Friday, December 15, 2006

politique-fiction

Comme si ce n'était pas assez difficile de devoir à la fois gérer la surabondance des informations et de ne pas sombrer dans la démence devant l'absurdité de ces dernières, la télévision belge s'est permise de plonger sa nation dans la confusion la plus totale en intégrant un canular à son bulletin d'informations de mercredi soir. La nouvelle stipulait le plus sérieusement du monde que le Parlement flamand venait de voter la sécession de la Flandre du Royaume de Belgique. S'en sont suivi des reportages en direct de différents lieux où des faux-manifestants se sont rassemblés pour manifester leur accord ou leur déscaccord devant l'annonce de la dissolution de leur pays. Bien vite de vrais manifestants se sont ajoutés aux faux et les appels téléphoniques sont devenus si nombreux que la chaîne a du informer le public plus vite que prévu qu'il s'agissait d'une blague. Même si beaucoup de gens ont très mal réagi à cette initiative longuement élaborée, plusieurs admettent que cette exercise de fiction a permis de faire réaliser à quelle point la question nationale belge est importante et que la situation se doit d'être étudiée.
Même s'il n'est pas souhaitable que les journaux d'informations commencent à utiliser ce genre de mise en scène pour chambouler l'opinion publique, ce canular permet de réaliser à quel point la fiction peut nous permettre d'en apprendre plus sur la réalité que n'importe quel sondage.
Quant à moi, cette nouvelle m'a fait réaliser à quel point je suis détachée de la politique de notre pays. J'ai beau essayer de m'y intéresser, je n'arrive pas à m'associer à aucun des clans qui se livrent des combats reposant sur des subtilités langagières qui font oublier les problèmes de fond. Je serais bien embêtée d'expliquer à un étranger quelles sont les conséquence réelles de l'annonce de Stephen Harper sur la nation québécoise, car il ne s'agit selon moi que d'une autre manigance politique pour rassurer des gens, s'attirer des votes et attiser un débat public sur des termes qui semblaient clairs auparavant. Quebecers, québecois, nation, canada uni...ce genre de déclaration se rapproche un peu trop d'un contrat rempli de clauses écrites en caractères minuscules au bas d'un contrat de vendeur de balayeuse traduit par un logiciel informatique cheap que personne ne prendra le temps de lire mais qui pourrait faire toute la différence lorsqu'on réalisera qu'on s'est fait vendre une merde.
Sans rentrer dans les détails de la situation politique belge opposant les Flamands et les Wallons, il est facile de voir que notre belle nation vit une situation qui lui ressemble sur plusieurs points. Une telle annonce dans notre bulletin télévisée aurait surement provoqué bien des réaction enflammées autant chez les anglophones que chez les francophones et elle aurait surement mieux permis d'avoir l'heure juste sur la question nationale que ne peut l'avoir l'annonce d'Harper même si on peut se demander s'il ne s'agit pas effectivement d'un canular politique.

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