Sunday, December 03, 2006

Front de libération des films mal classés

Tel que le clame notre poète Seba: "Peux-tu me dire pourquoi que les films québécois sont classés dans la section étranger?" Eh ben, cher poète si tu lis ces lignes, veuille excuser l'altération de tes propos, mais je crois que j'ai trouvé réponse à ta question et que j'ai même la solution. il me manque plus que les guts pour la mettre en opération.
Lors de ma plus récente visite au Superclub Vidéotron de la ville de Vanier que je fréquente pour ses bas prix et pour le fait qu'il distribue l'hebdomadaire culturel ICI qui malgré son horrible nouveau look m'aide à garder contact avec tout ce que rate à Montréal. Même si je n'aime pas particulièrement encourager l'entreprise de Monsieur PKP, avouez que 5$ pour 3 films que je peux garder pendant une semaine c'est pas cher. Semaine après semaine, je passe toutes les sections au peigne fin pour ressortir avec des films pas trop mal. L'expérience devient de plus en plus difficile de semaine en semaine pour mes nerfs fragiles dans cette atmosphère aliénante où un film joue à tue-tête pendant que la machine à popcorn diffuse une odeur qui rappelle plus l'urine que le beurre. Le classement des films qui semblent avoir été faits par les chimpanzés qui ont été virés du zoo de Québec un peu plus tôt cette année me donne envie de brailler mais je parviens à chaque fois à me maîtriser en arrêtant de respirer et en me balladant dans les allées comme si le classement n'avait pas encore été inventé. Ca me demande beaucoup d'efforts, mais j'y arrive.
Loin de moi l'idée d'être condescendante à l'égard des gens qui tiennent ces établissements, ils font un travail dont je ne pourrais endurer les conditions très longtemps et dont je n'ai de toute façon pas les qualifications nécessaires pour l'effectuer correctement (J'ai jadis échoué une entrevue d'embauche dans l'une de leurs succursales montréalaises pour avoir nommé Conte d'été de Rohmer comme dernier film vu. Le gérant m'a ramené à l'ordre en me rappelant qu'il ne pouvait pas accepter les titres de film pour enfants), mais n'empêche que ces personnes semblent aussi passionnés par le cinéma que moi par l'indice boursier des actions Vidéotron.
Le fait que les films québécois soient classés dans la section international n'a donc rien de trop étonnant dans un contexte où les films sont des objets de divertissement jetables que l'on veut consommer le plus frais possible et où l'entreprise n'a pas cru bon de faire imprimer des insignes Cinéma Québecois étant donné la petitesse de notre production annuelle qui ne justifie sans doute pas un investissement supplémentaire de leur part.
Je sais, je sais je n'ai qu'à aller ailleurs si je ne suis pas contente, je n'aurai bientôt plus le choix de toute façon car j'aurai épuiser toutes leurs ressources. La tentation est grande de libérer quelques films de cette asile orange et jaune, mais j'ai le mauvais pressentiment que l'empire Péladeau ne me pardonnerait pas facilement cette ingérence cinéphilique. Je ne crois pas que mon idéal vale une peine de prison, mais n'empêche que ça ferait une bonne manchette dans les infos dans une des moultes publication du groupe Quebecor.

1 Comments:

Blogger Clifford Brown said...

Les clubs vidéo n'ont plus de pouvoir de prosécution depuis la fin des années '90. Tu ne ramènes pas leurs films, et le pire qu'ils peuvent tenter, c'est de l'intimidation. Fin de l'histoire.

Ce qui n'enlève rien à tes observations, qui me rappellent la délicieuse époque où je chassais les grosses pochettes comme un dingue dans tous les clubs vidéo de la rive nord et de l'île de Montréal. Que de trouvailles ! J'aimais bien, chez Vidéotron, cet empressement non dissimulé à se débarasser des VHS quand la vague DVD a commencé à souffler de pleine force : il y avait des montagnes de pochettes colorées empilées en monticules un peu partout, et elles étaient vendues à 99 cennes l'unité. Je devenais fou, ramenant chez moi des sacs bourrés à craquer de vieilles VHS cheapo à peine visionnées.

Et c'est de ce trésor que j'essaie aujourd'hui de me débarasser progressivement. Ironique, non ?

3:44 PM  

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