Saturday, July 01, 2006

Vous êtes pas tannés de déménager bande de caves!

Pour souligner, la fête nationale du déménagement, je me permets la transformation d'une phrase du poète Claude Péloquin qui dit plutôt Vous êtes pas tannés de mourir bande de caves, mais comme déménager c'est mourir un peu je la trouve admirablement pertinente!

Puisque j'ai moi-même déménager 3 fois depuis l'an dernier, je ne peux compatir avec les 240 ooo personnes qui devront se taper les affres du changement de logis au cours des prochains jours. Déménageurs, je sais ce que vous vivez et je suis avec vous de tout coeur!

Comme j'ai déjà fait plus que ma part cette année, je vous propose aujourd'hui le récit de cet autre expérience initiatique que fut mon dernier déménagement.

Ceux qui me connaissent savent que je suis instable chronique qui déménage plus souvent qu’un animal migratoire dénaturé. Mes multiples déménagements ont fait de moi une professionnelle qui ne compte plus depuis longtemps sur ses amis pour transporter ses possessions. Comme mon déménageur habituel a immigré dans l’Ouest canadien, j’ai cette fois-ci fait appel à un pro du déménagement que j’ai trouvé dans le Voir. La simplicité de son annonce a attiré mon attention de fille cassée qui se méfie de ces entreprises qui annoncent en caractères gras et qui acceptent les cartes de crédit. Agissant lui-même comme secrétaire de la compagnie, Robert me confirma sa disponibilité de même que celle d’un autre homme fort pour un prix fort raisonnable.
Le jour-même du déménagement, Robert me téléphona pour me reconfirmer mon adresse, sa voix lente et faible éveilla une crainte qui allait être confirmée par son arrivée quelques minutes plus tard. J’avais certes choisi un bon deal mais j’avais choisi le déménageur le plus magané de toute la ville! Je fus immédiatement prise de pitié pour cet homme maigre et blême à l’élocution lente qui n’allait sûrement pas tenir les 3 étages pour se rendre jusque chez-moi.
Après avoir enlevé ses lunettes pour me dévoiler un visage ravagé agencé à un crane degarnie de facon desordonnee, il me présenta son homme fort qui me suivit jusque chez-moi pour commencer le travail tout en me confirmant que je faisais une bonne chose en quittant ce bloc plein de mauvaises vibrations. Au bout de 15 minutes sans avoir aperçu Robert dans l’appartement, je compris que j’avais engagé 2 hommes mais que l’un d’eux ne participerait pas de sa force physique.
Comme j’avais informé Robert au téléphone 10 jours plus tôt que je tenais à avoir 2 hommes afin de ne pas avoir à contribuer de ma propre force, je me vis dans l’obligation de rediscuter des termes de notre contrat verbal. Robert ne sembla pas trop étonné de ma réaction ce à quoi il m’assura que je payerais pour une heure et demie même si le déménagement en durerait probablement le double.
N’en pouvant plus de voir son homme fort suer à grosses gouttes, pendant que Robert me racontait son plus récent séjour en Thaïlande où ils passent tous ses hivers et d’où ils rapportent des objets qu’il marchande aux tam-tams, j’ai mis la main à pâte jusqu’à ce que l’appartement soit vide et que je puisse rendre mes clefs au concierge qui s'etait caché pendant toute la duree du demenagement de peur que je lui demande de l'aide.
Robert a repris le volant en direction de mon nouveau domicile tout en continuant à décrire les avantages du coût de la vie en Asie du sud-est comme si quelqu’un lui avait posé une question sur le sujet. Nous avons roulés tranquillement jusqu’à ce qu’un gros blond aux cheveux longs bondissent dans la fenêtre du conducteur et le supplie de booster sa batterie de camion qui ne répondait plus. Sans me demander mon avis de cliente, Robert céda à la demande de son pote déménageur. Quand il me vit sortir de la van, il dit candidement à Robert : « T’as un beau petit load! » Ce qui doit être un compliment dans le jargon déménageur. Je patientai sagement sur le trottoir pendant que le helpeur du démon blond, un barbu trappu poilu moulé dans un chandail de laine malgré la chaleur étouffante s’affairait à la réanimation de la batterie. Comme au bout de 20 minutes, rien ne semblait pouvoir réanimer la batterie, Robert eut la vivacité d’esprit de reprendre la route pour la suite de ce déménagement fleuve.
Comme l’accès à mon nouveau domicile est composé de deux escaliers en colimaçons, j’avais convenu avec mon nouveau voisin de passer par chez-lui pour accélérer le processus. Roger, mon voisin, nous accueilli comme des invités en nous proposant de nous asseoir. L’homme fort accepta jusqu'à ce que je lui rappelle que nous avions déjà énormément de retard Je me remis au travail après avoir confié à Roger que cet homme n’était pas mon ami mais une personne payée à l’heure. Je fis plusieurs chargements jusqu’à ce que j’en n’en puisse plus de ce déménagement extented version. Je retournai voir Robert pour rnégocier notre entente a nouveau. Je réussis à lui faire admettre que notre entente initiale n’avait pas été respectée et que je me retrouvais dans la situation que je cherchais à éviter en faisant appel à un professionnel. Son laxisme m’a fatigué en plus de me faire perdre mon temps, mais pas mes talents de négociatrice. Il essaya de me faire avaler que cette réduction de prix était impossible, mais il a fini par céder.
Lorsque la dernière boîte fut enlevée du camion sous sa supervision d’inspecteur des travaux finis, il m’a tendu sa carte d’affaires d’import-export en me proposant de venir le voir à son kiosque aux Tams-Tams. Je lui donné son du qu’il a empoché en me disant qu’il n’avait certes pas fait beaucoup d’argent mais qu’il s’agissait d’un des déménagement des plus agréables de sa carrière. Meme si cette experience fut tout le contraire de ce que j'avais anticipee, je dois avouer que j'ai bien rigolé grace a ce cher Robert Laflamme qui ne m'a montre qu'il n'est pas necessaire d'etre fort pour etre demenageur, il faut juste avoir suffisament de front pour faire croire aux gens qu'ils font une bonne affaire!

4 Comments:

Blogger benjamAnt said...

Sacré Robert... Dire que j'ai failli faire affaires avec lui lors de mon déménagement il y de ça trois ans! Je crois que j'avais vu son annonce dans le portique d'une Caisse Pop. Tu me fais presque regretter de ne pas l'avoir contacté; à côté de quelles aventures rocambolesques suis-je passé moi,??... :o)

12:09 PM  
Blogger Clifford Brown said...

C'est incroyablement typique de toi, dear Caron, de te mettre dans des draps aussi pittoresques !

Mais bon, comme je doute que ce monsieur Laflamme soit un internaute aguerri, et que de toute façon tu as parfaitement le droit de partager avec tes lecteur ton expérience de cliente, je dois t'avouer qu'il ne m'apparaît absolument pas nécessaire que tu enlèves son joli nom de ton non moins joli texte :-)

9:32 PM  
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9:07 AM  
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