Saturday, February 25, 2006

Variétés de février

Ma fixation sur le classement de mes affaires a pris le dessus sur toute ma vie et a fait de moi une autiste qui passe ses soirées à analyser le bien fondé de ses possessions matérielles. Même si la tentation est forte de tout arrêter pour faire autre chose, je m'oblige à aller jusqu’au bout de ma mission pour en finir une fois pour toutes avec ces boîtes remplies d’objets disparates accumulés au fil des années et transportés d’un appartement à l'autre. Le temps est venu de me départir de tous ces cossins qui sont certes agréable à retrouver, mais qui ne me sont pas d'une grande utilité. Comme je n'ai toujours pas de domicile fixe et que je devrai lever les pattes encore une fois d'ici 2 mois, j'ai intérêt à aller le plus vite possible au bout de ce processus chiant qui me fait redécouvrir mon passé de ramasseuse de cochonneries chronique.
Comme j'ai une mémoire d'éléphant même pour les détails les plus insignifiants, chaque objet aussi inutile soit-il me ramène à des personnes et à situations de ma vie qui rendent le processus encore plus impliquant sentimentalement. Au fil de mes fouilles, je me suis apperçue que je suis l'heureuse détentrice d'une étonnante collection de feuilles de papier récupérées sur mon lieu de travail. Horrifiée de constater à quel point le concept de paperless environment n'est qu'une autre invention corporative pour se donner bonne conscience qui n'empêche pas les poubelles de se remplir jour après jour de belles feuilles de papier toute blanches, je me suis donnée la mission de sauver ce papier. Petit à petit, telle une fourmi environnementaliste, j'ai réussi à remplir une grosse boîte de ces feuilles à moitié remplies de charabia corporatif. Comme je n'ai toujours pas d'imprimante et que je ne compte pas me lancer une garderie pour que petits mongoles créent leurs premières oeuvres ni de participer au festival de papier mâché, je crois que je peux les mettre dans le bac de recyclage avec la conscience tranquille. Next!

Leonard
Dans un tout autre ordre d'idée. Quelques mots sur le documentaire Ladies and Gentleman: Leonard Cohen de l'ONF. C’est pas génial, mais c’est cool de revoir le Montréal des années 60 par une journée hivernale où Cohen déambule à moitié habillé, toujours soucieux de son style. Le film nous ramène à l'époque où les hipsters finissaient leur soirées chez Ben’s, un restaurant de smoked meat qui ne semble plus être le rendez-vous des oiseaux de nuit. Cohen qui a presque 30 ans et cool à regarder aller car il se donne totalement au film qui porte sur son quotidien de nombriliste. Son réveil, son sommeil, ses repas, son bain sont quelques-uns des éléments du spectacle, pour le reste on aborde brièvement son oeuvre et des passages à la télévision. Rarement dans un documentaire, un réalisateur et son sujet se sont sibien trouvés: Le réalisateur semble obnibulé par son sujet qui fasciné par lui-même prend un malin plaisir à revisionner certains passages du film. J'admets qu'il est pas désagréable à regarder le Leonard!
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Lors d'un passage à la bibliothèque, je suis tombée sur une cassette-video issue d'une collection dédiée aux vieilles séries de la télévision canadienne contenant un épisode de Pop-Citrouille, série ayant marquée mon enfance. Je suis bien contente de cette redécouverte qui m'a rappelé que mon goût pour l'absurde ne date pas d'aujourd'hui et que la télévision pour enfants a déjà été bonne au Québec. Le plupart des comédiens sont disparus de la map et Raymond Plante, l'un des scénaristes vient de s'éteindre le 14 février dernier. Ca m'a fait tout drôle d'entendre que l'une des deux personnes m'ayant dédicacé un livre venait de mourir. Pour ceux que ça intéresse, l'autre c'est Patrick Labbé qui a dédicacé mon exemplaire de Rock, le livre à la base de la célèbre série télévisée.
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Je terminerai cette session de variétés, en glissant quelques mots sur la pièce "Petites histoires de fascisme au quotidien" à laquelle j'ai assisté cette semaine. Je ne pouvais pas rater le passage de cette production italienne inspirée de la pièce Pre-Paradise now de mon Fassbinder chéri.
Sur fonds des bombardements de la deuxième guerre mondiale, un homme et une femme confinés à une chambre s'adonnent à diverses actions de la vie quotidienne d'une façon très esthétique et sonore. Les dialogues rares sont remplacés par une physicalité qui rappelle souvent la danse et par une utilisation expressive amplifiée des bruits qui animent et aliènent leur quotidien. Le jeu des comédiens est tellement physique qu'on a souvent l'impression d'assister à une performance artistique unique.
Comme les dialogues sont rares, les actions donnent lieu à un lot d'interprétations autour du thème de l'oppression vécu par les hommes au quotidien. J'ai surtout sentie la présence de Fassbinder dans la représentation du couple comme base de la relation dominant/dominé, mais pour le reste j'ignore jusqu'à quel point cette réalisation est reliée à l'oeuvre originale. J'aimerais bien lire cette pièce pour éclairer ma lanterne, mais la personne qui l'a emprunté à la Grande bibliothèque du Québec a omis la rendre depuis aôut 2005, je suis donc condamnée à vivre dans l'ignorance jusqu'à ce que ce criminel soit arrêté!

1 Comments:

Blogger Mc BrutaLLL said...

j'ai réalisé à quel point l'humain pouvait accumuler des objets autour de lui lors du déménagement d'Axl. Un corps porte avec lui tant de boites, d'appareils ménagers. C'est fou. Nous naissons nus mais, nous vivons avec un tel poids matériel..

8:07 PM  

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