Tuesday, October 31, 2006

L'Halloween se meure?

Je suis un peu déçue de mon premier Halloween dans la Vieille Capitale. Mis à part le discret maquillage de toile d'araignée sur la joue de la réceptionniste du bureau de l'assurance-emploi qui a failli valoir une claque sur la gueule de la collègue qui l'a confondu avec une étoile et les taches blanches et noires coordonnées avec un t-shirt noir et blanc de la commis du bureau de poste que j'ai failli remercier en la traitant de belle vache, les signes que nous sommes aujourd'hui l'Halloween sont plutôt rares.
L'Halloween était vraiment ma fête préférée lorsque j'étais à l'école primaire. J'ai beaucoup souffert d'habiter dans un rang éloigné de tout car je ne devais faire le trajet en voiture avec ma mère pour me retrouver avec une ridicule petite poignée de bonbons, des pommes abîmées et une boîte de l'Unicef tellement légère que je devais y mettre mes propres économies. Notre déménagement en ville m'a permise de m'émanciper des services de transport de ma mère et de faire le trajet avec mes amis pour revenir à la maison avec un sac de bonbons si lourd que je pouvais mettre plusieurs heures à démêler et à classer en ordre de priorités avant de procéder aux échanges avec mon frère.
Même si mes déguisements étaient nettement moins ingénieux que ceux de mon frère, j'ai gagné à plusieurs reprises le prix du meilleur costume. Personne ne pouvait dire si j'étais une tentative de sosie de Madonna ou de Cindy Lauper, mais mon attirail plaisait à chaque fois au jury composé des professeurs dormant trop au gaz pour différencier un costume savemment élaboré par les doigts de fées d'une maman couturière et un assemblage de n'importe quoi créé en 10 minutes par une enfant.
L'Halloween était un prétexte pour me défouler dans le maquillage de ma mère et expérimenter avec le spray net et autre gel scintillant et jouer à la rebelle. Ceux qui me connaissent savent que je suis peu portée sur le maquillage et autre manipulation capillaire exigeant de passer des heures devant un miroir et surtout d'aller dans un salon de coiffure. Je n'ai rien contre ces procédés, mais pour moi la visite dans un salon de coiffure est aussi attirante qu'une visite chez le dentiste. J'ai récemment accompagné ma mère à son salon. En voyant toutes ces filles aux coupes délinquantes standardisés parsemées de mèches de couleurs, je n'ai pu m'empêcher à mes déguisement du temps sauf que contrairement à elles je me suis lassée des traitements aux produits chimiques. Je trouve tout-à-fait honorable qu'elles aient décidé d'en faire un métier, mais il est pour moi difficile de ne pas être cynique devant cette assemblée de clones coiffés comme les filles de Jem dans un décor de chantier de construction-bidon concu pour souligner l'Halloween.
Encore une fois, je ne sais pas si c'est moi qui est facile à déstabiliser mais c'est bien la première fois que je vois un établissement déguisé. Il fallait que je déménage à Québec pour découvrir ça! Ma mère était outrée par cette idée conceptuelle rendant l'endroit incongru et difficile d'accès, mais moi ça m'a bien plu car ça fait changement et surtout ça a du éviter à ces pauvres filles de devoir se mettre plus de produits chimiques dans les cheveux en se levant ce matin.
***
Je viens de lire un article sur l'Halloween en Angleterre. Comme il s'agit d'une tradition américaine mercantile qui a volé la vedette de fêtes traditionelles, plusieurs personnes sont très rébarbatives à l'idée de donner des bonbons à des enfants qui n'ayant aucune idée de la tradition du trick or treat présentent leurs sacs nonchalamment et vont jusqu'à dire des aberrations comme Happy Halloween. Les tactiques pour éviter de participer à cette fête commerciale vont de l'absence d'éclairage, en passant par des affiches distribuées par la police locale où une citrouille est bannie, aux sonnettes trafiquées provoquant des chocs électriques.
Même si leurs réactions sont un peu extrêmes, je suis d'accord avec eux que la plupart des enfants (y compris l'enfant que j'ai été) ont très peu de penser pour les morts à l'Halloween. Il s'agit pour la plupart d'entre eux d'une fête où l'on peut se permettre d'aller sonner chez n'importe qui pour avoir des bonbons et de se coucher un peu plus tard que d'habitude. Mais je ne crois pas non plus qu'il soit très brillant de punir les enfants pour une question de dégradation culturelle qui n'est pas de leur faute. Même si peu de ces petites personnes ont des pensées pour les morts, il s'agit tout de même d'une belle manifestation de générosité de la part des vivants... même si les petites boîtes de l'unicef ne sont plus de la partie cette année pour des raisons de coûts administratifs trop élevés. J'ai comme l'impression que ces Anglais utilisent l'argument de l'absence de signification pour se sentir moins gratteux!

1 Comments:

Blogger Clifford Brown said...

Peux-tu croire que personne n'est venu sonner chez moi le soir de l'Halloween ?! Ma sonnette est brisée, mais ça n'est pas une raison ! ;-)

2:04 PM  

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