Saturday, April 29, 2006

Herzog, ce héros!

Le hasard fait souvent bien les choses, surtout dans mon existence où l’errance et les déplacements sans buts sont pratique courante. Il y a de ces jours où des objets sans valeur pour les autres deviennent de véritables cadeaux pour moi. L’achat d’un café pour mon ami dans le sous-sol du Centre Eaton me permis de tomber sur un exemplaire de l’hebdomadaire torontois gratuit Now avec sur la page couverture le faciès stoïque de Werner Herzog. Cette découverte justifia instantantément le détour qui allait me mettre en retard au boulot. Sans tomber dans l'ésotérisme, trouver un objet digne d'intérêt dans un temple de la consommation éclairé au néon et rempli à craquer alors qu’il fait un temps superbe dehors c’est quand même le genre de truc qui fait croire au destin.

L’entrevue avec Herzog me m’a appris grand-chose de nouveau mis à part que le réalisateur qui a déjà la réputation de n’avoir pas froid à yeux a eu l’occasion de montrer au monde que rien ne l’ébranle lorsque quelqu’un a littéralement tiré sur lui lors d’une entrevue qu’il accordait pour la BBC. Bien qu’il fut atteint, il insista pour que l’équipe ne cherche pas à rattraper le coupable puisqu’il ne s’agissait pas d’un projectile important. Il accorda l’entrevue le plus normalement du monde pendant que son sang s’écoulait lentement. Même si la blessure n’est que superficielle, Herzog a fait preuve d’un flegme incroyable qui confirme qu’il n’a pas changé d’un iota depuis la période de ses collaborations avec le flamboyant Klaus Kinski. Dommage qu’il soit aujourd’hui disparu, il aurait surement applaudi le tireur et créer un scandale dont on aurait parlé davantage. Pour ceux que ça intéresse vous pouvez voir la scène sur le site de la BBC.

Une recherche superficielle sur la toile m’a permis de voir que cet incident n’est pas le seul qui prouve que Werner est un type courageux. Il aurait secouru Joaquim Phoenix suite au carambolage de sa voiture sur le Sunset Boulevard. C’est quand même ironique que Herzog doive secourir une vedette pour que l’on parle finalement de lui sur des sites tels que Hollywood.com, bien qu’il ait fait des exercices de bravoure et de témérité sa marque de commerce depuis longtemps. Tant mieux si on parle de lui, qui sait ça pourra peut-être amené des gens à s’intéresser à ses films.

Friday, April 28, 2006

Désactivation de mon activisme

Je regrette un peu d'avoir traité du phénomène des boues d'égouts dans mon blog d'hier, le monde est tellement imparfait que je pourrais passer ma vie à déceler ses incohérences et ses dysfonctions. Enfin bref, je vais continuer à chialer mais je n'ai pas envie que mon blog se transforme en tableau d'affichage de Greenpeace. Ca m'apprendra à écouter Radio-Canada le dimanche après-midi et de tomber sur des informations qui ont alimenté mon imagination déjà trop fertile. Je crois que je vais lâcher l’accumulation d’informations pour un bout de temps, sinon je vais me transformer en activiste.
J'ai beaucoup de difficultés avec ces individus grégaires qui se tiennent à l'affut des injustices pour sortir dans la rue et crier leurs mécontentements au nom d'une cause, mais qui le plus souvent le font pour se sauver eux-mêmes et donner un sens à leur vie. Ce qui est compréhensible certes, mais qui ne me convient pas pour donner du sens à la mienne.Depuis quelques années, les activistes sont de plus en plus nombreux dans notre société et sont de plus en plus organisés. Ca ne m'étonnerait pas que ca devienne bientôt une discipline universitaire.
Enfin bref, l'activisme est surement utile de temps à autre, mais dans la plupart des cas, il est une agitation qui distrait souvent du vrai débat. En bravant le froid, la pluie, les gaz lacrymogènes, les manifestants deviennent des guerriers qui donnent une raison d'exister aux forces de l'ordre qui peuvent enfin utiliser tout ce matériel anti-emeute qui ne sert pas très souvent. Pendant que tout ce beau monde se chamaille, les politiciens et hommes de loi sont au chaud dans leur hôtel et votent des lois que personne ne comprend.
Notre monde est une source intarissable de contradictions, d'injustices et d'absurdités. Les moines tibétains non-violents font tout pour sauver la vie des fourmis, pendant que des milliardaires des Emirats arabes Unis se font construire une pente de ski en plein désert. On envoie des petits gros dans des bootcamp pour les faire maigrir pendant que des enfants crèvent de faim et travaillent dans des usines pour fabriquer des ballons pour Nike tandis qu'ici Jello Biafra fait son fric avec des spectacles de spoken word anti-mondialisation après avoir arnaqué les membres du groupe qui l’a rendu célèbre, etc. etc. etc.
Le monde est un gros bordel et je n'ai pas ce qu'il faut pour remettre de l'ordre dedans. Je vais faire de mon mieux pour faire une vie cohérente qui ne nuit pas trop aux autres, mais je ne veux pas faire de la dénonciation des aberrations du système le leitmotiv de mon écriture.

Thursday, April 27, 2006

Merde!

Well, well, je me laisse aller on dirait bien. Pas écrit depuis un bout de temps. Les allergies sont de retour, mes yeux et mon nez coulent, j'ai des cernes de raton-laveur. Cette réaction pourrait être due au pollen, aux acariens et autres 36 ooo cochonneries qui circulent dans l'air, j'ai intérêt à me faire à l'idée car les polluants atmosphériques sont en constante croissance.
Histoire de rester dans le pas drôle. Je vous glisse quelques mots le film Tabou(e) qui traite de la récupération des eaux des résidus d'égoût utilisés comme engrais pour les champs. Même si le ton du documentaire est un tantinet alarmiste, je suis un peu inquiète de savoir que ces légumes et ces fruits qui font mon bonheur de végétarienne ont probablement poussés dans des sols enrichis de merde humaine et autres déchets d'hôpitaux tel que des virus et des résidus d'antibiotiques. Cette pratique serait encore marginale au Québec, mais elle est assez courante aux États-Unis. On continue d'utiliser cet engrais de merde humaine même si des études confirment que la plupart des virus et des bactéries demeurent actifs après leur transformation en engrais. Des gens sont morts après avoir respiré de l'air viciée par les émanations des champs enrichis par les boues d'égoût. Enfin bref, la malbouffe n'est peut-être pas celle que l'on pense!

Monday, April 24, 2006

Mondo Trasho

Le visionnement de Mondo Trasho a remonté la cote de mon existence des derniers jours principalement axée sur la réadaptation aux comportements de mon voisinage mis au grand jour par le retour du beau temps. Le retour du beau temps est plus que bienvenu dans ma vie mais j'ai toujours un choc de constater que l'homme est un animal plus trash d'année en année. Le retour de la lumière au lieu de rendre plus brillant donne le feu vert au primates pour se lancer à la chasse des femelles qui ont sorti leur kit d'été. Je n'ai rien contre l'appel de la nature, ce n'est que naturel, mais je mets toujours un certain temps pour m'adapter aux odeurs de transpiration qui embaûment maintenant les bus, à toutes ces masses de chair dévoilée, aux bazous hyper bruyants qui ne sont pas sortis de l'hiver, aux automobilistes qui veulent ma peau parce que je roule à vélo dans leur rue, aux gars saouls qui prennent tout leur temps pour pisser n'importe où, etc, etc. Je dois me réabituer au trash de la vie estivale dans la métropole et pour m'aider quoi de mieux qu'un John Waters pour voir la médiocrité du quotidien sa faire refaire le portrait à grand coup d'irrévérences et de subversions!
Pendant que le hippies se faisaient des gros hugs parfumés au patchouli, Waters et sa gang squattaient les rues de Baltimore pour la réalisation de son premier long métrage. Le film raconte l'histoire tragique d'une jeune femme qui sera punie par où elle a péché: Ses jolis pieds!
Toute la bande de Dreamland participe au film. La plupart sont morts ou pas trop en forme aujourd'hui pour des vies d'abus de subtances dont les images de ce film témoignent allègrement. Feu Divine y tient le rôle d'une jeune femme dans le vent.
Heureuse victime d'un fétichiste de pieds, Mary Vivian Pearce se fait happée par la voiture de la plantureuse Divine qui n'aura d'autres choix que de la transporter chez un médecin car Marie lui apparaît pour lui donner le mandat de s'occuper de sa victime. Leur quête les transportera de l'asile psychiatrique d'où elles s'évaderont avec les autres pensionnaires jusque chez un médecin-boucher qui commettra l'irréversible erreur de changer le pieds de la belle en pieds monstrueux qui la condamnera à vivre à l'écart de la société.

Toute la bande-son est en post-synchro où mis à part quelques dialogues, est composée d'extraits musicaux de vieux tubes de rock n' roll et de pièces de répertoire classique. Waters jouent avec les thèmes, les refrains pour venir appuyer le bordel des images qui se déroulent sous nos yeux.

Mondo Trasho témoigne d'un budget restreint mais il n'en demeure pas un classique-trash que je pourrais revoir ad nauseam.

Monday, April 17, 2006

Pas de férié pour la frustrée

La mésadaptée sociale que je suis a toujours eu de la difficulté à comprendre ces personnes qui traversent leur journée en écoutant des émissions de radio qui suivent jour après jour les différentes étapes de leur quotidien de travailleur. L’allée au travail avec des infos sur les ponts jammés ponctuées de petites blagues, de slogans bien agressants et de chansons abrutissantes, l'heure de lunch ou l'on fait des demandes speciales avant de demander a l'auditeur tout excité de parler a la radio de dire le nom de la station la plus écoutée, le retour pogné dans la circulation... L'information y tient un role marginal a moins qu'ait eu lieu une fusillade ou qu'un pedophile vienne de se faire coincer, car le role de ses emissions est de distraire les gens, d'alleger leur quotidien, mais allez savoir pourquoi ca produit exactement l'effet contraire chez-moi. Je ne pourrais jamais supporter ce genre d’accompagnement quotidien qui ne fait qu’alourdir la répétition du quotidien du travail. A cote de ca, la propagande chinoise a l'air agreable.
Je commets parfois l’erreur de me préparer pour le travail en écoutant la radio et je me retrouve vite stressée que l’on me répète l’heure à chaque 2 minutes et qu’il fait ben frette dehors. Je préfère nettement démarrer ma journée en écoutant les Ramones où autre groupe de slacker qui ne se lève pas le matin pour me donner que l’impression que la vie est autre chose qu’un éternel bouchon de circulation.
** Le visionnement tardif de Lost in Translation m’a permis de voir ce film sans me laisser influencer par l’engouement qu’il a provoqué à sa sortie. Miss Coppola a beau être le summum du cool et frayé avec les Sonic Youth, être mariée avec Spike Jonze, il faut reconnaitre qu'elle a vraiment fait un bon film. C’est peut-être parce que je traverse moi-même une crise existentielle, mais je crois que je n’ai jamais vu ce phénomène transcrit aussi efficacement au cinéma. Bill Murray et Scarlett Johanson incarnent des dépressifs légers qui ne peuvent s’empêcher d’être cyniques devant l’agitation du monde dans lequel ils évoluent. Le Japon étant le monde du fake par excellence, on n’aurait pu choisir un meilleur endroit pour montrer leur décalage face au monde. Ces deux personnes errent à la recherche d’elles-mêmes dans un monde où tous se définissent par leur travail et leur accomplissement, alors que pour l'acteur sa carrière est derrière et Charlotte ne sait toujours pas ce qu’elle va faire de sa vie. Leur ennui et leur désabusement relient ces deux êtres gâtés par la vie en quête d’une vérité qui n’intéresse plus personne. Ils ont beau être dans l’endroit le plus cool de la planète, ils restent deux êtres hors circuit qui regardent la vie comme un spectacle absurde où il ne trouve pas leur place.
Le film est une errance qui ne mène nulle part, mais qui est franchement agréable à regarder et qui, de plus, donne un portrait criant de vérité de la crise existentielle. Ce film a allégé mon quotidien et m'a rappelé que le cinema est souvent mieux que la vie!

Friday, April 14, 2006

Vendredi saint

En ce début de congé pascal où je vais travailler 2 fois plus que d'habitude question de passer encore pour une weird qui n'a pas de vie tout en étant payée temps double, je trouve ça quand même curieux que notre société laïque base encore presque tous ses congés fériés sur des événements reliés à la religion. Pâques marque la résurrection du Christ qui est mort pour nous sauver, ce qui n’est pas rien pour ceux qui y croient et qui viennent de se taper 40 jours de carême et qui n'en peuvent plus d’attendre de se taper un gros snack après avoir été chercher l'eau de Pâques avant le lever du soleil, mais pour les autres c'est un congé payé où l'on bouffe du chocolat en regardant la télévision ou les belles filles en jupe lorsqu’il fait beau comme aujourd’hui.
J'ai l'air de m'y connaître en matière de rituel catholique, mais mes connaissances tiennent plus de ma curiosité que de mon héritage familial. Mes parents m'ont fait baptisée comme ils m'on fait vaccinée; par convention, sans se poser de questions et pour faire comme tout le monde tout en maintenant une aversion non camouflée pour la religion qui m'a vite initiée aux contradictions de la vie. Mon entrée à l'école m'a fait découvrir que certaines personnes allaient encore à l'église et qu’ils connaissaient plein de prières étranges par coeur. Comme je trouvais le curé bien sympathique et que je m'emmerdais en général, j'ai proposé mes services de lecture pour le texte d'accompagnement lors notre première communion, notre premier sacrement conscient. Ma mère a eu la mauvaise idée de choisir le jeudi saint, jour du fameux lavement des pieds que Jésus a donné à ses 12 apôtres. Le processus était tellement long que j'ai failli partir avant la lecture de mon texte ayant perdu tout intérêt pour mon premier ostie légal -ma mère m'avait déjà permise de communier aux funérailles d'une de mes arrières grand-mère. Le curé n'y a vu que du feu!- Quand j'ai réalisé que les apôtres étaient personnifiés par les pères de mes confrères et consoeurs de classe, j'ai eu un choc. Ayant un père colérique et impatient, s’exprimant à coup de câlisse de tabarnak de saint-siboire de crisse, je fus vraiment impressionnée de voir ses pères se laisser aller au jeu de la cérémonie du lavement des pieds sans bailler, ni shaker de la jambe, ni regarder leur montre en soupirant. J'enviais beaucoup mes amis d'avoir des pères qui participent à ce que mon père appelait des osties de niaiseries de religion catholique.
Par esprit de contradiction, j'ai longtemps pris un malin plaisir à m'inscrire à toutes sortes d'activités religieuses qui le faisaient râler jusqu’à ce que mes parents se séparent. Son absence a provoqué ma dissension avec la religion, je me suis vite rendu compte qu'il n’avait pas torts de rager contre le protocole religieux. Il aurait pu éviter bien des complications avec sa progéniture en m'inscrivant à des cours de morale et en prenant 2 minutes pour m'expliquer le phénomène des congés payés. Ce manque explique sans doute pourquoi je travaille aujourd'hui!
Joyeuses Pâques!

Wednesday, April 12, 2006

Musicothérapie

Mon existence ne s'est guère amélioré depuis ma dernière apparition. Je me sens comme une loque sans énergie. J'imagine que c'est le changement de saison qui bouleverse mon organisme facilement perturbable, mais de savoir la raison de me fait pas sentir mieux.
En attendant que mon feu sacré revienne, j'écoute Québec électronique. Cette compilation me fait passer d'agréables moments en me ramenant à cette époque où Pied de poule passait à la radio et que je trouvais ça étrange mais cool. Belgazou est fantastique avec sa toune Talk about it, je ne comprends pas pourquoi RBO l'a détestait autant. Bon ok, c'est pas un chef-d'oeuvre mais on sent que Diane Guérin a un peu écouté de Nina Hagen et qu'elle est pas complètement straight. La pop québecoise aurait intérêt à s'en inspiré. Intriguée par cette dame, j'ai fait quelques recherches qui ne m'ont pas trop donné de résultats sur sa biographie. Sa dernière apparition recensée à la télévision remonte à 98 où elle a joué dans Réseaux. Sinon elle a joué dans Parlez-nous d'amour, La Gammick et dans les Colombes de Lord.
Michel Parent, le mélomane et responsable du site Quebecpop, qui en plus de posséder une collection impressionnante de nos plus grands bides musicaux made in Quebec m'a appris que Diane Guérin a fait ses débuts musicaux avec un certain Christian Montmarquette, leader du groupe Caramel mou dont le plus grand succès aurait été La mâchée de gomme. Il dit que ce groupe a fait ses débuts en même temps que Beau Dommage et qu'il croyait que Caramel Mou irait plus loin que la gang de Rivard.
Ceci dit, cette compilation ne révolutionnera pas le monde de la musique, mais elle m'aura fait permis de découvrir des oubliés de notre folklore et d'imaginer un spectacle de la St-Jean sans La complainte du phoque en Alaska.

Monday, April 10, 2006

Welcome to the Jungle Baby!

Le temps est superbe, tout devrait bien aller dans ma vie, mais je me sens plus que jamais à côté de la track. Ma vie est sans dessus dessous et je ne sais pas où donner de la tête pour avoir une existence à moins haute teneur en frustration. Je me trouve pathétique de ne toujours pas assumer ma condition humaine, mais comme ce n'est pas en ignorant le problème que les choses vont changer, je me permets cet exercice d'appitoiement sur mon pauvre sort tout croche.

Aujourd'hui comme bien d'autres jours la réalité et ses composantes me rentrent dedans comme si j'étais née hier soir. Je ne parviens pas à m'habituer à la répétition du quotidien de l'homo travaillus et cette mauvaise sensation d'y être coincée jusqu'à la retraite crée un stress qui me pousse à vouloir tout régler en même temps et à me retrouver vite découragée devant des troupeaux de débuts de projets morts-nés.

Je sais que tout est une question d'attitude et de responsabilisation, mais il y a des jours où même l'humour et la dérision, mes 2 plus fidèles mécanismes de défense me lâchent. Je me retrouve seule avec ma lucidité qui ne prend jamais de congé à essayer de trouver du sens dans le bordel de la vie.

Ma crise existentielle bat décidemment son plein en ce début de printemps et je trouve ça carrément déplacer de me sentir de la sorte alors que le soleil brille y compris pour moi la pire des chialeuses.

Je me trouve pathétique de m'appitoyer sur mon sort alors que j'ai tout pour être heureuse, mais depuis que mon abonnement à l'insouciance a expiré, je mets toutes mes forces pour m'adapter aux aléas de la vie et il y a de ces jours où je me sens carrément incapable de le faire.

Comme l'a si bien dit le philosophe à la vois féline, welcome to the jungle baby! Je sais, je sais, je dois me tailler moi-même un chemin à travers les lianes de la vie et arrêter de chialer, mais encore faudrait-il que je choisisse une direction. Axel would you please show me the way?
Je pourrais peut-être devenir la première spécialiste en Gun's and roses thérapie...

Where do we goWhere do we go nowWhere do we goWhere do we goWhere do we go nowWhere do we goWhere do we go (sweet child)Where do we go nowWhere do we go!Where do we go sweet childWhere do we go now

Monday, April 03, 2006

Coeur qui soupire

La grisaille de la journée et le jazz qui joue dans le café où je suis, me fait sentir comme Charlie Brown, mon dépressif préféré. La vie est belle, mais les obligations du quotidien la transforment souvent en bataille pas toujours glorieuse. En tant qu'éternelle dysfonctionnelle, le combat est quotidien et nombreux sont les jours où je préférerais rester à la maison avec mon chien intelligent imaginaire. Je suis un peu découragée de constater à chaque matin quand je prends le métro que nous ne sommes toujours pas habitués à vivre en société ce qui implique entre autres de partager l'espace avec d'autres et à tolérer leurs présences. On a beau avoir posé des affiches pour me dire que tel ce Joe Blo qui sourie je contribue à la sauvegarde de l'environnement en prenant le métro, je ne crois pas que la plupart des usagers prennent le métro par choix, mais par obligation. La plupart du temps ces gens n'ont carrément pas de voiture ou ils ne peuvent pas se permettre de payer les prix exhorbitants d'un parking avec le petit salaire qu'ils gagnent à la sueur de leur front dans une entreprise où ils se rendent à reculons. Je félicite les responsables de cette campagne qui est nettement mieux qu'une autre publicité débilisante. Ces affiches positives, que seuls les touristes qui ne comprennent pas le Français, ont le temps de lire sont une belle tentative de positivisme dans l'atmosphère goulagienne du métro, mais il en faudra davantage pour faire oublier les frustrations de tous ces usagers qui auraient préféré rester couché jusqu'à midi avant d'aller flasher sur la main dans leur hummer imaginaire. De sentir qu'ils devront passer les prochaines 20 minutes debout coincés avec d'autres amis de l'environnement ne semblent pas avoir d'incidence sur l'intensité de leurs soupirs.

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Même si je n'ai pas mis les pieds au zoo de Québec depuis cette sortie d'école primaire où les gars de ma classe avaient autant de tenu que les chimpanzés, ca m'attriste de voir que le gouvernement coupe encore une fois les vivres de notre société habituée à l'état providence. Au lieu de garder ça old-school et de s'en tenir à un petit zoo ordinaire et pas trop cher, ils ont fait des investissements majeurs pour doter l'établissement d'une flamboyante collection ornithologique, même si très peu de gens vont au zoo pour voir des oiseaux. Ce "cadeau" n'a pas suscité l'enthousiasme de la population et les nouveaux tarifs ont été la cerise sur le sundae de ce projet foireux. Les instigateurs de ce projet n'auraient eu qu'à demander l'avis à quelques enfants pour se rendre compte qu'un singe qui se crosse bat facilement la plus belle des oiselières. Le nec plus ultra du foireux est que la fermeture coïncide avec les débuts de la folie de la grippe aviaire qui va empêcher plusieurs volatiles d'être relocalisés.
Je suis consciente que le gouvernement a d'autres priorités que de sauver un zoo, mais je ne peux m'empêcher de voir cette fermeture comme le début d'un cycle de liquidation culturelle qui doit être combattue si l'on ne veut que les centres commerciaux deviennent les seuls espaces publics où les familles peuvent se retrouver.