Friday, June 30, 2006

Chacun pour soi et la nature contre tous!

Appelons les choses par leur nom, je suis une grosse paresseuse qui ne s'occupe pas de son blog depuis plus de 15 jours.
Même si je sais qu’Eternal PMS n'est qu'une petite garnotte sur l'accotement de l'autoroute électronique et que le fait que j'écrive ou pas ne change rien à rien, je vais essayer d'être un peu plus assidue car j'en retire beaucoup de plaisir. Ce dernier se voit décuplé quand je m'aperçois que des gens me lisent. Si vous passez par ici, n'hésitez pas à vous manifester et à me traiter de slacker!
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J'étais tellement pathétiquement endormie ce matin que je n'ai pas aucunement anticipé l'orage qui attendait que je sorte pour éclater et remplacer la douche glacée que j’aurais du prendre pour être un peu plus à l’affût des signaux d’alarme de la nature. Le ciel sombre et le tonnerre n'ont pas su me faire comprendre de reporter mon départ ou de renouer avec le transport en commun. J'ai roulé sur mon vélo jusqu'à ce que la rue se transforme en rivière et que je ne puisse plus avancer. Je me suis refugiée dans un abribus en attendant que ca passe.
Cet arrêt m'a permis de rencontrer le gars qui dort sur la terrasse en bas de chez-moi depuis le début de l'été. Ca m'a fait tout drôle de croiser cette personne que je vois habituellement dormir quand je pars travailler le matin, mais j'ai préféré ne pas lui dire que je le connaissais. Cet être sans domicile s'est avéré sympathique et météorologiquement mieux informé que moi. Il m'a conseillé de prendre le bus, mais j'ai préféré faire à ma tête et poursuivre ma route en vélo tant qu'à être déjà trempée et en retard.
J'ai roulé dans la rivière St-Urbain en essayant d'ignorer les voitures roulant à toute vitesse jusqu'à ce que ma roue rencontre la chaîne de trottoir devenue invisible à cause de la crue des eaux et que je me retrouve assise comme une épaisse en poncho jaune de Dollarama dans un trou d'eau bien brune et bien puante. Je me suis retirée à temps de mon pétrin aquatique, mais il s’en est fallu de peu qu’un automobiliste plus pressé que tout le monde me transforme en bouillie.

Malgré ma volonté de fer et ma détermination d'arriver à l'heure, je n'avais plus le choix de retourner chez-moi pour me changer. Après avoir enfilé des vêtements secs, j'ai appelé au travail pour signaler mon retard. Comme l'entreprise pour laquelle je travaille est américaine, une ligne directe transfère les appels des retardataires directement à Omaha, Nebraska. La personne au bout du fil a pris note de mon retard et de mon heure approximative d’arrivée sans se soucier de la raison dudit retard et sans se douter le moins du monde que je venais de passer à 2 pouces de la mort pour aller servir leur chère clientèle.

Une fois prête à repartir le ciel s'était déjà éclairci. J’ai pu rouler jusqu’au centre-ville en restant au sec comme si la pluie diluvienne n'avait jamais eu lieu. A vrai dire, j'étais tellement endormie que je doute presque que cet incident me soit réellement arrivé tellement il n'a laissé aucune trace à part un tas de vêtements mouillés et puants qui attendent d'être lavés dans un coin de mon appartement.
Sans vouloir être alarmiste, cet incident m'a fait réalisé que je suis bien peu de chose dans la jungle de cette ville. Nous sommes dénaturés et plus que jamais hostile face à la nature. Elle est une menace qui nous déstabilise car elle vient perturber nos plans. Ses manifestations qui n'épargne personne devrait être vu comme des occasions de redevenir solidaires en montrant un minimum de compassion pour les cyclistes zélées en roulant un peu moins vite. Mais bon j'imagine que tant que la solidarité lors des jours de pluie diluvienne ne sera pas un projet de loi adopté par le gouvernement, les automobilistes ne vont pas changer leur comportement, c’est pourquoi je prends aujourd’huila décision d'arrêter le vélo-maritime!

Thursday, June 15, 2006

Katerine le Grand

Je rentre à l'instant du spectacle de Katerine auquel j'ai pu assisté grâce à la générosité de mon rockeur saoul préféré. Comme le spectacle affichait complet et je suis arrivée à la dernière minute, je n'ai pas réussi à me rendre jusqu'en avant pour le voir de près, mais sa flamboyante présence me fit vite oublié mon éloignement et ma petitesse. Les arrangement musicaux conçus spécialement pour le concert m'ont emballé sur le champ. La version de Marine Le Pen valait à elle seule le déplacement. Je fus même étonnée qu'il arrive à rendre si bien live une chanson aussi déstabilisante sans que qu'elle ne perde aucunement de sa clarté et de son étrangeté.
Katerine sans être trop bavard a vite établi un dialogue sympatique avec le public, en évoquant entre autres ses nouvelles connaissances de l'idiome québécois (chicaner, flyé). Lors de la plus connue "Je vous emmerde", à sa demande, une fille est allée le rejoindre pour danser avec lui. J'ai bien rigolé quand j'ai vu l'ex-Secrétaire Volantes, Pâquerette Cocktail monter sur le stage. Elle a admirablement accompagné Katerine le temps d'une danse tout en lui envoyant quelques "Je vous emmerde" dans un québécois bien nasillard!
Ce concert m'a permis de constater que Katerine est plus qu'un cérébral branché qui manie bien les mots. Vêtu d'un chemisier rose et d'un pantalon vert coupe comptable, les cheveux mi-longs coiffés d'une barrette de fillette, il a livré une prestation fluide, dynamique et subtile, d'une élégante finesse s'alliant parfaitement avec sa façon de chanter. Si sa façon de décrire la vie est souvent celle d'un nerd coincé, angoissé et candide, sa présence sur scène nous montre qu'il n'est pas moins une véritable bête de scène qui sait faire plaisir au public sans faire la pute. Sans trop se faire prier, il a livré 3 rappels avec changements de costumes avant de laisser le public sur "Luxor, j'adore" même s'il l'avait déjà interprété plus tôt. Personnellement, j'aurais préféré qu'il joue autre chose, même s'il s'agit d'un bel acte de générosité de sa part qui aura fait plaisir à toutes ces personnes venues spécialement pour entendre ce hit.
Well done Katerine!

Sunday, June 11, 2006

après la pluie, les éternuements!

La pluie a cessé, les allergies sont de retour. Je suis de plus en plus convaincue d’être née dans le mauvais pays car je suis constamment incommodée par les changements drastiques et incongrus du temps. J’aurais besoin de stabilité climatique pour pallier au bordel d’idées éparses et incongrues qui tourbillonnent dans ma tête et arriver à faire quelque chose de ma vie. Certains nous envient d’avoir la chance de vivre 4 saisons bien marquées, une trop grande stabilité du climat serait paraît-il source d’ennui chez de nombreuses personnes, mais je peux dire que je n’ai pas besoin que le climat change constamment pour être divertie. Je me conterais bien d’une seule et unique saison avec quelques jours de pluie pour assurer la survie des végétaux. La vie serait sans doute plus simple sans les fluctuations climatiques. Ma garde-robe rétrécirait, mon humeur se stabiliserait et j’imagine que mon corps arrêterait de se plaindre et d’over réagir à la moindre menace.

Saturday, June 10, 2006

Le jour de la barbotte

Depuis que j’ai fait du vélo mon moyen de transport officiel au début du mois de mai, j'ai trop souvent l'impression de revivre la même journée désagréable. Ce qui ne semble pas être le fruit de mon imagination de névrotique douillette car même les Miss Météo de notre belle province ont l’air un peu découragée en ce moment. La combinaison grisaille, pluie, bouette, frette, stress de me faire rentrer dedans par un char m’amène le soir venu à poursuivre mon hibernation et à profiter du calme et de la chaleur de mon foyer pour regarder des films. Certains me font oublier la grisaille du quotidien alors que d'autres remettent le fer dans la plaie de mon négativisme et me montre qu’on a toujours besoin d’un plus pessimiste que soi pour mieux renouveler nos angoisses. Le film Le temps du loup de Haneke fait partie de cette catégorie.
Suite au meurtre de son mari, Anne (Isabelle Huppert) se retrouve seule avec ses 2 enfants dans un univers apocalyptique inexpliqué où rien ne va plus. Coincée dans cet enfer terrestre, elle prend refuge dans une gare où un groupe de personnes s'est abrité. En attendant un train qui pourrait les sortir leur permettre des sortir de cet impasse, ils forment une microsociété à l'équilibre fragile car chacun craint pour sa survie. Ils doivent marchander et faire preuve d’ingéniosité pour combler leurs besoins primaires tout en devant demeurer constamment sur leurs gardes pour ne pas se faire voler leurs biens ou se faire arnaquer par ceux qui profitent de la situation. Dans ce climat de fin du monde où chacun est prêt à tout pour survivre règne une tension terrible que certains ne supporteront pas. Cette situation extrême donne une version concentrée des côtés sombres de notre belle humanité. Je ne veux pas vous dévoiler la fin, mais Haneke nous permet de croire qu'il y a quand même une lueur d'espoir pour la race humaine, mais qu’il y a lieu de s’inquiéter.
Même si nous ignorons tout de la cause de cette situation critique, le film de Haneke nous propose un archétype des relations humaines en temps de crise qui peut nous aider à comprendre ce qu'ont vécu les victimes de catastrophes naturelles et ce qui risque de se produire si ces ressources dont notre survie dépend viennent à manquer. En créant une situation extrême, Haneke nous oblige à prendre conscience que l’homme redevient un animal lorsqu’il a peur et que malgré tous les progrès techniques que nous avons fait, nous ne sommes pas a l’abri de ce type de crise et des inégalités qui en découlent.
Le temps du loup est un film obscur et inquiétant. Je me suis vire retrouvée aussi désemparée que les protagonistes car la situation est un peu trop près de notre réalité pour que l’on se sente pas concerné.

En nous dressant ce tableau de l’humanité en déroute et en nous rappelant que l’homme est un loup pour l’homme, Haneke nous oblige à regarder la réalité en face et à remettre en question notre mode de vie qui nous mène tout droit vers ce type de faillite à laquelle personne n’est préparée. Ce film fait l'effet d’une douche froide plutôt désagréable, mais je peux vous dire qu’il raffermit le cerveau!

Thursday, June 01, 2006

last dayzzzzzzzzzzzz

Mon état ne s'est guère amélioré depuis hier, alors j'arrête tout de suite d'en parler pour éviter que ce blog se transforme en bilan de santé. Parlons plutôt de la maladie qui semble affecter ce cher Gus Van Sant tel qu'en témoigne son dernier film intitulé Last days, soit le manque flagrant d'inspiration.
Bien que Kurt Cobain ait marqué mon adolescence et que sa disparition prématurée m'ait un peu troublé, je n'ai pas regardé ce film dans l'optique de le retrouver et de mieux comprendre les circonstances entourant sa mort. Je ne m'attendais à rien de la part de Monsieur Van Sant, mais il a tout de même réussi à me décevoir.
Quiconque me connaît un minimum sait que je suis plutôt fan des films lents au scenario minimaliste, mais j'ai du me retenir de ne pas appuyer sur FFW pendant Last days tellement je me suis ennuyé. Je suis bien d'accord avec la nouvelle orientation contemplative qu'a pris Van Sant avec Elephant et Gerry, mais je crois qu'il aura eu intérêt à étoffer un minimum son propos avant de dédier un film à un type qui ressemble à Cobain, mais qui ne le personnifie pas. Ce choix lui permet de ne pas s'impliquer dans l'histoire de Cobain, de garder une distance qui témoigne d'un profond respect pour le disparu mais qui ressemble vite à du cinéma de groupie qui fige devant une vedette.
Il tourne au tour du sujet comme un voyeur qui espionne la vie d'un rocker au comportement étrange et de son entourage. Les dialogues imperceptibles sont certes une façon de nous donner toute l'importance aux images et au rythme ou de penser que votre télévision commence à déconner.
Le casting reste probablement l'aspect le plus intéressant de ce film. Il a réussit quand même à réunir Kim Gordon, Asia Argento qui se ballade cul nul et Harmony Korine qui tarde un peu trop à mon goût à se remanifester cinématographiquement. Ce qui témoigne de ses bonnes relations dans le milieu cool, mais qui ne parvient pas à rendre le film intéressant.