Wednesday, March 01, 2006

brrrrrrrrr

Le temps est pas mal “in your face” depuis quelques jours…J’ai beau avoir souvent l’impression de vivre sur une autre planète, le froid est une réalité qu’aucune maladie mentale ne peut faire oublier. Ce matin quand j’ai ouvert les yeux, j’ai eu pendant un moment l’impression d’habiter aux confins du cercle polaire à proximité de troupeaux de rennes et de gentils Lapons. Ce mélange de brume matinale et de pollution atmosphérique passant lentement dans le ciel pas encore clair m’a donne envie de rester là à contempler la beauté perverse de l’hiver… Belle de loin, mais lette de proche. Le kitsch défraîchie de la plaza St-Hubert et ses trottoirs ondulés par la glace m’ont vite ramené à la réalité. J’habite dans une ville où les joies de l’hiver sont un mythe qui ne tient plus la route. Nous n’avons droit qu’au frette qui paralyse, aux trottoirs glacés, aux autobus qui passent pas, au métro bondé et surchauffé qui facilite la transmission des microbes. Hiver après hiver, je me reproche de ne toujours pas être acclimatée ni vraiment habituée à cette impitoyable saison, mais je m’aperçois que la ville dans laquelle je vis ne l’est pas non plus. Montréal semble vivre dans un denial complet de cette saison qui nous fait forme pourtant 50% de notre calendrier. Chaque fois qu’il neige, on a l’impression d’habiter à Mexico tellement tout le monde capote et que rien ne va plus. Je comprends qu’il y ait un certain ralentissement, mais en tant que ville de l’hémisphère nord, on devrait être en mesure de mieux gérer ces crises car elles réapparaîtront tant que la planète tournera autour du soleil. On peut donc parler de long terme. Je suis consciente qu’il faudrait des sous que la ville n’a pas ou qu’elle préfère investir ailleurs, mais je crois qu’elle devrait tenter d’améliorer notre vie quotidienne au lieu de tout investir dans un gros party auquel beaucoup n’assisteront pas car ils ont pas envie de se taper des heures supplémentaires d’exposition au froid. Notre qualité de vie pourrait de beaucoup être améliorée si l’on investissait dans des structures visant à déjouer le froid, un peu comme les pays tropicaux installent des points d’ombre pour le peuple pour pas qu’il soit cramé par le soleil. Des trottoirs déblayés régulièrement, des abribus qui protègent vraiment du froid sont des actions concrètes qui pourraient faire toute la différence.
Je ne veux pas discréditer le festival Montréal en lumières et sa nuit blanche, mais je trouve ca dommage que tout soit misé sur un seul soir, histoire d’en mettre plein la vue. Je suis bien contente qu’un tel événement existe, mais je trouve qu’il ne contribue en rien à embellir les autres nuits de notre saison morte ni a changer quoi que ce soit au fait que nous allons continuer de nous geler le cul comme si nous avions reçu une punition des dieux pour être nés au mauvais endroit. Je refuse ce genre de fatalité, c’est pourquoi je vais tenter de trouver des solutions concrètes pour ne plus souffrir de l’hiver sans avoir à m’exiler comme nos doyens nous ont si sagement montré… C’est peut-être pour ca qu’on ne respecte pas la vieillesse au Québec-enfin c’est ce que l’on reproche souvent aux méchants jeunes. Comment peut-on respecter des gens qui ne sont pas là et qui ne reviennent ici que pour nous faire chier avec leur tan d’enfer et se faire soigner leur cancer… C’est quand même drôle de penser que beaucoup de nos patriarches sont absents 50% du temps, c’est peut-être pour ca qu’on est une société lente à tirer des leçons du passé et qu’année après année, on se gèle le cul comme si c’était la première fois alors que notre moral a perdu depuis longtemps son innocence!

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