Sunday, October 22, 2006

Spécial Pessimisme part 2

Me revoici pour la deuxième partie de ce spécial pessimisme cinématographique.
L'enfant des frères Dardenne raconte l'histoire d'un très jeune couple sans le sou qui se retrouve avec un enfant qui a été conçu dans l'amour mais qui n'était pas vraiment prévu dans leur planning. Habitué de marchander ce qui lui passe entre les mains, Bruno vend le bébé pour 5000 euros, mais se voit obligé de le récupérer quand il réalise que sa copine est loin d'être d'accord, même s'il lui répète qu'il pourrait facilement en faire un autre. Cette transaction foireuse met fin à leur idylle amoureuse. Il se retrouve seul et paumé. Il tentera de survivre de petits larcins peu rentables jusqu'à ce qu'il décide de se rendre à la police. Le film se clot sur une visite en prison de Sonia qui élève maintenant seul le petit Jimmy.
Excusez-moi de vous vendre le punch, mais croyez-moi l'intérêt de ce film tient beaucoup plus à son traitement qu'à son histoire. Même la bande-annonce parle de la vente de l'enfant. Voyons ce détail comme une façon de prévenir le public que ce qu'il s'apprête a voir n'a rien d'un compte de fée.
Il n'est pas facile de parler de ce film car la mise en scène est si subtile et trop près de la réalité pour que l'on relève ses points forts. Les comédiens sont si naturels que l'on les croirait eux-mêmes issus de cette réalité. Le secret serait dans le rapport qu'entretiennent les frères Dardenne avec leurs acteurs de même que dans un souci quasi obsessif du choix des lieux de tournage qu'ils filmeront dans l'ordre chronologique afin de ne pas perturber les acteurs.
Ce film hyper réaliste ce déroule à Seraing une ville wallone qui connaît de sérieux problèmes de pauvreté. Beaucoup de jeunes sont laissés à eux-mêmes. Le fait que ce couple est un exemple parmi tant d'autres est encore plus triste que le film lui-même. Natifs de cette ville, les frères Dardenne la filme comme un personnage auquel Bruno et Sonia ne semblent pas particulièrement attachés. Terne et désolante, Seraing n'a rien d'une attachante petite ville que l'on aurait envie de visiter. Même le nom de la ville a quelque chose d'angoissant.
Même si la réalité me suffit pour comprendre que la pauvreté est grandissante dans notre belle civilisation occidentale, ce film profondément troublant s'avère nécessaire car il remet les pendules à l'heure tomber dans le sensationnalisme et sans jeter le blâme sur personne car la responsabilité de veiller sur le bien-être sur les enfants revient à chacun de nous.

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