Sunday, December 10, 2006

Je dépense donc je suis

Loin de moi l'idée de procéder à un autre exercise de dénonciation du mercantilisme de notre société moderne, mais n'empêche qu'il faut reconnaître que l'action d'acheter semble plus que jamais en cette période de froid et de privation de lumière une façon de sentir exister chez beaucoup de personnes qui n'en ont que faire du patinage et autres activités impliquant de se geler le cul.
Je reviens de chez Escomptes Lecompte, une chaîne concurrente de Dollarama qui n'existe pas à Montréal. Le magasin était rempli de gens surexcités par des objets aussi ridicules que leur prix. Même si je ne suis pas particulièrement optimiste en ce moment, je dois admettre que je suis fascinée par l'inventivité croissante des objets que l'on peut retrouver dans ces magasins. Ils parviennent à me faire croire que tout n'a pas encore été inventé et que le milieu de la cochonnerie ne connaît pas la stagnation. Au contraire il semble en pleine effervessance créatrice. Même si ces objets vont à l'encontre de la simplicité volontaire et de la protection de l'environnement et que l'exploitation des gens les fabriquant est de plus en plus en plus dénoncée, l'inventaire de ces magasins se cessent de se renouveler pour alimenter les accros de la dépense abordable qui n'ont que faire des beaux principes qui pourraient rendre ce monde meilleur. Des pères Noël dans leur bain qui se frottent le dos au rythme de Jingle Bells, des grenouilles qui jouent de la guitare, des coupes-ongles qui coupent pas les ongles, des briquets non protégés pour les enfants, des post-it qui collent pas, des biscuits turcs pas très frais et autres nouvelles versions d'objets utilitaires que tous possèdent déjà en triple, mais que l'on achètera quand même pour illuminer notre quotidien.
On a beau dire que l'argent ne fait pas le bonheur, mais devant ce spectacle je doute un peu de l'actualité de ce proverbe. Même si la mondialisation des marchés ne cessent d'accroître les inégalités sociales, la pollution et le gaspillage des ressources non-renouvellables, il faut admettre qu'elle permet à tous quelque soit leurs pouvoirs d'achat de s'adonner à l'acte exécutoire et libérateur d'acheter. Je conviens qu'il s'agit d'une méthode douteuse de tromper l'ennui, mais je sûre qu'elle apporte une contribution considérable au maintient de la paix sociale. Je ne serais pas étonnée qu'une étude prouve bientôt que les magasins à piasse ont un effet positif sur la production de sérotonine des gens qui les fréquentent et que l'on encourage les dépressifs à fréquenter ces endroits.


1 Comments:

Blogger Mc BrutaLLL said...

Ça me fait penser à la fois où j'y avais acheté quatre batons de colle pourn une piastre et qu'aucun ne collaient. Pourquoi se tuer à fabriquer de la colle qui ne colle pas ?!!!! Pourquoi ?!!! Voyons. Il ya des gens qui ont consus ça, qui ont trouvé un logo, y a des gens qui rentrent travailler le matin pour fabriquer ça, des livreurs qui les livrent, des trains et des avions qui les amènent jusqu'à une gare où on les déchargent dans un truck qui ensuite les portent jusqu'au dollorama où il y a des petites dames qui les places sur les étagères. Tout ce mal de fou pour confectionner,livrer et mettre en marché, en magasin de la colle qui ne colle pas!!! Ça me dépasse tellement. Je pense que je vais pleurer...

11:55 PM  

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