Monday, May 29, 2006

Funky Zola

Pour ceux qui l’ignorent tout comme moi il y a 10 minutes, le mot curée n’est pas le féminin du mot curé. Selon le Robert il s’agit de la portion de la bête que l’on donne aux chiens ou une ruée vers les places ou le butin lors de la chute de quelqu’un. L’option numéro 2 s’avère être la définition la plus appropriée au titre de ce film basé sur un roman de Zola qui visait à dénoncer la corruption et l'opportunisme crasse dans le Paris de la fin du 19ième siècle. Dans La curée Vadim reporte le récit dans le Paris de la fin des années 60 pour mettre en scène cette histoire d’amour impossible entre Renée Saccard et Maxime Saccard, qui est le fils de son mari Alexandre Saccard.

Renée s’est retrouvée mariée avec cet homme pour se libérer du joug familial en échange d’une importante somme gérée par son mari mais lui permettant de mener une existence de luxe sans avoir à travailler. Comme ce n’est pas l’amour fou avec Saccard, Renée se désennui comme elle peut jusqu’à ce qu’elle se rapproche de Saccard fils dont elle tombera follement amoureuse. Il l’aime aussi mais il refuse de s’engager dans cette union qui va à l’encontre des bonnes vieilles valeurs même s’il sait très bien que son père est un homme cupide avant tout préoccupé par ses affaires de fric plutôt que par le bonheur de sa femme. Renée n’en pouvant plus de cette existence de victime, demande le divorce. Cet initiative qui aurait du la libérer et lui permettre de partir avec Maxime s’avérera être l’ultime erreur qui lui fera perdre la raison!

J’étais bien étonnée d’apprendre que ce film de Vadim est une adaptation de Zola. Les élans funky-asiatiques de la musique sont plutôt éloignés de la réalité de Zola, mais Vadim conserve une grande place à la végétation et aux fleurs tel que l’avait fait le naturaliste. Même s’il s’agit d’un film un peu niais et naïf permettant à Vadim de rappeler au monde à quel point sa femme est sublime, il n’en demeure pas moins une critique sociale soft qui montre que la femme n’est toujours pas libre de sa destinée dans ce monde corrompue et basée sur les apparences. Sa beauté lui a permis d’avoir une vie confortable, mais elle n’aura su comblé l’énorme vide causé les mensonges et l’absence d’amour pour son mari. Michel Piccoli est comme d’habitude excellent dans le rôle de cet homme d’affaire flegmatique qui camoufle un esprit rusé et machiavélique qui lui permet de contrôler son environnement sans avoir l’air d’un tyran.

Il ne s’agit pas d’un grand film, mais je crois que ça vaut le détour sauf si on est allergique aux fleurs!

2 Comments:

Blogger Clifford Brown said...

Regarder des fleurs de loin m'aura fait le plus grand bien. Et Jane Fonda, quelle créature ! Piccoli n'est jamais ennuyant. Décidément une oeuvre assez divertissante.

10:08 AM  
Blogger Mongola Batteries said...

Bien contente que ca t'aies plu aussi. Les commentaires sur IMDB m'ont sérieusement fait douter de mon sens critique.
Bien d'accord Piccoli est excellent et Fonda est divine!

9:23 PM  

Post a Comment

<< Home