Addicted to Lynch
Le film The Squid and the Whale dont j'ai déjà fait l'éloge il y a quelques semaines m'a fait faire une rechute de Lynchomanie. L'adolescent de 14 ans songe à amener sa copine voir Short Circuit, mais son intellectuel de père, qui les accompagne, préfère aller voir le dernier Lynch qui tenait aussi à l'affiche en 1986. Cette scène montre à quel point certains personnes ne réalisent pas que certains films (dont font partie ceux de Lynch) ne sont pas trop appropriés au premier rendez-vous galant d'un adolescent qui manque de confiance en lui à moins que l'on souhaite de lui faire foirer son idylle naissante. Pour illustrer le malaise le réalisateur a choisi de montrer l'extrait où Isabella Rosselini est nue et en détresse dans une cuisine de banlieue. Même si Short Circuit a probablement permis à beaucoup de jeunes gens de flatter les cuisses de bien des jeunes filles, j'ai complètement oublié de quoi retourne Short Circuit, alors que Blue Velvet a laissé à tout jamais sa marque dans bien des cervelles en plus de faire de moi une Lynch addict pour la vie.
Je ne vous raconterai pas cette histoire que vous connaissez sans doute mieux que moi, mais je ne peux m'empêcher de glisser quelques mots sur ce film qui date de 2 décennies mais qui n'a rien perdu avec l'âge. Au contraire, ce re-visionnement confirme que Lynch est un maître qui rend la réalité aussi fascinante qu'effrayante et que ses films sont des classiques à l'épreuve du temps. Il réussit comme personne à transcender l'apparente platitude de la réalité pour nous faire découvrir les histoires sombres et tragiques qui se cachent derrière. Il parvient comme personne à allier horreur et glamour, simplicité et extravagance, vulgarité et politesse pour en créer un univers si marquant que l'on envie d'y retourner encore et encore même s'il s'y passe des choses effrayantes.
J'arrête là, je vais me le retaper avant de le retourner accumuler la poussière au club vidéo.
3 Comments:
moi je déteste David Lynch. Haine haine haine......
Dans un de mes cours à l'université, nous avions passé trois heures à décortiquer Blue Velvet. J'avais la chance d'avoir prof réellement passionné; ce type mangeait des films pour ensuite nous régurgiter des analyses de fou sur des films de fou (B-Velvet, The Shining, etc.)
Je n'avais jamais vu Blue Velvet, et je n'ai guère été épaté. Mon problème avec les films de Lynch (Mullholland Dr., Lost Highway et consorts), c'est qu'il y a trop à analyser, je trouve ça lourd, tellement lourd à visionner...
J'ai souvent l'impression que Lynch lui même ne sait pas où il s'en va avec tout ça, et c'est là qu'on tombe dans le "fucké pour être fucké", et ça, j'aime pas. Faire de l'acide pour comprendre un film, disons que ça me tente moins qu'avant.
Mon préféré? The Straight Story. Son film le plus linéaire, le plus terre à terre, et le fait que Richard Farnsworth (performance en béton) se soit suicidé peu de temps après le film pour régler le cas de son cancer en phase terminale rend le tout encore plus touchant.
J'aime bien Lynch, qui n'est pas le seul qui filme des trucs qu'il ne comprend pas lui-même (mais malheureusement le plus connu), mais je suis loin de partager la fascination de quelques-uns de mes amis.
Tout comme bien des gens que l'on adule facilement (piège ?), au même titre que Kubrick & Coppola, je trouve que sa contribution à la cinématographie contemporaine pâlit lorsqu'on le compare à des géants comme Tarkovsky, Béla Tarr, Kusturica, Manoel de Oliveira, Raul Ruiz... qui jouent autant avec la forme qu'avec le contenu, alliant l'utile à l'agréable, éblouissant autant l'intellectuel que le technicien.
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