Tuesday, October 17, 2006

Les divorces forment la jeunesse!

Je laisse aujourd'hui de côté mon engouement inexplicable pour Québec pour vous parler du film The Squid and The Whale de Noah Baumbach que j'ai eu le bonheur de visionner hier soir.
Fils d'une critique du Village Voice et d'un papa écrivain, Baumbach signe un film qui serait hautement inspiré du divorce de ses parents. Je conviens que le sujet du film n'a rien de palpitant, mais Baumbach parvient à rendre la chose bien rigolote. Pour vous mettre dans le contexte, ce type est un pote de Wes Anderson (qui produit le film) avec qui il a écrit le scenario de The Aquatic Life with Steve Zissou. Ces enfants de l'élite intellectuelle new yorkaise on hérité d'une riche culture cinématographique et littéraire qui les amène à créer des films bourrés de références et de concepts auxquels le cinéma américain ne nous a pas habitués.

Walt et Frank sont les enfants d'un couple d'intellectuels de Brooklyn qui n'arrivent plus à se supporter. Comme bien d'autres parents de la planète le font chaque minute, ils prennent la décision de divorcer et de partager la garde de leurs deux fistons. Bernard est un écrivain pour qui le succès est derrière alors que Joan commence à connaître le succès avec son premier roman dont un extrait sera publié dans le prestigieux New Yorker magazine. Bien que leurs parents soient cultivés et qu'ils détiennent un peu plus de notion de psychologie que la moyenne, leur divorce n'aura rien d'une sinécure pour les enfants ce qui les poussera à développer des comportements déviants à force de manquer d'attention. Walt réussira à faire croire à toute son école qu'il a lui-même composé la chanson Hey You de Pink Floyd alors que le petit Franck développera une acoutumance à l'alcool et à l'étendage de sperme dans les lieux publics.
Même si la majorité des scènes pousse à la rigolade, Baumbach arrive bien à mettre en scène les nombreux compromis qu'un enfant doit faire pour pallier à l'immaturité et à l'inconscience de ses parents. Il montre bien que cette transition transforme souvent les rôles et que l'on a du mal à cerner qui est le parent et qui est l'enfant. Même si le divorce est un phénomène tellement courant qu'il est banalisé, il n'en demeure pas moins un changement majeur dont les répercussions ne se limitent pas l'enfance. Pour beaucoup d'entendre nous il est responsable d'un développement hâtif et difficilement réversible du sarcasme et de l'ironie face au beau concept de famille.
Même si le film porte sur le divorce, je ne crois pas qu'il soit nécessaire de s'identifier aux personnages et aux situations pour apprécier le film. Il faut seulement avoir un certain intérêt pour le circuit plutôt fermé du milieu intellectuel new yorkais, sa condescesdance envers les philistins et sa tendance à citer des passages de films français de façon incompréhensible. Le ton bon enfant et le traitement classique camoufle un humour grincant qui vaut vraiment le détour. Ne serait-ce que pour la performance politically incorrect du petit Owen Kline dans le rôle de Frank qui impressionne par sa maturité et son naturel.

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