Tuesday, March 28, 2006

Brigitte toute phoquée

La chasse aux phoques fait qu’on passe pour une gang d’épais sans conscience qui regardent des phoques se faire massacrer par des méchants chasseurs qui les assassinent à coup de hakapiks. La réalité est que très peu d’entre nous verra un phoque dans son milieu naturel de son vivant et comme le zoo de Québec ferme cette semaine, très peu en verront tout court, mais essayez d'expliquer ça à un activiste parisien qui pense que l'on vit tous en communion avec la nature comme dans le bon vieux temps.

Quand j’ai appris que la fonte prématurée des glaces va de beaucoup réduire les prises des chasseurs, je n’ai pas pu m’empêcher de penser que l’apocalyptique réchauffement de la planète semble aller du côté des défenseurs des animaux et que ça risque de les perturber un peu dans leurs valeurs. Les phoques qui sont habituellement en gang sur la banquise, flottent individuellement sur des morceaux de glace qui ne peuvent pas recevoir les chasseurs et leurs hakapiks. Ceci dit, ça a l’air de barder sur la mer entre les défenseurs des droits des animaux et les pêcheurs qui veulent faire leur travail en paix. J’ai même entendu que des chasseurs auraient des entrailles de phoques aux manifestants trop taches. Ca doit être un peu traumatisant pour un végétarien, mais il aurait du y penser avant de devenir activiste!

Michael Flannigan, un inventeur du 19ième siècle a fait fortune grâce aux pénis de phoques. En s’inspirant d’une recette chinoise, il a créé un élixir à base de poudre de pénis de phoque qui avait la réputation d’être très efficace pour les performances sexuelles. La préparation de son médicament et des autres mixtures asiatiques nécessitaient une quantité industrielle de pénis de phoques, c'est pourquoi l’invention du Viagra aurait fait baisser considérablement la demande de pénis de phoques qui se vendaient jusqu’à 50$ l’unité et qui aujourd’hui selon le site du gouvernement canadienne se vende à peine 20$. La forte valeur de la bite de phoque amenait souvent des braconniers à départir le phoque de son organe pour laisser la carcasse sur la banquise. C’est quand même drôle que ce médicament qui déjoue la nature en permettant à des hommes plus trop jeunes de retrouver la vigueur sexuelle de leur jeunesse soit un autre facteur qui contribuera cette année à laisser la nature en paix et à permettre aux phoques de ne plus craindre pour leur bite. Ils ne leur restent plus qu'à se taper les chicanes des activistes et des chasseurs ou de soumettre leur candidature pour un cirque aux Etats-Unis...

Wednesday, March 22, 2006

meteomedia state of mind

Comme mon père me l'a si souvent répété, je suis blanche comme un pet de carême en cette journée d'anniversaire qui fait de moi une trentenaire. Ma mine est grise comme la Corée du Nord et comme Jean Charest n'a pas l'éclat de Kim Joon II, j'aurais aimé avoir un peu de soleil pour ma journée d'anniversaire. Un petite demie-heure m'aurait suffi, le temps de boire un café, d'écrire des niaiseries. Ca m'apprendra à vouloir des cadeaux qui ne s'achètent pas. J'avais juste à naître à Cuba.

Friday, March 17, 2006

Irish stew

C'est fou comme je me sens vraiment St-Patrick cette année. J'ai un beau teint vert-malade rehaussé par un t-shirt vert que je porte dans le but de gagner un des prix de présence que la compagnie va décerner aux personnes qui ont pris la peine de se mettre un morceau de vert. Je ne me sens pas particulièrement proche des Irlandais même si je suis une descendante éloignée de ce peuple qui a jadis fui les patates empoisonnées pour venir s'établir ici. Il faudrait bien que j'aille visiter un jour ce vert pays même si j'ai peur des hippies internationaux qui jouent de la flute à la journée longue sur le rochers qui longent la mer. C'est un peu dommage que les chapeaux cheap et les bières vertes soient les principaux éléments qui représentent la culture irlandaise au Québec. Bon, y'a aussi le crisse d'air de flute de Titanic et U2, mais c'est pas tellement mieux...Ils gagnent sûrement à être connus comme on disait dans cette pub que je comprenais pas sur les fonctionnaires du Québec.
Je ne suis pas une experte en palette de couleur, mais le vert trèfle à 4 feuilles est pas la meilleure couleur pour se mettre en valeur quand on a on le teint pâle comme les Irlandais et que la fête de notre saint-patron tombe à la fin de l'hiver. En tout cas ce n'est pas ce que j'aurais choisi si on m’avait demandé mon avis, ce vert criard s’accorde mieux aux peaux basanées des Brésiliennes qui vivent en string. De plus cette couleur semble très rare dans les garde-robes. C’est sans doute pourquoi plusieurs de mes collègues portent des vêtements aux teintes kaki qui ont rien a voir avec le vrai vert St-Patrick. Je ne veux pas être plus catholique que leur St-Patron, mais je ne trouve pas qu'un pantalon de l'armée vert kaki soit très approprié pour montrer son engouement envers cette fête. Tant qu'à ca autant porter une jupe en sac de vidanges ou dire à tout le monde qu'on a mangé des toast à la gelée de menthe le matin même. Je ne serais pas étonnée que la plupart des prix aujourd'hui soit emportés par ces personnes qui me rappellent plus la guerre en Irak que le petit barbu rouquin des Irlandais! Il y a vraiment de quoi perdre le sens de la fête.
Bon assez de chialage, je dédie cette St-Patrick à mon père absent préféré qui a marque ma mémoire olfactive de son odeur de Irish Spring. Ce beau savon vert d'homme viril qui prend sa douche à l'eau frette dehors. Je me demande si ce fin savon est disponible en Irlande?

Wednesday, March 15, 2006

Micro-Vagues

Mon exercice de mémorisation pour accélérer mon endormissement d'hier soir portait sur l'album de Paul Piché alors barbu et prolétaire. Je me suis mise au défi de trouver le titre de cet album qui a marqué mon enfance en me ressassant les paroles de la chanson Heureux d'un Printemps pour me rendre compte que je connais les paroles plutôt bien pour une fille qui n'a jamais mis les pieds aux 2 Pierrots. Je me suis endormie par épuisement mental sans toutefois résoudre l'énigme et surtout sans me douter que ce défi aller me donner envie de parler de la langue française aujourd'hui.

La corporation pour laquelle je travaille donnerait sûrement des gros cauchemars aux fans de Loco Locass, par sa façon de dealer avec notre belle langue. Pour cette entreprise, le Français est un mal nécessaire qu'on essaie de maîtriser avec les moyens les moins chers possibles pour observer les lois gouvernementales et être sûrs de ne pas se faire taper sur les doigts par les membres de la société St-Jean-Baptiste undercover qui visitent nos bureaux. Même après plusieurs années de loyaux services, je ne cesse d'être étonnée à quel point le Français donne du fil à retordre à mon employeur qui ne semble pas réaliser qu'il est basé dans le dernier bastion francophone d'Amérique du Nord.
Je rigole souvent en recevant des courriels bourrés de fautes traduits grâce aux services de Word ou autre logiciel-fin traducteur qui remplace un salarié de plus, francophone de surcroît! Je ne leur en tient pas trop rigueur, car je sais trop bien que la qualité du Français est loin d'être parfaite dans les établissements 100% francophones. De plus, le fait que ces textes et messages d'encouragement corporatifs soient traduits me font sentir spéciale, car je fais partie des rares frenchies de la place.
Ma palme d'or de l'effort de francisation dans l'environnement de travail va à cette personne qui a pris l'initiative de fabriquer des autocollants traduisant les fonctions des micro-ondes de la cafétéria. La femme de ménage semble s'être fatigué de les contourner avec sa guenille pour nettoyer les facades qui sont touchés quotidiennement par des hordes de doigts graisseux, car je me suis aperçue aujourd'hui que cuire est redevenu cook et marche redevenu un vulgaire start! Je n'ai pas eu trop de mal à faire chauffer mon repas puisque je suis bilingue, mais ces stickers vont manquer à mon quotidien d'utilisatrice de micro-ondes francophone.

Si la nostalgie du bon vieux temps me reprend, je vais faire des pressions pour que cette iniative soit répétée avec des auto-collants plus résistants que nulle guenille de femme de ménage inconsciente de l'importance du Français ne pourra enlever!

Monday, March 13, 2006

Stephen le sympatique

Pendant que notre Premier Ministre est en Afghanistan pour encourager nos soldats à poursuivre leur mission, je poursuis ma quête existentielle dans un café où ça pue le bacon, mais où la pluie froide ne me dérange plus. Bien que je ne partage aucun des idéaux de notre chef, je dois avouer que je le trouve bien héroïque d'avoir choisi ce pays pour son premier voyage à l'étranger.
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C'est pas cool pour les parents que les CPE ouvrent une heure plus tard cette semaine, mais leur moyen de pression a grandement allégé mon voyage au centre-ville de ce matin. La station était tellement déserte que j'avais l'impression d'être dimanche. Je suis avec vous les filles, continuez vos moyens de pression encore quelques jours!
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A défaut de nouvelles victimes de la grippe aviaire à mettre sur leur front page, le journal de Montréal est venu perturber notre quiétude avec un reportage-choc sur les gros du Texas. Je n'ai même pas vu les images, mais j'ai regardé le même jour le film Krush Groove (fiction relatant l'histoire du Label Def Jam) où l'on peut voir le trio Fat Boys s'envoyer le contenu d'un buffet et il paraît que ça ressemblait pas mal au reportage.

En feuilletant distraitement The Gazette, je suis tombé sur l'histoire d'un jeune homme du Nepal, Ram Bahdur Banjan âgé de 15 ans, qui méditait sans boire ni manger depuis le 17 mai 2005. Plusieurs croient qu'il est la réincarnation de Gautama Siddharta, mais les scientifiques qui ont analysé le cas ne sont pas d'accord (j'aimerais savoir comment ils s'y prennent pour ce type d'analyse!)Le jeune qui a attiré jusqu'à 10 000 personnes par jour au cours des derniers mois vient de disparaître mystérieusement. Sa disparition est venue perturber la population népalaise qui le cherche partout aux confins de la jungle. Je risque de ne jamais réentendre parler de ce type probablement mort de faim, mais son cas m'a fait réalisé à quel point l'homme est un être d'excès, et que j'ai sans le vouloir trouver une solution aux problèmes de poids des Texans.

Bien que le Texas ne compte pas trop d'adeptes de cette religion-minceur qu'est le Bouddhisme, le gouvernement pourrait quand même miser sur la religion pour ralentir leur gloutonnerie en leur rappelant que leur Jesus a observé 40 jours de jeûne dans le désert et que tout vrai croyant se devrait de l'imiter. Sans suivre la diète extrême de Ram, un petit ralentissement avant Pâques ne leur ferait sûrement pas de torts!

Sunday, March 12, 2006

Eloge de la femme (tout nue)

Même si ça remonte déjà à quelques jours, je vous glisse quelques mots sur ma soirée au Petit Campus du 8 mars où j’assisté au retour de WD-40. C’était bien généreux de nous proposer 2 groupes pour débuter la soirée, mais je dois admettre que j’étais là avant tout pour le groupe principal et que je n’ai pas trop insisté pour que Jimi Hunt reste sur scène quand je l’ai vu déposer sa guitare. C’est le signal que j’attendais pour me transformer en groupie et me rendre à 6 pouces du stage en face des gros bras de Jean-Loup que je n’avais pas vus depuis décembre 2004 lors de leur prestation à l’Hémisphère Gauche.
Le show a débuté en grande avec Mouche à marde que le public a entonné en duo avec Alex sans se faire prier. S’en est suivi bon nombre de succès souvenirs et de 2 ou 3 nouvelles compositions qui ont maintenu le public actif pendant un bon moment. Le chanteur en bedaine s’est cette fois-ci abstenu de mettre ses parties intimes au grand jour, mais il n’en reste pas moins généreux en divertissement pour son public.
L’éloquence simpliste de la chanson Femme tout nue restera pour longtemps un beau souvenir musical de cette journée de la femme à saveur de camp de bûcherons!

Wednesday, March 08, 2006

Une femme est une femme

Jusqu'à maintenant, je ne peux pas dire que ça change grand chose à mon existence de savoir que c'est une journée spéciale pour moi parce que je suis femme. Rien ne semble avoir été prévu par la corporation pour laquelle je travaille, alors qu'habituellement toute occasion si futile soit-elle est suffisante pour caller un jeans day en plein milieu de la semaine. Il faudra sûrement attendre que Dollarama lance une gamme de produits spéciaux Journée de la femme pour que se développe un enthousiasme pour cette journée mondialement soulignée.

Ca ne semble pas non plus avoir changé grand chose au contenu du show Maury de ce matin qu'une collègue mexicaine regardait pendant ma pause que j'ai exceptionnellement passée à la cafétéria. Le sujet du jour était l'obésité chez les enfants. Histoire de bien de me couper l'appétit, on montrait le quotidien alimentaire de 2 enfants de 5 ans qui mangent l'équivalent du menu de la belle Province pour déjeuner. J'ai mangé mes céréales en regardant leurs mères énumérer tout ce que leur progéniture peut ingèrer avant que l'on invite les enfants en sous-vêtements à exhiber leur corpulence en direct sur le plateau. Ma collègue visiblement choquée ne semblait pas informée que la télévision possède un bouton power qui aurait mis fin à son calvaire instantanément. Je n'ai pas pu m'empêcher de rire quand elle a dit que les Américains ont vraiment un problème.

Je suis consciente que j'innove pas tellement en dénotant que ces shows sont ridicules et malsains. Ce sont des freaks shows créés sur mesure au détriment de personnes dysfonctionnelles et désespérées pour un public qui a besoin de sa dose de trash pour se sentir moins poche. C'est pourquoi j'ai beaucoup de difficultés à ne pas rire de ces personnes qui accusent les méchants Américains d'être les uniques responsables de cet exhibitionnisme télévisuel. Si c'était vraiment le cas, ces émissions ne seraient tout simplement pas diffusées ici, car aucun distributeur capitaliste n'investirait dans un produit s'il n'était pas consommé quotidiennement par des hordes de Georgettes qui carburent au malheur des autres pour se sentir moins poche de passer la journée en jaquette.

Ceci dit, je vais poursuivre ma vie d'autiste en continuant à manger seule à mon bureau en cachant ma bouffe dès qu'un superviseur passe et à coincer ma bouchée dans ma joue quand un appel entre. C'est un plus stressant, mais moins déprimant que de voir un épais interroger une pauvre crackhead sur sa vision de la nutrition infantile. Je suis consciente que le monde est pas parfait, mais je n'ai pas besoin de voir un enfant se taper un 2 litres de coke pour faire descendre ses 5 hot dogs pour comprendre que certaines personnes sont en détresse et que des personnes en tirent profit pour nous divertir.

Sur ce bonne journée de la femme whatever it means. Je vais célébrer mon absence de barbe au show de WD-40!

Monday, March 06, 2006

Du transport de la nourriture

Dernièrement lors d’un interminable trajet en autobus, j’ai vu une femme qui semblait un peu paumée qui trimballait nonchalamment un sac de plastique remplie d’une généreuse portion de spaghetti dans leur sauce qui s'écoulait lentement sur le plancher du bus. Cette vision m’a ramené à l’époque de mon séjour en Afrique quand mes amis me ramenaient des sacs en plastique remplis de spaghetti ou de riz sauce arachide pour me redonner les forces nécessaires pour me rendre chez-moi sans m’évanouir. Je me suis vite habituée à cette forme tiers-mondiste de take-out, qui est certes moins pratique et plus risquée, mais qui est franchement plus écologique que nos boîtes de styro-foam.
En regardant le sac de la fille un peu plus attentivement, je me suis souvenue de Claudine, une handicapée mentale qui avait été placée dans ma classe de 2ieme année pour quelques semaines le temps que la direction de l’école se rende compte que sa présence ralentissait toute la classe. Elle avait été adoptée par un couple de bs qui avait l’air particulièrement crasseux qui avait sans doute postulé pour être foyer d’accueil dans l’optique de recevoir un extra sur leur chèque. Elle nous faisait souvent éclater de rire en répétant à voix haute ce que la prof venait de dire sans se soucier de la bave qui coulait le long de sa bouche. Elle était sympathique, même s’il était très difficile d’entrer en communication avec elle. Elle semblait n’avoir besoin de personne et de ne pas accorder d’importance au jugement des autres, ce qui est plutôt le contraire des enfants du primaire qui cherchent le conformisme à tout prix afin de ne pas être exclus. Ceci dit, mon dernier souvenir d’elle remonte à une journée spéciale organisée par le terrain de jeux où l’on devait apporter un lunch. Elle avait donné envie de vomir à tout le monde en s’empiffrant avec ses mains crasseuses à même un sac de Axep rempli d’une gibelotte louche et grumeleuse. Depuis ce jour, j’ai énormément de difficulté à manger en compagnie de beaucoup de personnes en même temps. Je dois me guérir de cette phobie qui nuit encore à ma vie sociale alors que Claudine doit avoir oublié depuis longtemps ce que ses parents adoptifs lui avait préparé pour cette fameuse journée d’activités. Elle a probablement oublié ses parents du moment, car ils ont vite perdu leur contrat de parents temporaires.
Peut-être est-ce Claudine devenue femme que j’ai croisée l’autre jour? La pauvre fille a du changé 40 fois de maison d’accueil avant de se retrouver à 18 ans, responsable d’elle-même sans que personne ne l’ait jamais informé de l’existence des Tupperware.

Sunday, March 05, 2006

Autisme cinématographique

Ce soir c’est la cérémonie des Oscars et comme le veut ma tradition personnelle, je ne regarderai pas cette cérémonie qui récompense les films de l’année. Ce n'est parce que je suis anti-hollywoodienne, mais plutôt parce que je n'ai vu aucun de ces films, autisme oblige! Je suis encore coincée dans le XXième siècle. Cette semaine le hasard a fait en sorte que j’ai visionné The Phantom of Paradise de De Palma réalisé en 1974. Même s'il s’agit d’une parodie du film musical à la Rocky Horror Picture Show que je n'ai toujours pas vu, nul besoin d’être fan de ce genre pour apprécier l’étrangeté de ce film. Cette adaptation de Faust en version monde du rock montre bien le ridicule du statut presque divin que l’on donne souvent aux créateurs de l'industrie musicale. Le film est un peu bordélique, mais j'ai vraiment passé un bon moment.

J’ai ensuite visionné Fear City réalisé en 1984 par Monsieur Abel Ferrara. Le film se passe principalement entre un bar de danseuses et les rues de new York la nuit où sévit un tueur en série qui ne s’en prend qu’aux filles de l’agence tenue par Tom Berenger qui incarne un ancien boxeur qui a tué son adversaire lors de son dernier combat- souvenir qui lui revient constamment en tête lorsqu'il se sent méchant. Parmi ses danseuses figure une Melanie Griffith à son apogée corporelle version pré-chirurgie esthétique. Ce film est loin d’être le meilleur Ferrara, mais on sent bien sa touche personnelle quant à cette façon souvent irrévérencieuse et obsessive de filmer les corps de femme et son aptitude à mettre en scène le dark side du New York des années 80.

Ma semaine cinématographique s'est conclue avec le visionnement de Kenny. L'idée de ce revisionnement m'est venue après avoir lu la critique de Kamataki, la dernière réalisation de Claude Gagnon. Je me suis tout à coup rappelé avoir aperçu ce titre dans la vidéothèque de l'appartement que je sous-loue. L'ironie du sort est allée jusqu'à faire en sorte que la cassette contenant 5 films copiés en SLP sur Super Ecran soit positionnée exactement au début du film. Ca m'a fait tout drôle de me rendre à quel point, je n'ai rien oublié de ce film. Je me rappelais avoir ri en voyant le frère de Kenny (qui est son vrai frère dans la vie) rouler sur son BMX en chandail-bedaine. Pour le reste, je n'ai pas eu de grandes révélations, mais je suis bien contente d'avoir renoué avec cet ovni du cinéma québécois tourné à Pittsburg et produit par des Japonais. La post-synchronisation du film reste toujours aussi désagréable, car elle donne un côté parodique qui ne rend surement pas service au sérieux du film. Je vais essayer de le trouver en version originale, si l'envie me reprend.

Friday, March 03, 2006

De l'inconvénient de m'être levée

Je ne vais pas particulièment mal aujourd'hui, mais ma lucidité me force à croire que les raisons de pogner les nerds ne manquent pas en ce bas-monde. D'abord ce réveil prématuré,et puis ce trajet dans ce métro bondé de mutants à sacs à dos inamovibles puis cette course contre la montre pour arriver à l'heure pour répondre aux clients en faisant fi de la radio de mon collègue de l'équipe de nuit. Même si j'aime la vie dans la métropole, j'ai de plus en plus souvent envie de m'exiler dans un monastère où le plus gros stress doit être d'arriver à l'heure pour la scéance de méditation.

Wednesday, March 01, 2006

brrrrrrrrr

Le temps est pas mal “in your face” depuis quelques jours…J’ai beau avoir souvent l’impression de vivre sur une autre planète, le froid est une réalité qu’aucune maladie mentale ne peut faire oublier. Ce matin quand j’ai ouvert les yeux, j’ai eu pendant un moment l’impression d’habiter aux confins du cercle polaire à proximité de troupeaux de rennes et de gentils Lapons. Ce mélange de brume matinale et de pollution atmosphérique passant lentement dans le ciel pas encore clair m’a donne envie de rester là à contempler la beauté perverse de l’hiver… Belle de loin, mais lette de proche. Le kitsch défraîchie de la plaza St-Hubert et ses trottoirs ondulés par la glace m’ont vite ramené à la réalité. J’habite dans une ville où les joies de l’hiver sont un mythe qui ne tient plus la route. Nous n’avons droit qu’au frette qui paralyse, aux trottoirs glacés, aux autobus qui passent pas, au métro bondé et surchauffé qui facilite la transmission des microbes. Hiver après hiver, je me reproche de ne toujours pas être acclimatée ni vraiment habituée à cette impitoyable saison, mais je m’aperçois que la ville dans laquelle je vis ne l’est pas non plus. Montréal semble vivre dans un denial complet de cette saison qui nous fait forme pourtant 50% de notre calendrier. Chaque fois qu’il neige, on a l’impression d’habiter à Mexico tellement tout le monde capote et que rien ne va plus. Je comprends qu’il y ait un certain ralentissement, mais en tant que ville de l’hémisphère nord, on devrait être en mesure de mieux gérer ces crises car elles réapparaîtront tant que la planète tournera autour du soleil. On peut donc parler de long terme. Je suis consciente qu’il faudrait des sous que la ville n’a pas ou qu’elle préfère investir ailleurs, mais je crois qu’elle devrait tenter d’améliorer notre vie quotidienne au lieu de tout investir dans un gros party auquel beaucoup n’assisteront pas car ils ont pas envie de se taper des heures supplémentaires d’exposition au froid. Notre qualité de vie pourrait de beaucoup être améliorée si l’on investissait dans des structures visant à déjouer le froid, un peu comme les pays tropicaux installent des points d’ombre pour le peuple pour pas qu’il soit cramé par le soleil. Des trottoirs déblayés régulièrement, des abribus qui protègent vraiment du froid sont des actions concrètes qui pourraient faire toute la différence.
Je ne veux pas discréditer le festival Montréal en lumières et sa nuit blanche, mais je trouve ca dommage que tout soit misé sur un seul soir, histoire d’en mettre plein la vue. Je suis bien contente qu’un tel événement existe, mais je trouve qu’il ne contribue en rien à embellir les autres nuits de notre saison morte ni a changer quoi que ce soit au fait que nous allons continuer de nous geler le cul comme si nous avions reçu une punition des dieux pour être nés au mauvais endroit. Je refuse ce genre de fatalité, c’est pourquoi je vais tenter de trouver des solutions concrètes pour ne plus souffrir de l’hiver sans avoir à m’exiler comme nos doyens nous ont si sagement montré… C’est peut-être pour ca qu’on ne respecte pas la vieillesse au Québec-enfin c’est ce que l’on reproche souvent aux méchants jeunes. Comment peut-on respecter des gens qui ne sont pas là et qui ne reviennent ici que pour nous faire chier avec leur tan d’enfer et se faire soigner leur cancer… C’est quand même drôle de penser que beaucoup de nos patriarches sont absents 50% du temps, c’est peut-être pour ca qu’on est une société lente à tirer des leçons du passé et qu’année après année, on se gèle le cul comme si c’était la première fois alors que notre moral a perdu depuis longtemps son innocence!