Monday, April 17, 2006

Pas de férié pour la frustrée

La mésadaptée sociale que je suis a toujours eu de la difficulté à comprendre ces personnes qui traversent leur journée en écoutant des émissions de radio qui suivent jour après jour les différentes étapes de leur quotidien de travailleur. L’allée au travail avec des infos sur les ponts jammés ponctuées de petites blagues, de slogans bien agressants et de chansons abrutissantes, l'heure de lunch ou l'on fait des demandes speciales avant de demander a l'auditeur tout excité de parler a la radio de dire le nom de la station la plus écoutée, le retour pogné dans la circulation... L'information y tient un role marginal a moins qu'ait eu lieu une fusillade ou qu'un pedophile vienne de se faire coincer, car le role de ses emissions est de distraire les gens, d'alleger leur quotidien, mais allez savoir pourquoi ca produit exactement l'effet contraire chez-moi. Je ne pourrais jamais supporter ce genre d’accompagnement quotidien qui ne fait qu’alourdir la répétition du quotidien du travail. A cote de ca, la propagande chinoise a l'air agreable.
Je commets parfois l’erreur de me préparer pour le travail en écoutant la radio et je me retrouve vite stressée que l’on me répète l’heure à chaque 2 minutes et qu’il fait ben frette dehors. Je préfère nettement démarrer ma journée en écoutant les Ramones où autre groupe de slacker qui ne se lève pas le matin pour me donner que l’impression que la vie est autre chose qu’un éternel bouchon de circulation.
** Le visionnement tardif de Lost in Translation m’a permis de voir ce film sans me laisser influencer par l’engouement qu’il a provoqué à sa sortie. Miss Coppola a beau être le summum du cool et frayé avec les Sonic Youth, être mariée avec Spike Jonze, il faut reconnaitre qu'elle a vraiment fait un bon film. C’est peut-être parce que je traverse moi-même une crise existentielle, mais je crois que je n’ai jamais vu ce phénomène transcrit aussi efficacement au cinéma. Bill Murray et Scarlett Johanson incarnent des dépressifs légers qui ne peuvent s’empêcher d’être cyniques devant l’agitation du monde dans lequel ils évoluent. Le Japon étant le monde du fake par excellence, on n’aurait pu choisir un meilleur endroit pour montrer leur décalage face au monde. Ces deux personnes errent à la recherche d’elles-mêmes dans un monde où tous se définissent par leur travail et leur accomplissement, alors que pour l'acteur sa carrière est derrière et Charlotte ne sait toujours pas ce qu’elle va faire de sa vie. Leur ennui et leur désabusement relient ces deux êtres gâtés par la vie en quête d’une vérité qui n’intéresse plus personne. Ils ont beau être dans l’endroit le plus cool de la planète, ils restent deux êtres hors circuit qui regardent la vie comme un spectacle absurde où il ne trouve pas leur place.
Le film est une errance qui ne mène nulle part, mais qui est franchement agréable à regarder et qui, de plus, donne un portrait criant de vérité de la crise existentielle. Ce film a allégé mon quotidien et m'a rappelé que le cinema est souvent mieux que la vie!

3 Comments:

Blogger Clifford Brown said...

C'est vrai que la radio, c'est agressant... Je la laisse à des gens tels que Gary Bertrand !!

Bien content que tu aies enfin pu voir LOST... C'est monsieur le rockeur saoul qui va être content de récupérer son DVD !! ;-)

8:06 PM  
Blogger Mongola Batteries said...

Dans son cas, c'est ce qui l'empêche de sombrer dans l'autisme total qui guette les travailleurs de nuit. En écoutant le traffic du matin et les plus grands succès rock, il a surement l'impression d'avoir une vie normale.

9:46 PM  
Blogger The Drunk Rocker said...

Ah ben voilà. J'aivais un trip Scarlett et je cherchais mon putain de dvd partout. There you go. Hahaha. Je me suis retaper Ghost World à la place. La radio ça suce...

9:22 AM  

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