Saturday, December 16, 2006

Ostie toastée des 2 bords!

Je ne suis pas particulièrement attirée par la dernière oeuvre cinématographique d'Yves Desgagné, mais je dois admettre que j'ai tellement de mal à comprendre que son adaptation de Roméo et Juliette cause autant d'émoi depuis sa sortie que j'ai presqu'envie d'aller voir son film.
Yves Desgagné me rappelle cette époque de ma vie où ma famille se retrouvait rassemblée pour regarder le téléroman l'Héritage dans lequel il incarnait Junior Galarneau, le fils rebelle et désinvolte ponctuant ses apparitions de ostie toastée des 2 bords. Malgré mon jeune âge, mes parents me laissaient regarder cette histoire de famille dysfonctionnelle de Trois-Pistoles troublée par la relation incestueuse vécue par Xavier Galarneau et sa fille Myriam. En fait, je suivais l'histoire semaine après semaine sans vraiment en comprendre sa gravité jusqu'à ce que RBO se charge de mon éducation en montrant le fils illégitime issue de la relation du père Xavier et de sa jument... Je ne regarde plus la télé québecoise, mais je doute sérieusement qu'un sujet si sérieux puisse être abordée à la télé en constatant le scandale causée par la présence d'un suicide et de scènes de sexe osées dans son film.
Les réactions de parents et d'organismes de prévention du suicide m'ont fait réalisé à quel point il est de plus en plus difficile au Québec de raconter des histoires sans se faire taxée de désaxée. Puisque ce film laisserait entrevoir le suicide comme une solution, son film s'adressant aux adolescents s'est vu classé 13 ans et plus. Les jeunes gens qui veulent voir ce film devront le faire avec leurs parents et connaissant l'enthousiasme de la jeunesse pour la cinématographie nationale, ils vont surement profité de leur accompagnement parental pour aller voir Apocalypto ou tout autre film montrant que la vie vaut vraiment la peine de d'être vécue.
Je suis conciente que le fait de voir 2 jeunes se suicider par amour puissent faire naître en moi des idées dans la tête de jeunes personnes, mais je ne crois pas que ce film puisse les pousser à passer à l'action. La réalité quotidienne se charge déjà très bien de leur enlever le goût de vivre, alors que la fiction peut leur permettre de s'en évader quelques heures.
Le suicide chez les jeunes est une triste et complexe réalité et ce n'est certainement pas en refusant de la montrer aux jeunes que la situation s'améliorera. L'art ne devrait pas avoir à subir les conséquences des échecs d'une société qui s'évertue à chercher le coupable de ses malheurs. L'art est souvent une façon efficace d'extérioriser les malaises de la société et ainsi aider les gens à mieux se connaître. Je ne suis pas en mesure de vous dire ce que le film de Desgagné nous apprend sur nous-mêmes, mais la sortie de cette adaptation d'un classique de Shakespeare montre que la dramaturgie classique n'est pas la matière préférée des parents québecois qui interdirait surement la fréquentation des bibliothèques à leurs enfants de peur qu'il tombe sur la collection complète de Shakespeare qui ne compte pas moins d'une cinquantaine de suicides.
Ceci dit, même si je trouve la réaction de ces personnes un peu exagérée, cette nouvelle va permettre au film de Desgagné de faire parler de lui et peut-être même de ramener les jeunes et leurs parents à se parler.

1 Comments:

Blogger Mc BrutaLLL said...

Ça démontre surtout que le cinéma québécois est en train de suicicer lui-même en allant puiser dans la dramaturgie internationnale, en ré-adaptant également des vielles hitoires des pays d,en haut et autre merde prédigéré ad nauséam. Après avoir usé d'originalité depuis quelques années, après être réssuscité grâce à des ouevres originales telles que C.r.a.z.y., Grande séduction et autres, il est en train de s'engouffrer dans le populisme et la prudence des marchés. Ça sent le réchauffé. Surout que ce film, ne se veut même pas une adaptation de la pièce, mais bel et bien un remake de la version américaine dans laquelle on pouvait voir Léonardo. Au secours! Où se trouve la voix de ma nation, le Québec, ce qui fait que notre cinématographie nationale puisse s,exportée hors de nos frontièere en tant que produit originale, reflet de ce que nous sommes en CE moment ? Il n'y a rien ici. Ce film aurait pû être tourné par n'importe qui n'importe où...
Après avoir brandit le drapeau d'une nouvelle vague dans le cinéma québécois, nous nous enlisons maintenant dans des adaptations louches, des recettes emprumptées aux américain: Bon cop bad cop. J'étais un ardant défenseur de notre cinéma allant même tout les voir dès leur sortie afin d'encourager nos cinéastes. Depuis trois ans, je n'y suis allé qu'une fois et ce fût pour C.r.a.z.y. Je ne suis plus intéressé à voir des films américains joués par des québécois ainsi que des adaptations modernes de nos classiques désuets et tombés dans l'oublie. La nostalgie mercantiles et le mauvais goût bidon de notre cinéma ne m'intéresse plus. J'attend encore le prochain film québécois depuis 2001. Je ne crois que on en ai tournée vraiment un depuis.....

4:40 PM  

Post a Comment

<< Home