Saturday, October 21, 2006

Spécial Pessimisme part 1

Comme plus personne ne semble me lire maintenant que j'écris relativement souvent, j'en profite pour parler de Caché de Haneke et de l'Enfant des frères Dardenne, 2 films bien pessimistes qui nul anti-dépresseur ne saurait transformer en feel good movie en ce début d'automne.
Même si je n'ai pas vu tous ces films, Haneke fait partie de mes réalisateurs préférés. Il a un style bien à lui et surtout il arrive efficament à mettre en image dans un contexte moderne des questionnements philosophiques qui poussent à revoir des concepts fondamentaux de l'humanité.
Dans Caché, Haneke se penche sur le thème de la culpabilité et de la multiplicité de la vérité. La stabilité d'une famille se voit perturbée par des envois anonymes de cassettes video et de dessins. Les cassettes contiennent d'interminables plans fixes des allées et venues d'Anne, de George et leur fils Pierrot de même que des d'images de la maison d'enfance de George, alors que les dessins d'enfants d'une cruauté et d'une simplicité qui amènent à envisager les pires scénarios.
Même si rien de grave n'arrive, qu'il y a plus de peur que de mal, les envois mettent George sur une piste qui en plus perturber davantage son existence ne résoudra en rien la crise initiale. On ressort du film sans savoir qui est l'auteur des ces envois, mais fortement tenté de se questionner sur le malaise que se filme transmet. La plupart des gens qui m'ont parlé de Caché ont été agacés par cette absence de résolution d'intrigue. Je conviens qu'Haneke ne propose rien, mais comment pouvait-il suggérer une solution à quelque chose qu'il considère lui-même en bon pessimiste comme insolvable. En ne montrant de fin, il suggère que les personnages devront maintenant composer avec une réalité nouvelle qui ne fait que commencer.
En filmant cette famille issue de l'élite intellectuelle parisienne, il parvient bien à illustrer aussi que la culpabilité est un sentiment qui peut pourrir la vie de tous ce à quoi l'argent et l'éducation ne peuvent rien changer car ils n'ont aucune influence sur notre petit justicier intérieur s'il décide de nous faire sentir coupable.
Avant l'ouverture du film, j'ai été frappée de voir que ce film a été récompensé en 2005 par le jury oecuménique de Cannes. Comme le mot oecuménique est synonyme de religion, je me suis mis à trouver la religion bien ouverte de récompenser un perturbateur comme Haneke dont je n'ose pas regarder les films avec ma mère depuis que l'on s'est retrouvé toutes les deux un bel après-midi devant Isabelle Huppert en train de renifler les kleenex usagés dans un peep show. Même si Caché ne comporte pas se scènes aussi choquantes, il n'est pas un film que je qualifierais de religion friendly.
Mes recherches m'ont permise de me familiariser avec cette organisme. J'ai appris que leurs jurys décernent leurs prix aux films qui s'intéressent à la dimension spirituelle de notre existence comme la paix, la justice, la solidarité, des valeurs qui unissent toutes les sociétés et qui sont aussi présentes dans les Évangiles.
D'accord ou pas avec la religion, avouons qu'il s'agit d'un critère nettement moins supercifiel de ceux auxquels nous sommes habitués pour récompenser les films. Genre d'information qui redonne un peu d'optimisme car elle confirme qu'il y encore des gens pour encourager le cinéma qui véhicule des idées. Même si le lien avec la religion est plus évident que pour Caché, sachez que Jésus de Montréal a reçu ce prix en 1989.
Je vous reviens bientôt avec mon spécial Pessimisme part 2

1 Comments:

Blogger Mc BrutaLLL said...

voir aussi benny's vidéo. C'est comme pareil mais, en meilleur... 15 ans avant...

7:57 AM  

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