Monday, October 30, 2006

Laterna magica

Je suis bien contente d'avoir bravé le mauvais temps qui sévissait sur la Vieille Capitale hier pour assister à une rétrospective des films de Norman McLaren ayant lieu dans un Musée de la Civilisation désert. J'ai passé près de 70 minutes à laisser mon esprit divaguer et faire le plein de couleurs dans ces films simples, souvent abstraits mais jamais ennuyants. Compte tenu de la morosité extérieure, ça ne pouvait pas mieux tomber d'aller voir les films de quelqu'un pour qui les couleurs et l'imagination ne sont pas de l'onguent!
J'avais déjà vu certains de ses films, mais cette projection m'a réellement fait découvrir le génie de cet immigrant écossais qui a crée le fameux studio d'animation de l'office nationale du film. Si la plupart des ses films sont ludiques et drôles (Hen Hop, Stars and stripes, il était une chaise) d'autres complètement expérimentaux et abstraits (lignes horizontales, blinkity blank) chacun d'eux sont d'une originalité et d'une ingéniosité qui rappelle à quel point le cinéma est une invention génératrice de magie. Ses films ne font pas appel à notre capacité d'analyse mais ils ne sont pas moins excitant pour le cerveau. Par exemple, Le Merle est un film qui met en image la célèbre chanson mon merle a perdu son bec. Même si la chanson n'a rien d'excitant, McLaren parvient à créer de l'intérêt pour une chanson aussi vaine qu'inintéressant en reproduisant le drame de ce merle par des formes simples qu'ils parvient à rendre complexe et féérique.
Comme Mc Laren accordait beaucoup d'importance à la musqiue, ses images et leur rythme collent directement à des chansons qui ont été composés spécialement pour ses films. Ses collaborations sont aussi variés qu'étonnantes. J'ai un peu sursauté en voyant le nom de Pete Seeger, chanteur folk pour l'étude expérimentale Lignes Horizontales et celui de Ravi Shankar pour le très sympathique Chairy tale qui met en vedette Claude Jutra. Dans Synchromie, il a lui même créer la musique en la dessinant directement sur la pellicile.
L'internationalité des films est aussi frappante pour cet époque que l'on imagine moins ouverte sur le monde qu'aujourd'hui. Chacun des génériques est écrit dans une multitude de langues qui introduisent le spectateur à des films qui peuvent être appréciés de tous peu importe leur langue, leur culture et leur âges.
Les films de McLaren donnent la vedette à des formes, des objets et des personnages d'une extrême simplicité qu'il parvient à rendre divertissants et souvent bouleversants grâce à un savoir-faire et une ingéniosité qui n'a pas son pareil dans le monde du cinéma d'animation.
La restoration de ses films va permettre au public de renouer avec cette oeuvre qui demeure actuelle même si beaucoup de films datent de plusieurs décennies.

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