Friday, April 14, 2006

Vendredi saint

En ce début de congé pascal où je vais travailler 2 fois plus que d'habitude question de passer encore pour une weird qui n'a pas de vie tout en étant payée temps double, je trouve ça quand même curieux que notre société laïque base encore presque tous ses congés fériés sur des événements reliés à la religion. Pâques marque la résurrection du Christ qui est mort pour nous sauver, ce qui n’est pas rien pour ceux qui y croient et qui viennent de se taper 40 jours de carême et qui n'en peuvent plus d’attendre de se taper un gros snack après avoir été chercher l'eau de Pâques avant le lever du soleil, mais pour les autres c'est un congé payé où l'on bouffe du chocolat en regardant la télévision ou les belles filles en jupe lorsqu’il fait beau comme aujourd’hui.
J'ai l'air de m'y connaître en matière de rituel catholique, mais mes connaissances tiennent plus de ma curiosité que de mon héritage familial. Mes parents m'ont fait baptisée comme ils m'on fait vaccinée; par convention, sans se poser de questions et pour faire comme tout le monde tout en maintenant une aversion non camouflée pour la religion qui m'a vite initiée aux contradictions de la vie. Mon entrée à l'école m'a fait découvrir que certaines personnes allaient encore à l'église et qu’ils connaissaient plein de prières étranges par coeur. Comme je trouvais le curé bien sympathique et que je m'emmerdais en général, j'ai proposé mes services de lecture pour le texte d'accompagnement lors notre première communion, notre premier sacrement conscient. Ma mère a eu la mauvaise idée de choisir le jeudi saint, jour du fameux lavement des pieds que Jésus a donné à ses 12 apôtres. Le processus était tellement long que j'ai failli partir avant la lecture de mon texte ayant perdu tout intérêt pour mon premier ostie légal -ma mère m'avait déjà permise de communier aux funérailles d'une de mes arrières grand-mère. Le curé n'y a vu que du feu!- Quand j'ai réalisé que les apôtres étaient personnifiés par les pères de mes confrères et consoeurs de classe, j'ai eu un choc. Ayant un père colérique et impatient, s’exprimant à coup de câlisse de tabarnak de saint-siboire de crisse, je fus vraiment impressionnée de voir ses pères se laisser aller au jeu de la cérémonie du lavement des pieds sans bailler, ni shaker de la jambe, ni regarder leur montre en soupirant. J'enviais beaucoup mes amis d'avoir des pères qui participent à ce que mon père appelait des osties de niaiseries de religion catholique.
Par esprit de contradiction, j'ai longtemps pris un malin plaisir à m'inscrire à toutes sortes d'activités religieuses qui le faisaient râler jusqu’à ce que mes parents se séparent. Son absence a provoqué ma dissension avec la religion, je me suis vite rendu compte qu'il n’avait pas torts de rager contre le protocole religieux. Il aurait pu éviter bien des complications avec sa progéniture en m'inscrivant à des cours de morale et en prenant 2 minutes pour m'expliquer le phénomène des congés payés. Ce manque explique sans doute pourquoi je travaille aujourd'hui!
Joyeuses Pâques!

1 Comments:

Blogger Clifford Brown said...

Raymond Caron n'a pas fini de sévir ! Au moins, il t'envoie des cadeaux de Pâques !?

Les congés payés, c'est l'fun quand tu as de quoi les meubler. Mais je me dis que, tant qu'à cogner des clous chez vous, autant cogner des clous en servant des clients perdus qui ont oublié de rester couchés en ce lundi de Pâques qui promet d'être assez végétatif pour moi !!

Cheers !!

2:40 PM  

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