Monday, April 03, 2006

Coeur qui soupire

La grisaille de la journée et le jazz qui joue dans le café où je suis, me fait sentir comme Charlie Brown, mon dépressif préféré. La vie est belle, mais les obligations du quotidien la transforment souvent en bataille pas toujours glorieuse. En tant qu'éternelle dysfonctionnelle, le combat est quotidien et nombreux sont les jours où je préférerais rester à la maison avec mon chien intelligent imaginaire. Je suis un peu découragée de constater à chaque matin quand je prends le métro que nous ne sommes toujours pas habitués à vivre en société ce qui implique entre autres de partager l'espace avec d'autres et à tolérer leurs présences. On a beau avoir posé des affiches pour me dire que tel ce Joe Blo qui sourie je contribue à la sauvegarde de l'environnement en prenant le métro, je ne crois pas que la plupart des usagers prennent le métro par choix, mais par obligation. La plupart du temps ces gens n'ont carrément pas de voiture ou ils ne peuvent pas se permettre de payer les prix exhorbitants d'un parking avec le petit salaire qu'ils gagnent à la sueur de leur front dans une entreprise où ils se rendent à reculons. Je félicite les responsables de cette campagne qui est nettement mieux qu'une autre publicité débilisante. Ces affiches positives, que seuls les touristes qui ne comprennent pas le Français, ont le temps de lire sont une belle tentative de positivisme dans l'atmosphère goulagienne du métro, mais il en faudra davantage pour faire oublier les frustrations de tous ces usagers qui auraient préféré rester couché jusqu'à midi avant d'aller flasher sur la main dans leur hummer imaginaire. De sentir qu'ils devront passer les prochaines 20 minutes debout coincés avec d'autres amis de l'environnement ne semblent pas avoir d'incidence sur l'intensité de leurs soupirs.

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Même si je n'ai pas mis les pieds au zoo de Québec depuis cette sortie d'école primaire où les gars de ma classe avaient autant de tenu que les chimpanzés, ca m'attriste de voir que le gouvernement coupe encore une fois les vivres de notre société habituée à l'état providence. Au lieu de garder ça old-school et de s'en tenir à un petit zoo ordinaire et pas trop cher, ils ont fait des investissements majeurs pour doter l'établissement d'une flamboyante collection ornithologique, même si très peu de gens vont au zoo pour voir des oiseaux. Ce "cadeau" n'a pas suscité l'enthousiasme de la population et les nouveaux tarifs ont été la cerise sur le sundae de ce projet foireux. Les instigateurs de ce projet n'auraient eu qu'à demander l'avis à quelques enfants pour se rendre compte qu'un singe qui se crosse bat facilement la plus belle des oiselières. Le nec plus ultra du foireux est que la fermeture coïncide avec les débuts de la folie de la grippe aviaire qui va empêcher plusieurs volatiles d'être relocalisés.
Je suis consciente que le gouvernement a d'autres priorités que de sauver un zoo, mais je ne peux m'empêcher de voir cette fermeture comme le début d'un cycle de liquidation culturelle qui doit être combattue si l'on ne veut que les centres commerciaux deviennent les seuls espaces publics où les familles peuvent se retrouver.

2 Comments:

Blogger Clifford Brown said...

Le personnel de gestion doit être en peine. Le zoo de Québec était effectivement le seul à maximiser ses investissements en ressources "humaines" : les chimpanzés étaient exhibés "de jour" et s'occupaient de la maintenance du site web de nuit.

Je suis content d'avoir visité cette institution, au printemps dernier, avant sa fermeture. It will be mourned. Mais... ça puait solide dans le pavillon des pingouins, et ils n'avaient pas l'air d'avoir autant de fun que ceux du Biodôme that's for sure !!

7:57 PM  
Blogger Mongola Batteries said...

En plus, ces joyeux lurons sont libérés de leurs fonctions au début de la belle saison, ça va leur permettre de pouvoir profiter du night-life de Québec et de soulager les filles qui souffrent de la pénurie de mâles dans la Vieille Capitale. C'est pas si négatif cette fermeture après tout!

9:55 PM  

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