Wednesday, March 08, 2006

Une femme est une femme

Jusqu'à maintenant, je ne peux pas dire que ça change grand chose à mon existence de savoir que c'est une journée spéciale pour moi parce que je suis femme. Rien ne semble avoir été prévu par la corporation pour laquelle je travaille, alors qu'habituellement toute occasion si futile soit-elle est suffisante pour caller un jeans day en plein milieu de la semaine. Il faudra sûrement attendre que Dollarama lance une gamme de produits spéciaux Journée de la femme pour que se développe un enthousiasme pour cette journée mondialement soulignée.

Ca ne semble pas non plus avoir changé grand chose au contenu du show Maury de ce matin qu'une collègue mexicaine regardait pendant ma pause que j'ai exceptionnellement passée à la cafétéria. Le sujet du jour était l'obésité chez les enfants. Histoire de bien de me couper l'appétit, on montrait le quotidien alimentaire de 2 enfants de 5 ans qui mangent l'équivalent du menu de la belle Province pour déjeuner. J'ai mangé mes céréales en regardant leurs mères énumérer tout ce que leur progéniture peut ingèrer avant que l'on invite les enfants en sous-vêtements à exhiber leur corpulence en direct sur le plateau. Ma collègue visiblement choquée ne semblait pas informée que la télévision possède un bouton power qui aurait mis fin à son calvaire instantanément. Je n'ai pas pu m'empêcher de rire quand elle a dit que les Américains ont vraiment un problème.

Je suis consciente que j'innove pas tellement en dénotant que ces shows sont ridicules et malsains. Ce sont des freaks shows créés sur mesure au détriment de personnes dysfonctionnelles et désespérées pour un public qui a besoin de sa dose de trash pour se sentir moins poche. C'est pourquoi j'ai beaucoup de difficultés à ne pas rire de ces personnes qui accusent les méchants Américains d'être les uniques responsables de cet exhibitionnisme télévisuel. Si c'était vraiment le cas, ces émissions ne seraient tout simplement pas diffusées ici, car aucun distributeur capitaliste n'investirait dans un produit s'il n'était pas consommé quotidiennement par des hordes de Georgettes qui carburent au malheur des autres pour se sentir moins poche de passer la journée en jaquette.

Ceci dit, je vais poursuivre ma vie d'autiste en continuant à manger seule à mon bureau en cachant ma bouffe dès qu'un superviseur passe et à coincer ma bouchée dans ma joue quand un appel entre. C'est un plus stressant, mais moins déprimant que de voir un épais interroger une pauvre crackhead sur sa vision de la nutrition infantile. Je suis consciente que le monde est pas parfait, mais je n'ai pas besoin de voir un enfant se taper un 2 litres de coke pour faire descendre ses 5 hot dogs pour comprendre que certaines personnes sont en détresse et que des personnes en tirent profit pour nous divertir.

Sur ce bonne journée de la femme whatever it means. Je vais célébrer mon absence de barbe au show de WD-40!

1 Comments:

Blogger Clifford Brown said...

Réflection intéressante. WD-40 fait étalage d'une masculinité brute qui verse au bord de la parodie, et Jean-Loup en est l'élément historique, bûcheron des temps modernes, stoïque et droit, coq amoureux, et dindon des farces plates de son grand frère. Une tête de turc au grand coeur, en quelque sorte.

10:02 PM  

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