de ma vie qui rendent le processus encore plus impliquant sentimentalement. Au fil de mes fouilles, je me suis apperçue que je suis l'heureuse détentrice d'une étonnante collection de feuilles de papier récupérées sur mon lieu de travail. Horrifiée de constater à quel point le concept de paperless environment n'est qu'une autre invention corporative pour se donner bonne conscience qui n'empêche pas les poubelles de se remplir jour après jour de belles feuilles de papier toute blanches, je me suis donnée la mission de sauver ce papier. Petit à petit, telle une fourmi environnementaliste, j'ai réussi à remplir une grosse boîte de ces feuilles à moitié remplies de charabia corporatif. Comme je n'ai toujours pas d'imprimante et que je ne compte pas me lancer une garderie pour que petits mongoles créent leurs premières oeuvres ni de participer au festival de papier mâché, je crois que je peux les mettre dans le bac de recyclage avec la conscience tranquille. Next!

Leonard
Dans un tout autre ordre d'idée. Quelques mots sur le documentaire Ladies and Gentleman: Leonard Cohen de l'ONF. C’est pas génial, mais c’est cool de revoir le Montréal des années 60 par une journée hivernale où Cohen déambule à moitié habillé, toujours soucieux de son style. Le film nous ramène à l'époque où les hipsters finissaient leur soirées chez Ben’s, un restaurant de smoked meat qui ne semble plus être le rendez-vous des oiseaux de nuit. Cohen qui a presque 30 ans et cool à regarder aller car il se donne totalement au film qui porte sur son quotidien de nombriliste. Son réveil, son sommeil, ses repas, son bain sont quelques-uns des éléments du spectacle, pour le reste on aborde brièvement son oeuvre et des passages à la télévision. Rarement dans un documentaire, un réalisateur et son sujet se sont sibien trouvés: Le réalisateur semble obnibulé par son sujet qui fasciné par lui-même prend un malin plaisir à revisionner certains passages du film. J'admets qu'il est pas désagréable à regarder le Leonard!
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Lors d'un passage à la bibliothèque, je suis tombée sur une cassette-video issue d'une collection dédiée aux vieilles séries de la télévision canadienne contenant un épisode de Pop-Citrouille, série ayant marquée mon enfance. Je suis bien contente de cette redécouverte qui m'a rappelé que mon goût pour l'absurde ne date pas d'aujourd'hui et que la télévision pour enfants a déjà été bonne au Québec. Le plupart des comédiens sont disparus de la map et Raymond Plante, l'un des scénaristes vient de s'éteindre le 14 février dernier. Ca m'a fait tout drôle d'entendre que l'une des deux personnes m'ayant dédicacé un livre venait de mourir. Pour ceux que ça intéresse, l'autre c'est Patrick Labbé qui a dédicacé mon exemplaire de Rock, le livre à la base de la célèbre série télévisée.
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Je terminerai cette session de variétés, en glissant quelques mots sur la pièce "Petites histoires de fascisme au quotidien" à laquelle j'ai assisté cette semaine. Je ne pouvais pas rater le passage de cette production italienne inspirée de la pièce Pre-Paradise now de mon Fassbinder chéri.
Sur fonds des bombardements de la deuxième guerre mondiale, un homme et une femme confinés à une chambre s'adonnent à diverses actions de la vie quotidienne d'une façon très esthétique et sonore. Les dialogues rares sont remplacés par une physicalité qui rappelle souvent la danse et par une utilisation expressive amplifiée des bruits qui animent et aliènent leur quotidien. Le jeu des comédiens est tellement physique qu'on a souvent l'impression d'assister à une performance artistique unique.
Comme les dialogues sont rares, les actions donnent lieu à un lot d'interprétations autour du thème de l'oppression vécu par les hommes au quotidien. J'ai surtout sentie la présence de Fassbinder dans la représentation du couple comme base de la relation dominant/dominé, mais pour le reste j'ignore jusqu'à quel point cette réalisation est reliée à l'oeuvre originale. J'aimerais bien lire cette pièce pour éclairer ma lanterne, mais la personne qui l'a emprunté à la Grande bibliothèque du Québec a omis la rendre depuis aôut 2005, je suis donc condamnée à vivre dans l'ignorance jusqu'à ce que ce criminel soit arrêté!

Tuesday, February 21, 2006

Journée sartrienne

Un autre jour qui s'achève avec l'impression de n'avoir pas eu le temps de rien faire même si je me suis levée hyper tôt. Etre perturbée n'est pas chose facile, mais ça a moins l'avantage de ne jamais s'ennuyer.
J'ai passé la journée à combattre une envie de vomir. Je ne comprends pas exactement ce que mon corps cherche à me dire par ce signal, mais je crois qu'il n'en peut plus tout simplement plus de la grisaille de février et qu'il exige d'être envoyé à Cuba pour une cure de rhum et de cruisage incessant. La nausée est un moyen de revendication difficile à ignorer, mais auquel je ne cèderai pas. Par ici les Gravol!

Mon voyage introspectif qui se prolonge fait que je perds de nombreuses personnes que j'aime de vue. Je pense souvent à ces personnes qui ont marqué ma vie, mais je suis en ce moment incapable de concilier mon soulsearching et la légèreté des rencontres amicales. Souhaitons que mon comeback se fasse avant que tout le monde m'ait oublié, sinon je vais rester coincée à Caronland pour toujours!

Monday, February 20, 2006

Dehors Diogène!

J'ai aujourd'hui mis en branle mon plan quinquennal de libération. Cette première étape vise à me refamiliariser avec tous ces objets qui moisissent dans des boîtes depuis des mois pour mieux les jeter par la suite. Ce assainissement devrait avoir un effet thérapeuthique sur ma santé mentale lorsque ça sera terminé, mais pour le moment c'est plutôt désagréable et pas très bon pour mon fragile équilibre mental. Plus je réalise à quel point je garde tout et n'importe quoi, plus j'ai l'impression de souffrir d'une version légère du syndrome de Diogène. Pour votre information, il ne s'agit pas d'une pathologie poussant à se promener enveloppé dans un baril et à se masturber en public, mais plutôt d'une tendance à accumuler les objets de façon exagérée et nuisible au développement de l'individu.

Thursday, February 16, 2006

Otakus en rangs d'oignons

J'ai failli interrompre mon mode de vie d'otaku l'espace d'une soirée pour aller au concert de Gogol Bordello, mais j'ai finalement de décidé de rester tranquillement chez-moi pour écouter du Nick Cave, parler au téléphone, lire et boire un peu du vin que je me suis acheté cet après-midi. Comme les choses ne sont jamais simples avec moi. Un bouchon de liège refusant de sortir de la bouteille s'est effrité en petits morceaux que j'ai du extirper un à un à l'aide d'une paire de pinces, d'un couteau à steak et d'un couteau à beurre jusqu'à ce que le reste du bouchon tombe dans la bouteille au bout d'une quinzaine de minutes de travail acharné. Le goût du vin ne semble pas avoir été affecté par la mauvaise qualité de son bouchon, mais comme je ne suis pas une experte oenologue je ne peux pas m'empêcher de penser que ce vin n'est pas à son potentiel maximum à cause de cet incident. J'ai pensé le transverser dans une autre bouteille que je viens de laver, mais j'ai l'impression de commettre une hérésie qui diminuera encore la qualité de ce précieux liquide, mais qui le séparerait de cet indésirable morceau de bouchon qui flotte comme un étron dans les douches communes d'un camp de vacances. Comme la nuit porte conseil, je me permets un verre avant de dormir. Demain je vais passer un coup de fil à la SAQ pour avoir leur avis sur mon cas. Je sais que je pourrais faire remplacer la bouteille sans problèmes, mais j'aimerais bien pouvoir m'éviter le déplacement. Je vous tiendrai au courant, n'ayez crainte, je ne garderai pas une si précieuse information pour moi-seule!

Wednesday, February 15, 2006

Obsessive, compulsive et maladive

Je suis atteinte d'une maladie mentale en apparence innofensive que j'appelerai la curiosité maladive. Je viens de retourner tous les livres que j'ai empruntés à la bibliothèque en me promettant de ne pas y remettre les pieds tant que je n'ai pas fini ce que je suis en train de lire. Plus je lis plus je découvre d'autres sujets qui m'intéressent. Puisque je ne mène aucun projet spécifique mis à part de tout savoir sur tout comme si mon projet de vie était de participer à un quizz qui n'existe pas, je lis sur une foule de sujets pas nécessairement liés les uns aux autres et qui font de ma cervelle un véritable fonds d'archives complètement cahotique. Ce comportement pathologique remonte à ma découverte de la bibliothèque Gabrielle-Roy autour de l'âge de 14 ans. J'ai vite pris la mauvaise habitude de prendre le plus de documents possible tout en sachant foncièrement que je ne lirais rien en totalité.La bibliothèque est un lieu dangereux pour une personne à la recherche d'elle-même. Je me promène dans les allées je laisse aller mon regard qui s'allume à la vue de titres étranges, je résiste, je résiste pour ne pas prendre n'importe quoi et puis je flanche. Je rentre à la maison avec un sac qui me scie l'épaule en deux avec des livres que je n'aurai jamais le temps de lire. Le fait de les retourner sans les avoir terminé me fera sentir nulle et donnera un autre coup à mon estime de moi en baisse constante à force de ne jamais rien mener à terme. Je suis consciente qu'il serait simple d'éviter cette situation en focussant sur une chose à la fois, mais je n'y arrive pas étant incapable de faire un choix. Pourquoi ceci serait plus intéressant que çela est,dans mon cas, la question qui tue!(Je m'étenderai plus en profondeur dans un texte intitulé "De mon incapacité chronique à faire des choix et à établir mes prioriétés")

La motivation n'est pas un service offert par Vidéotron

Ma courte nuit de sommeil ne m’a permise de recharger complètement mes batteries. En ce journée grise de février, je me sens plus que jamais etrangère au monde dans lequel j’évolue ou plutot où j’essaie d’évoluer. Tout ce qui m’entoure m’apparaît de plus en plus absurde. De la madame au bord de l’agonie qui distribue les journaux 24 heures à l’entrée du métro Jean-Talon, à l’autre qui s’acharne matin après matin à distribuer le feuillet des témoins de Jehovah Reveillez-Vous, à ces madames de 4 pieds-cubes avec des gros manteaux de fourrure qui poussent des soupirs de persécutées lorsqu'on les effleure dans le wagon de métro, à la madame du Second Cup qui a failli m’envoyer chier quand je lui ai dit que je voulais un grand corsé plutôt qu’un moyen velouté ce matin, aux obsessions de minceur d’une collègue qui parle constamment de son poids en mangeant, à la toux permanente de l’autre, au projet utopique de ma mère et de son chum, à mon pere qui a attendu 30 ans avant de m’abandonner, etc. etc. Je ne veux pas etre négative, mais j'ai le constante impression d’être entourée de zombies programmés à répéter le même programme jour après jour.
Je mène un combat de tous les jours pour être à la fois fonctionnelle tout agissant de façon consciente, mais je suis de plus en plus convaincue que je ne m’habituerai jamais aux aléas de la vie moderne. J’ai l’impression de courir constamment après des trains et des autobus qui passent quand bon leur semblent malgré des horaires réglés au quart de tour pour arriver à l’heure à un boulot répétitif mais stable que je fais depuis 5 ans aujourd’hui. Même si je suis mon boulot me laisse assez de temps pour penser et écrire, je me sens prise dans un cercle vicieux auquel je vais devoir mettre fin avant de devenir zombie moi-même.
Puisse l’écriture de ce blog m’aider dans mon processus de libération.
Mes propos ne visent pas la dénonciation, mais à une meilleure compréhension du monde qui m’entoure pour parvenir à ma réinsertion sociale.

Tuesday, February 14, 2006

La Biologie Comportementale Comme Arme Fatale

Wouhou c'est la Saint-Valentin. Comme rien ne s'est amélioré dans mon existence depuis que j'ai eu l'idée de créer ce blog thérapeuthique, je me trouve dans l'obligation de continuer ce que j'ai commencé il y a plus de 6 mois.
Cette journée qui s'achève a été plutôt agréable malgré une carence de sommeil et une sinusite sclérosante. Mes sinus semblent être une source intarissable de mucus qui me dépossède de ce précieux outil qu'est mon cerveau. Je me suis quand même rendue jusqu'à Lasalle pour assister à la 11ième scéance de ma formation en biologie comportementale qui portait aujourd'hui sur nos valeurs personnelles. Nos valeurs réfléteraient nos croyances sur nous-mêmes de même que le conditionnement ou le programme s'y rattachant. J'ai écouté les exemples des autres, mais je n'ai pas réussi à identifier sur quel programme je fonctionne. Je vais devoir me pencher là-dessus.