Friday, July 21, 2006

Russia rules!

Pendant que les dirigeants du G8 se retrouvaient cette semaine à St-Petersburg (Russia, pas Florida. J'imagine que l'on a du informer Bush de la distinction) j'étais moi-même virtuellement en terre russe en train de visiter l'Ermitage grâce à l'inventivité et à la détermination du grand réalisateur Alexander Sokurov.

Dans l'Arche Russe, le réalisateur de Moloch parvient avec brio à nous faire vivre l'expérience de l'Ermitage, ce palais musée impérial qui fait la fierté de St-Petersburg depuis sa construction au 18ième siècle. En suivant l'errance du Marquis de Custine un homme issu du passé, un cameraman que nul ne peut voir nous fait découvrir les collections et les différentes époques qu'a traversé ce joyau culturel.

Ce voyage dans le temps ramène aux périodes les plus glorieuses de la nation russe comme à ses moments plus sombres. Cet endroit qui a survécu à la guerre et aux coupures budgétaires du régime communiste est un exemple qui redonne ses lettres de noblesse à la nation russe qui se remet tranquillement de ses années communistes sans pour autant négliger sa culture.

L'homme derrière la camera éprouve de l'amertume quant au traitement condescendant que le visiteur inflige aux collections de l'Ermitage et au sentiment de supériorité que les Européens ont longtemps eu par rapport aux Russes. Par ce film, Sokurov semble vouloir montrer au monde, mais plus spécialement a l'Europe incarnée par ce vieux Français aigri qui tombera sous le charme de la somptuosité des lieux malgré son cynisme, que leur culture est riche et qu'elle tient encore le coup malgré toutes les difficultés qu'elle a traversées et qu'elle est la pour rester.

Cet exploit cinématographique est le fruit d'un long et ardu travail d'organisation, de collaboration et d'innovations techniques qui confirme que les Russes demeurent des précurseurs et des innovateurs encore aujourd'hui.

Même si ce film tourné en un seul plan est un impressionnant tour de force et que la détermination de Sokurov est hallucinante, je dois avouer que ce film m'a un peu ennuyé en tant que néophyte de l'histoire russe. Je me suis laissée aller dans le film comme une touriste qui a mal aux pieds et qui ne connaît rien à la Russie qui suit un guide passionné ayant un fort accent russe qui pourrait parler pendant des heures de ce lieu qu'il aime d'amour. Je fus impressionnée par ce ballet cinématographique, mais mes lacunes historiques m'ont souvent fait perdre des bouts. Les compléments du DVD m'ont aidé à me rattraper et à comprendre ce qui m'a échappé, mais j'ai quand même l'impression de ne pas avoir saisi le film dans toute sa substance.

Je soupçonne Sokurov d'avoir choisi la contrainte technique du plan unique pour être obligé de se limiter dans le temps quant a un sujet sur lequel il aurait pu discourir pendant des heures tellement il l'inspire et le fascine. Je ne peux que le féliciter pour son exploit, mais je dois avouer que j'ai nettement préféré ses films précédents.

1 Comments:

Blogger Clifford Brown said...

Cette "lutte" pour être responsable du plus long plan-séquence de l'histoire du cinéma est un peu ridicule.

Quand on sacrifie l'intégrité du récit à des prouesses techniques, c'est louable, mais ça peut en plus d'un perplexe !

6:58 PM  

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